Chapitre 7

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J'avale ma salive de travers quand le denommé, Alone Pierce, pose ses yeux bleus sur moi. J'ai cru perdre l'équilibre ! il est si élancé que je dois lever la tête pour lui faire face. Une chaleur qui m'est inconnue naît au creux de mes reins et mes lèvres se mettent à trembler légèrement comme si elles étaient attirées par quelque chose.

Je recule d'un pas, mettant de la distance entre nous.

— Je suis désolé, monsieur Pierce ... je pense que je devrais rentrer. Voici les clés. Bonne soirée !

Je les dépose sur une table et je me dirige vers la porte de sortie.

— Attendez ! Je ne vous ai même pas payé ! s'écrie-t-il. 

— Ne vous inquiétez pas pour ça.

Je referme la porte derrière moi et je vais, d'un pas précipité, à la maison. Ce type me déstabilise ! Il dégage une aura puissante qui m'a fait baisser les yeux en une fraction de seconde. Qui est-il ? Pourquoi j'ai ressenti ça quand je me suis rapproché de lui ? C'est la première fois que mon corps réagit d'une manière aussi impulsive.

J'arrive chez moi ensuite je vais directement prendre une douche. Réparer cette jeep m'a pris des heures et je n'ai pas pu me reposer correctement. J'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil !

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— Lukei ! me rejoint Axel, qui vient encore d'arriver en retard.

Je ris devant son air s'en foutiste.

— Tu es sur le point de battre le record mondial  de retards, Axel. Comment tu fais ? Tu habites à deux pas d'ici !

— C'est un secret, figures-toi.

Il me fait un clin d'oeil et part se changer dans les vestiaires. Pendant ce temps, je continue à retirer les morceaux de vitre cassée, à l'intérieur d'une voiture qui vient d'arriver ce matin. Je le fais prudemment pour ne pas me blesser.

— Elle est où la voiture que je t'ai confié ? demande-t-il, en la cherchant du regard.

Je ressors avec une grande quantité de morceaux et les jette dans la poubelle.

— J'ai fini de la réparer et je l'ai déposé chez son propriétaire, hier.

Son propriétaire qui est l'homme le plus beau que je n'ai jamais vu, pensé-je.

Axel arrête ce qu'il est entrain de faire et vient me prendre dans ses bras. Je suis d'abord  surpris au début mais je rigole ensuite.

— T'es vraiment un ange ! dit-il, en retournant à sa tâche. C'était la dernière fois, je te promets !

Je me pince l'arête du nez en riant. Il ne tient jamais ses promesses ! Je parie que dès demain, il me demandera de l'aider pour la millième fois.

— Ouais, c'est ça ! Tu ne tiendras pas un jour sans moi, Axel.

Il soupire bruyamment.

— Mon p'tit Lulu me met au défi ? déclare-t-il.

— Non et puis arrête avec ce surnom débile. Tu sais parfaitement que les autres sont des grands provocateurs ! Une fois qu'ils t'entendent, je suis mort.

Axel éclate de rire. Il sait que j'ai raison, et que je deviens aussi rouge qu'une tomate quand on me taquine de la sorte. Il lève ses mains en l'air comme si il n'avait rien fait !

— D'accord, mon p'tit ...

Je roule des yeux, exasperé.

— Je suis désolé, c'est plus fort que moi.

— T'es un cas désespéré ! soupiré-je. Je vais continuer à retirer ces morceaux de vitre au lieu de rester là, à te regarder te foutre de ma gueule.

Axel peut se comporter comme le dernier des idiots parfois. Je reviens à mon occupation même si je l'entend pouffer de rire, il ne parviendra pas à me distraire.

Ayant fini ce que j'avais commencé, je fais une petite pause et je vais m'asseoir sur un tabouret pour manger une pomme que j'ai acheté ce matin. Je ne pense pas que j'irai rendre visite à ma mère aujourd'hui ! Après ce qui s'est passé la dernière fois, j'ai pris la décision de la laisser tranquille un moment.

Tout à coup, la porte principale s'ouvre. Monsieur Johns doit être arrivé ! Je me lève, je jette mon trognon de pomme dans la poubelle et je vais le dire bonjour. Je suis rapidement stoppé quand je remarque qu'il n'est pas venu seul !

Cet homme ? Que fait-il ici ? C'est sûrement un client. Comment s'appelle-t-il déja ... ? Alone ! Oui, c'est ça !

Alone Pierce.

— Tiens, le voilà ! prononce monsieur Johns en me pointant du doigt. Lukei ! Viens par ici !

J'avance lentement, les joues en feu rien qu'en le voyant de dos. Ce n'est pas normal ce qui m'arrive ! C'est bizzard, presque magnétique.

Alone pivote sa tête et nos regards se croisent ! C'est comme si mon coeur arrêtait de battre tout à coup et le temps était en pause. Cette douce chaleur m'envahit une nouvelle fois et mes lèvres tremblottent. Il me fixe droit dans les yeux avec une fascination indéchiffrable et je fais de mon mieux pour me concentrer uniquement sur les paroles de monsieur Johns.

— Alone, voici Lukei Wong. Le spécialiste dont je t'ai parlé hier soir. Lukei, voici Alone Pierce, mon fils !

Pardon ?

— Vous avez un fils ? m'étonné-je.

Monsieur Johns rit de bon coeur.

— Oui, c'est exact. Il est arrivé hier et je voulais à tout prix que tu le rencontres parce qu'il sera le gérant de ce garage pendant un certain temps. Moi, je vais prendre des vacances !

Les yeux azur d'Alone ne m'ont pas quitté une seconde et je sens le feu me monter aux joues. Donc, si j'ai bien compris, monsieur Johns ira en vacances et Alone sera mon nouveau patron ? C'est une blague, j'espère ! Comment je vais m'en sortir avec mon corps qui me trahit en étant à un mètre de lui ? Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?

— Bien ! Lukei va te faire visiter les lieux, j'ai un rendez-vous important. On se voit plus tard, fiston.

Monsieur Johns s'en va, nous laissant seuls dans la pièce devenue un peu trop petite à mon goût.

— C'est toi le garçon d'hier, n'est ce pas ? dit Alone d'une voix roque.

Il s'approche de moi. Merde ! Pourquoi il m'intimide à ce point ?

— Oui, monsieur.

Putain, il faut que je contrôle mes émotions !  Je baisse les yeux, fixant le sol. C'est tellement gênant de se retrouver dans ce genre de situation. 

— Je pense que je devrais rester tout compte fait, murmure-t-il se grattant la barbe.

Je fronce des sourcils.

— Je suppose que ... que vous êtes à présent mon patron ! Venez, je vais vous montrer votre bureau.

Il s'humècte les lèvres d'une manière très obscène tout en parcourant mon corps de son regard. J'ai l'impression d'être mis à nu comme un ver de terre ! Je vire carrément au rouge pivoine.

— Vous pouvez arrêter de me regarder de cette façon ? demandé-je, en ouvrant la porte.

Il s'approche de moi et me surplombe de toute sa hauteur. Il penche légèrement sa tête et ses lèvres douces frôlent mon oreille. Les battements de mon coeur s'accélèrent et une décharge éléctrique me fait frissonner quand il prononce mon prénom avec tant de sensualité.

— Ne me demande pas l'impossible, Lukei.

























Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant