Recueil de One Shot ZoNa

L'ange gardien

« Il y a un truc que je pige pas avec toi, Nami. »

La concernée leva la tête de son journal, captant le regard de Francky qui venait de l'interpeller. Ils étaient tous sur le pont, Robin installée sur le second transat, Zoro à faire une pseudo sieste, et les autres à jouer à on ne sait quel jeu débile. Cependant, le mécano de l'équipage venait de captiver l'attention de tous le monde.

« T'as un suuuuuper bureau pour faire toutes tes cartes et tes journaux de bord : mais t'es pas foutue de t'y ateler. On peut te voir dans la cuisine, près de tes mandariniers, sur le pont et j'en passe... Mais je ne t'ai jamais vu une seule fois attablée à ce foutu bureau ! »

Zoro, qui avait préalablement ouvert son œil le referma après le petit discours de Francky alors que Usopp, Sanji et Luffy reprirent leur activités comme de rien n'était. La navigatrice lui fit un doux sourire avant de prendre son journal et reprendre sa lecture. Le cyborg en tomba presque, trop choqué par le vent délibéré que la navigatrice tenta de lui mettre.

« Tu sais Francky, le cyborg lui jeta un regard, j'ai un fantôme dans mon bureau qui me déconcentre quand j'essaye de m'y mettre... »

Robin eut un léger sourire en coin derrière son livre alors que Sanji soupira pour partir dans la cuisine. En une fraction de seconde, Luffy, Usopp et Chopper s'étaient attelés au pied du transat en fixant la navigatrice avec de grand yeux curieux.

« Oi Nami c'est qu'aujourd'hui que tu nous en parle ? C'est pas juste ! On veut le voir aussi ! »

La rouquine eut un sourire diabolique alors que Luffy releva la tête, un cocard à l'oeil et les lèvres enflées. Il soupira un léger "je suis désolé" qui la fit d'autant plus sourire.

« Vous savez... Ce fantôme il est un peu capricieux, il ne se montre que devant moi.

- Ah bon ? » s'exclama Chopper.

Usopp, les jambes un peu tremblantes, se sentit soudain rassuré. Cela fit rire Robin qui s'amusa à faire apparaître une main dans son dos ce qui deconcentra les deux autres de la conversation. Nami en profita pour se lever du transat et se diriger vers son bureau ou elle se mit à chercher un livre.

Elle jeta un coup d'œil à son bureau et s'y installa. Doucement, elle fit glisser sa main sur la surface lisse du bois et soupira.

Elle se revoyait, très jeune, enfermée dans ce bureau qui était devenu son bourreau. Elle avait déjà dessiné des tonnes de cartes, pour son jeune âge. Elle pouvait même sentir cette odeur de renfermé et de mer qu'elle haïssait tant : une boule se forma dans sa gorge.

Elle sentit la main palmée qui l'attrapait par l'arrière de son coup pour l'enserrer, elle ressentit même le coup qu'elle se prit en lorsque sa tête fut éclatée contre la table. Elle revoyait les larmes rouler sur ses joues et entendait ses légères suppliques où elle promettait de ne plus faire de fausse carte.

Des frissons d'effroi avaient envahi tout son corps, et, elle remarqua qu'elle avait fermé la porte. Elle s'y sentait vachement à l'étroit, dans ce petit bureau.

Ses oreilles diffèrent douloureusement, une voix grasse y résonnait, répétant sans cesse les mêmes paroles : tu es à moi, tu es à moi, tu es à moi. Elle pourrait en rire jaune, mais c'était comme si elle était marquée au fer rouge : elle était, est, et serait à jamais la propriété d'Arlong.