19: c'est de l'homophobie

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Deux jours à s'occuper de la cantine et rater une activité pour installer la fête du quatorze juillet : voilà notre supplice

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Deux jours à s'occuper de la cantine et rater une activité pour installer la fête du quatorze juillet : voilà notre supplice.

A vrai dire, je suis bien soulagée que ce ne soit que ça. Je m'attendais à bien pire : récurer les chiottes, servir d'esclave pour les animateurs ou devoir m'occuper des ados déprimés pendant les activités. C'est le paradis pour moi, je n'aurai pas à voir leur tronche.

J'aurais aimé écouter Nirvana mais je n'ai pas mon portable. Me couper du monde, c'est tout ce que je demande... pourtant, on dirait que je demande la lune. Je n'ai pas reparlé à Zélie et, même si je suis censée la détester, ça me fait un pincement au cœur. Je suis totalement perdue. Je ne sais pas si je dois me préparer à souffrir à la rentrée ou espérer n'avoir aucun changement. Parce que j'étais bien dans ma zone de confort et maintenant j'ai l'impression d'en sortir petit à petit.

Petit déjeuner, Flavie et Angie ont déjà filé quand je me réveille. Et puis, pourquoi m'attendraient-elles ? Abel et Nolan ne me parlent plus. Je suis aussi proche de Rheanna que Zélie. J'y retourne, seule, mais dans ma zone de confort.

Le ventre noué, je n'ai pas faim. Que savent-ils ? Que se disent-ils ? J'ignore ce qu'il a bien pu se passer depuis la tentative et j'ai peur. Aussi ridicule que ça puisse paraître, le stress m'envahit à l'idée d'entrer dans la cafétéria. Voir leurs visages me fixer et s'imaginer dans leurs petites têtes tous les scénarios possibles et inimaginables me terrifie. 

Plateau en main, regard évitant les autres, mine fatiguée, cheveux en pagaille et toujours en pyjama. Je m'efforce de prendre quelque chose à manger sous le regard insistant de l'animatrice Éléonore. Elle ne sera jamais gentille celle-là ?

On se croirait dans un film, ils me fixent, cherchent mon regard, m'espionne de haut en bas. Je marche doucement vers le fond de la cafétéria, priant pour ne pas trébucher ou lâcher mon plateau. Je m'assois dans le fond en lâchant des regards assassins à quiconque me regarde. Allez, plus que quelques minutes.

- Bah alors on a roulé des pelles à Zélie ? lance Ely.

Je ne vais pas y échapper. J'ai tellement envie de baffer cette fille... pourtant je ne fais rien. Je préfère chercher la principale concernée dans la foule : aucune trace de la fille du lycée.

- On veut des ragots, dis-nous, comment c'était ? intervient Ava, toujours l'une avec l'autre. C'était avec la langue et tout ?

Elles se mettent à ricaner. Cette rumeur est totalement fausse, mais que puis-je faire ? Répondre. C'est le genre de chose que je faisais avant. Et c'est le genre de chose qui m'a valu beaucoup de problèmes.

- Toi la lesbienne et ta meuf, prenez un hôtel par contre.

Ava éclate de rire après avoir prononcé ça et Ely la suit comme un toutou.

- Comment vous avez dû vous faire engueuler, c'est compréhensible ! C'est tellement... beurk.

- Mais deux filles quoi.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant