Chapitre 20

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— Je pense que je vais rentrer. Merci pour le dîner, Alone. C'était excellent, me dit Lukei en se levant de sa chaise.

Je le retiens par la main, essayant une dernière fois de le convaincre de revenir vivre avec moi.

— Reviens... s'il te plaît. Lukei, je te promets de ne plus jamais t'embêter ou dire quoi que ce soit qui puisse te blesser ! Je suis un connard, je l'avoue.

Il rit doucement, ses joues devenant rouge d'un seul coup. Il passe ensuite une main dans ses boucles et soupire longuement.

Dis oui... je t'en prie.

— C'est d'accord ! lâche-t-il après quelques secondes.

Je souris grandement, mon coeur sautillant dans mon thorax.

— Mais à une seule condition.

Mon sourire fane aussitôt.

Si il me demande de ne plus jamais l'embrasser ou le toucher, je ne pense pas que ce serait négociable. Donc, je dois m'attendre au pire, là.

— Je ne veux pas que quelqu'un le sache. Ça doit rester entre nous. Promis ?

Un soulagement s'installe en moi. Je pensais qu'il allait définitivement me priver des ses belles lèvres et de son corps encore pur.

Puisque ce n'est pas le cas, je le ferai mien tôt ou tard, et quand ce jour viendra, il me suppliera de le baiser de plus en plus fort jusqu'à ce qu'il hurle mon nom à s'en briser les cordes vocales, que ses larmes coulent abondamment sur ses belles joues de poupée. Mes pensées chutent carrément à la dérive, j'en ai déja des frissons.

— Personne ne le saura, mon ange. Mais je ne te promets rien, on ne sait jamais.

Tu finiras dans mes bras et je goûterai à ton corps qui m'est, pour l'instant, défendu. Ça, je peux même te le jurer, mon ange ...

Il fronce des sourcils en se pinçant la lèvre inférieure. Ce geste suffit amplement pour le prendre ici et maintenant sur cette table et tout le monde verra à quel point personne ne peut être à la hauteur de lui faire atteindre le septième ciel comme je compte le faire.

Je secoue la tête, refoulant ces scénarios impudiques et peu catholiques de mon cerveau.

— Il est temps de rentrer, déclaré-je en jettant un coup d'oeil à ma montre.

Il hoche simplement la tête.

Je paie l'addition et nous sortons de cet endroit pour entrer dans ma voiture. Un silence s'impose quand celle-ci démarre et poursuit le chemin du retour.

Je tourne la tête vers Lukei et je le trouve pensif. Le front posé contre la vitre et le regard vide. Je pose une main sur la sienne et il sursaute légerement, me regardant à son tour.

L'impact qu'a son regard sur moi, me fait frissoner. Ses yeux verts sont tout aussi magnifiques le jour comme la nuit. Ils me rendent dingue !

— Tu regrettes ta décision ? lui demandé-je.

Il secoue négativement la tête.

— Non, je ne regrette pas. C'est juste que je ne peux pas imaginer ce que ça fait d'avoir le coeur en mille morceaux. Tu es beau et riche ! N'est ce pas ce que les hommes recherchent le plus ? Je ne comprends pas pourq...

— Tous les hommes sauf toi, lui coupé-je.

Sa bouche reste entrouverte sans qu'il ne puisse rajouter quoi que ce soit.

— Tu es différent de tous ces hommes croqueurs de diamants, boucle d'or.

Il veut rajouter quelque chose mais aucun son ne sort de sa magnifique bouche. Lukei est encore inconscient au sujet de son orientation sexuelle mais je suis sûr d'une chose : je ne laisserai pas partir ! Je ne prendrai en aucun cas le risque de le relâcher parmi ces loups affamés qui rodent dehors. Lukei, c'est une perle rare. Et les perles rares sont les meilleures cibles.

— Demain, tu prendras un jour de congé.

Il fronce gravement les sourcils.

— Pourquoi ? demande-t-il, inquiet. Je ne suis pas malade.

Je passe une main dans ma chevelure.

— Primo, parce que je suis ton patron et c'est une offre que je te fais. Secundo, j'ai besoin de prendre un peu d'air et m'éloigner du travail pendant au moins 24h.

— Et qu'est ce que je suis sensé faire de ce jour de congé ? Ma seule distraction est de travailler, Alone.

Je soupire longuement, m'apprêtant à lui demander de passer du temps avec moi afin que l'on puisse mieux se connaître.

— Et bien... tu vas m'accompagner faire les boutiques, boucle d'or.

— Les boutiques ? C'est une blague ?

Je souris de toutes mes dents. Je sais que ce n'est pas la meilleure manière d'apprendre à se connaître mais je pense que ça sera amusant de passer du temps avec lui. Rien que tous les deux ! On peut faire des choses pas très saintes dans les cabines d'essayage.

Je secoue la tête, chassant ces pensées érotiques.

— Non, j'ai l'intention d'organiser une fête. Il me faut un costume.

— Une fête à l'occasion de quoi ?

Je soupire longuement. Je ne sais même pas pourquoi j'ai eu cette idée ridicule ! Je n'aime généralement pas les fêtes et les gens en particulier. Mais il est de mon devoir, en tant que baron du cartel le plus puissant de l'Amérique du sud, de rencontrer certains associés de la boîte. Isaia s'est déja chargé d'envoyer des invitations et ils ont tous répondu présent. Et je profiterai de cette occasion pour présenter Lukei comme étant mon compagnon et plus personne ne posera les yeux sur lui, tout en sachant qu'il ne s'en sortira sûrement pas vivant.

— De mon arrivée, boucle d'or. Des associés de l'entreprise seront présent et je veux que tu fasses partie des invités. Qu'est ce que je dis... je n'ai pas besoin de t'inviter puisque tu es le seul à avoir librement accès à cette fête.

Il dégloutit.

— Que me vaut cet unique privilège, monsieur Pierce ?

Par le simple fait que tu m'appartiennes, je vais t'éloigner de ces vautours.

— J'en ai simplement décidé ainsi, monsieur Wong.

Il me sourit en coin et ses joues s'empourprent d'une teinte rougeâtre. Je ne peux jamais me passer de son doux visage d'ange !

Soudain, le téléphone de Lukei vibre dans sa poche arrière. Il se précipite de le prendre et quand il lit le nom du contact, son visage devient tout à coup pâle.

— Qui est-ce ? m'empressé-je de demander, remarquant son changement d'humeur.

Il me fixe pendant quelques secondes, la peur et l'inquiétude se lisant dans ses beaux yeux.

— C'est le docteur qui s'occupe de ma mère, dit-il en décrochant à la hâte. Allô, docteur Charles ?

Je pose une main sur son épaule pour calmer son rythme cardiaque et ses tremblements.

— Vous êtes sûr de ce que vous dites ? Attendez une minute... elle souhaite vraiment me voir, docteur ?

Un sourire resplendissant étire ses belles lèvres. Je ne l'ai jamais vu aussi heureux depuis notre rencontre !

— Très bien, j'y serai. Merci pour l'info, docteur Charles, dit-il en raccrochant.

Il se tourne vers moi, les joues aussi rouges qu'une tomate.

— Alors ?

— Ma mère veut me voir, je ne sais pour quelle raison mais elle a demandé au docteur Charles de m'appeler ! Pour la première fois depuis tant d'années, ma mère me cherche. Je n'arrive pas à y croire.

























Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant