Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider : la colonie de détoxication des mauvaises pensées, soit la colo détox. Qui aurait pu croire qu'elle...
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C'est la fin de l'activité, les adolescents sortent en furie, dont Zélie et Rheanna. C'est lorsque je veux les rejoindre que Flavie et Angie m'interpellent.
- Oui, qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu veux rester cet aprèm avec nous ? Histoire qu'on reparte réellement sur de bonnes bases.
Je regarde les filles partir et je leur fais un signe pour leur indiquer que je ne resterai pas avec elles. Angie est une bonne personne et je pense que c'est la seule raison pour laquelle j'accepte. Elle m'a soutenue et donc je lui en dois une. Je suis juste apeurée : je ne veux pas que cela vire à l'interrogatoire.
Je m'attends à recevoir une centaine de questions sur Zélie et sur moi.
Pourquoi parler de mes problèmes quand je peux les garder enfouis dans mon cœur ? On m'a toujours dit que j'exagère et que ce que je vis n'est pas si grave que ça.
"T'es vraiment une drama queen", pourquoi les mots d'Anna me reviennent en tête sans arrêt ? On dirait que je suis coincée dans ces spirales d'horribles souvenirs. Dès que je ferme les yeux, je ne suis plus en sécurité. Et je pense que si je prononce le nom d'Émeric, je vais me retrouver en PLS.
Allez, on oublie tout ça et on se concentre sur le présent. Elles ne me demanderont rien du tout. Rien. C'est alors que je les rejoins que je me rends compte que je tremble. Depuis combien de temps ? Je n'en sais rien mais penser à ces personnes ne m'apportent rien de bon. Sauf que c'est comme une drogue, je ne peux pas m'en empêcher.
Dans notre chambre, je n'ai pas l'impression d'être à ma place. Nous sommes toutes les trois collées en face du miroir, dont deux qui se maquillent. Fard à paupière, mascara, rouge à lèvres, trop de noms à retenir dans ma petite tête. Je les regarde plutôt se faire belle.
- T'es sûre que tu ne veux pas être maquillée ? me demande Angie.
- Hum... non.
- Alors, au moins essaye l'une de mes robes pour la fête de la colonie, s'il te plaît ! insiste Flavie.
La fête que je suis forcée de préparer comme punition avec Zélie. Mais, en vue du comportement de cette dernière, je ne pense pas m'ennuyer. Je pense même qu'installer tout ça sera plus amusant qu'une activité.
Je m'imagine déjà être loin de cette pièce avec Zélie et installer les décorations, rire et faire n'importe quoi. Mais pour le moment, je suis coincée ici.
- D'accord, vas-y.
Il est vrai que je ne suis pas vraiment à l'aise. Elles m'ont forcée à mettre leur robe qui n'est absolument pas de ma corpulence : j'ai juste l'impression d'être un boudin. Je ne suis vraiment pas faite pour ce genre de choses. Je vais certainement me ramener à la fête en jean et gros sweat-shirt.
Je change alors rapidement de sujet.
- Sinon, vous avez mis quoi sur vos weekly planners ?
Flavie sort sa feuille de son sac et me la montre. Elle a fait quelque chose de très sérieux à son habitude. Ça ne m'étonne même pas. Tout est carré, bien souligné, des traits droits, des éléments surlignés, avec le nécessaire, voire plus. Si seulement je savais faire ça avec mes fiches de révision.
