Good luck charm

Chapitre 22

Avez-vous déjà été percuté par un véhicule qui roule à une vitesse supérieure ? Et bien, moi si ... et c'est la même sensation que je ressens en ce moment face à cette fille. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, que la pièce dans laquelle nous sommes rétrécit. Mes oreilles sifflent et je n'entends plus rien, rien sauf la voix de mon ange qui ne cesse de prononcer mon nom en boucle.

Alone... Alone... Alone !

Je ferme les yeux une seconde et quand je les ouvre, tout est retourné à la normal.

— Alone ! Qu'est ce qui se passe ? s'inquiète Lukei en me secouant par les épaules.

Le visage d'ange de Lukei apparait dans mon champ de vision et je lui souris pour signifier que tout va bien mais je vois rouge quand mes yeux se posent une nouvelle fois sur cette femme. J'écarte Lukei d'un geste brusque puis je m'attaque à cette femme en l'égorgeant.

— Qui t'a envoyé ? grincé-je.

La rage qui bouillonne dans mes veines me donne une force que je ne peux pas contrôler.

La jeune femme me fixe droit dans les yeux, la peur se lisant sur son visage. Elle tremble et tente de se libérer mais en vain.

— Réponds moi ! Qui t'a envoyé ? répète-je.

Lukei s'approche de moi et pose une main sur le bras qui maintient la gorge de cette satané bonne femme.

— Arrête, Alone ! Tu vas la tuer !

Je détourne mon regard vers lui.

— Ne te mêle pas de ça, Lukei. Tu ne sais pas ce que je ressens à cet instant précis ! J'ai rêvé de cette occasion depuis l'assassinat de mes pauvres parents !

Son visage se décompose d'un seul coup.

— C'est vrai que je ne ressens pas la même sensation que toi mais je sais une chose dont je suis sûr ... je sais que tu n'es pas un tueur. Alors s'il te plait, lâche cette femme et laisse la le temps de s'expliquer !

Sa voix est si douce et ses yeux si envoûtant que je sens mes forces me quitter. Mes doigts se détachent lentement du cou de la jeune femme et je finis pas la libérer. Elle tombe directement au sol, essoufflée.

Lukei se précipite vers elle pour s'assurer qu'elle va bien.

Un ange au cœur pur... bien trop pur pour aider même ses ennemis.

— Est ce que ça va ? demande-t-il à la jeune femme.

Elle hoche simplement la tête et il l'aide à se relever. Bien que Lukei m'ait calmé, cette haine dans mon cœur est beaucoup trop forte.

— C'est la dernière fois que je le répète, qui t'a envoyé ?

Elle écarquille ses yeux.

— Personne ne m'a envoyé, dit-elle. Je suis à la recherche de mon père et je pensais que vous serez le seul à ...

— À pouvoir le retrouver ? Tu me prends pour un imbécile ! grondé-je. N'as-tu pas peur de ce qui pourrait t'arriver dans les minutes qui suivent ?

Je serre fortement les poings que mes jointures blanchissent. Comment cette fille ose-t-elle mettre sa vie en danger de cette façon ? Et comment m'a-t-elle retrouvé ?

— Vous haïssez mon père pour ce qu'il a fait mais écoutez d'abord ce que j'ai à vous dire !  Si j'ai pris le risque de vous retrouver, c'est parce que je connais la vérité.

Je fronce des sourcils, ne comprenant pas exactement ces mots.

— Mon père était chargé de cette mission là parce que ses supérieurs détestent se salir les mains. Et c'était sa dernière mission avant qu'il ne disparaisse pour toujours. Si je suis ici, c'est parce que je sais qu'on a le même objectif mais pour des causes différentes ! Vous êtes le seul qui puisse le retrouver et vous connaîtrez l'identité de ses supérieurs. Moi, je veux simplement retrouver mon père.

Elle n'a pas tort sur un point: on a le même objectif mais des causes différentes. Je dois d'abord m'assurer que tout ce qu'elle a dit est vrai et après je verrai ce que je peux faire d'elle.

— Alone, je pense qu'on devrait rentrer, s'inquiète Lukei.

Je m'avance vers lui et lui prend le visage entre les mains. Si il ne m'avait pas calmé, j'aurais sûrement tuer cette fille.

— Moi aussi, mon ange. Je suis désolé de m'être emporté de cette manière, je ne veux pas que tu te fasses une image de moi comme un homme cruel et sans cœur...

Il me sourit tendrement.

— Parfois la colère prend le dessus et on ne peut toujours pas la contrôler, je te comprends et ne t'en fais pas... tu m'as prouvé plusieurs fois que tu as un cœur.