Chapitre 12

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Inviter Lukei à vivre avec moi n'est pas une bonne idée, je le sais. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de le lui demander. Il paraît si triste et perdu ! Je ne pouvais pas le laisser dans cette merde. Malgré qu'il m'attire cruellement, je suis obligé de me retenir et de ne plus rien tenter. Je ne voudrais pas qu'il croit que je profite de sa position de faiblesse pour assouvir mes désirs.

Mon oncle n'est pas là, ce qui veut dire que la maison est à moi seul, enfin ... plus maintenant.

— C'est ma chambre, lui indiqué-je en entrant dans la pièce.

Les yeux verts de Lukei se mettent à briller d'émerveillement en parcourant la pièce du regard. Il pose ensuite son sac sur une chaise à côté de la porte et s'approche de mes étagères, où mes figurines de collections sont posées. Il sourit en prenant une entre ses mains.

Je reste immobile pendant un moment, mon attention focalisée sur ce sourire splendide. Bon sang ! Je n'ai jamais vu pareil de toute ma vie ! J'ai cru cotoyer tous les plus beaux jeunes hommes du monde mais tous ne peuvent rivaliser face à lui. Le pire dans tout ça, est qu'il ne se rend même pas compte qu'il est foutrement séduisant.

— Vous êtes vraiment son fils alors ... murmure Lukei.

Je passe une main dans mes cheveux en m'installant sur le lit.

— En quelque sorte, non. Oncle Johns n'est pas mon père biologique.

Lukei repose la figurine et se tourne lentement vers moi. Je peux lire de l'incompréhension dans ses yeux mais il ne dit rien et prend place à côté de moi. Nos mains se frôlent et un frisson  hérisse mes poils, comme une faible décharge éléctrique qui traverse mon corps. Cette sensation était beaucoup plus forte quand je l'ai embrassé dans la bureau. Lukei sursaute légèrement et s'éloigne de quelques centimètres de moi afin que nos peaux ne se touchent plus, je pense que lui aussi a ressenti ça. C'est très étrange ! Mon corps réagit d'une manière incontrolée depuis un certain temps, plus souvent quand Lukei est proche de moi.

— Je suis désolé, s'excuse-t-il en fuyant mon regard.

Je fronce des sourcils, sortant de mes pensées.

— Je ... vous disiez ? demande-t-il timidement.

Ses joues deviennent de plus en plus rouges. On dirait une poupée ! Je peux observer son visage pendant des heures. Il se mord la lèvre inférieure en jouant avec ses fins doigts. C'est une torture de ne pas pouvoir les embrasser. Cet ange veut ma mort ou quoi ?

Je choisis de garder mon calme face à mes pulsions et de continuer à relater mon histoire. Ça m'aidera peut être à apaiser mes envies. Je n'ai pas l'habitude de parler à qui que ce soit de ça, peu de personnes l'a connaisse mais mon coeur en a décidé autrement aujourd'hui. 

— Mes parents ont été assassinés, j'avais cinq ans, débuté-je. Je ne sais pas pourquoi ces monstres ont voulu me laisser la vie sauve ! Oncle Johns m'a trouvé dans un parc le lendemain. J'étais entrain de pleurer, assis sur un banc. Il a été très gentil avec moi et m'a adopté. Fin de l'histoire.

Je serre les poings, repensant à cette terrible tragédie. C'est une grave injustice et je trouverai  ceux qui ont fait ça à mes pauvres parents ! Ces sales types ont détruit ma vie. Il vont payer très cher ...

Une douce main réconfortante se pose sur la mienne. Quand je lève la tête, je découvre les yeux de Lukei remplis de larmes. Un pincement au coeur se fait ressentir dans ma poitrine. Personne n'a jamais pleuré pour moi !

— Lukei, tu pleures ?

Il fuit toujours mon regard. Je ne pensais pas  pouvoir lui faire pleurer en lui racontant mon histoire ! Il est hyper sensible. Je n'arrive pas à y croire.

— Je suis désolé, monsieur. C'est plus fort que moi, je suis très sensible. C'est mon plus grand défaut.

Je souris faiblement.

— Appelle-moi, Alone. Juste, Alone.

Il hoche la tête, en essuyant ses larmes. Il passe ensuite une main dans ses boucles puis nous restons un moment silencieux sans que l'un de nous deux ne puisse parler. Lukei continue d'observer la pièce et ne cesse de sourire. Il devrait le faire plus souvent, c'est magnifique à voir.

— Euh ... on va dormir tous les deux ? Dans le même lit ? demande-t-il, ses joues reprenant cette teinte rougeâtre.

Sa question m'arrache un rire. Ça ne peut pas être possible, malheureusement, même si je meurs d'envie de sentir son corps chaud contre le mien. J'aurais adoré le serrer très fort dans mes bras et ne plus le laisser partir, m'emparer de ses belles lèvres, lui faire des suçons sur chaque parcelle de sa peau et après ...

Je secoue vivement la tête, chassant immédiatement ses illusions de ma tête. Lukei me fixe avec les yeux plissés, attendant une réponse de ma part. Ses yeux, putain ! Ils font partie des sept merveilles du monde ! Ils sont exposés à un rayon de soleil qui traverse la fenêtre et ses pupilles sont pratiquement invisibles. C'est presque... magique ?

— Je peux dormir sur le canapé ! s'exclame-t-il, en détournant son regard quand c'est à mon tour de le fixer.

— Ce n'est pas la peine, boucle d'or. Ma chambre est à toi ! Je vais dormir dans la chambre juste en face. Celle d'oncle Johns.

À chaque fois que je le surnomme de cette façon, il ouvre grand ses yeux, surpris. Ça lui va bien, je trouve ça adorable. Enfin, je ne sais pas pourquoi j'agis comme un gamin ! Je n'ai jamais donné de surnom à personne. Merde, suis-je malade ?

— J'imagine que tu as l'habitude d'en baver au travail, n'est ce pas ? T'es le plus jeune de la bande.

Il hausse des épaules, moins tendu qu'avant. J'essaye de détendre cette atmophère qui prend un tournent peu commode, pour moi.

— Ils ont été très sympa avec moi quand j'ai été engagé. C'est vrai que parfois Axel, mon collègue, me taquine sans arrêt ! Il ne cesse de me repéter que tu me ...

Lukei arrête brusquement son récit. Je ne comprend pas ce qu'il a voulu dire à la fin. C'est une chose qui me concerne, apparemment. Il se gratte la nuque, chuchotant des mots incompréhensibles en mandarin.

— Qu'est ce qu'il ne cesse de te repéter, Lukei ? lui demandé-je, plus que concerné.

Il se lève soudainement et je fais de même. Que me cache-t-il pour qu'il ait honte de me le dire ?

— Il ne cesse de me repéter que je ... que les filles ne sont pas mon genre et que je suis tombé sous ton charme ! Il pense que je suis gay !
















Good luck charmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant