12: complexe photographié

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Je sors de mon lit sans vouloir le quitter, répète les mêmes actions quotidiennes dans le plus grand des calmes, descends prendre mon petit déjeuner, écoute encore le discours d'Alexis sur les activités d'aujourd'hui

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Je sors de mon lit sans vouloir le quitter, répète les mêmes actions quotidiennes dans le plus grand des calmes, descends prendre mon petit déjeuner, écoute encore le discours d'Alexis sur les activités d'aujourd'hui. Pensant que cette journée allait être comme les autres, je m'effondre en entendant l'activité de la journée. Vu ma laideur, tout allait se compliquer.

La photographie ne m'intéresse pas, du moins être modèle ne me plaît pas : montrer ma peau pâle et acnéique, mes veines si visibles le long de mes bras, mes cheveux bruns et ondulés qui ne sont même pas coiffés, tout ça n'est pas mon occupation préférée.

Alors prendre des photos en studio pour effacer les complexes va juste les dévoiler aux autres.

A de nombreuses reprises, j'ai essayé de capturer des souvenirs, les laisser à jamais dans mon téléphone et avoir un sentiment de nostalgie en les regardant. Malgré mes efforts, j'étais hideuse sur chacune des photos. Anna me l'avait dit. Et elle n'avait pas tort. Chaque selfie que je prenais était immonde. J'ai souvent accusé le téléphone d'être de mauvaise qualité, l'angle de ne pas être bon, qu'il ne faisait pas assez beau mais elle me prononçait ces mots à chaque fois.

« Tu n'es pas photogénique, Danaé, c'est dommage. »

Oui, c'est dommage.

Puis elle prenait mon téléphone et s'emparait de ses propres souvenirs avec d'autres amis, mes amis, enfin ceux que je croyais l'être. Sur certain point, elle n'avait pas tort.

Pourquoi j'ai pas réagi plus tôt ?

Tous les adolescents sont réunis devant deux salles de classe côte à côte.

- Alors dix personnes de chaque côté afin de créer des groupes. Ne vous inquiétez pas, vous allez faire la même chose peu importe le groupe.

Ils se dissipent, choisissent un côté plutôt qu'un autre et forment deux tas d'ados boutonneux. J'ai fait exprès de prendre le même qu'Abel pour me retrouver avec lui. Nos regards se croisent et il me sourit. Pourtant, à l'autre bout du petit groupe, je n'ose pas bousculer tout le monde pour le rejoindre. De toute façon, il est certain qu'il a compris qu'on ferait équipe, à moins que je ne sois qu'une idiote optimiste.

On entre dans la salle de classe déguisée en studio. C'en est presque mignon, les efforts des animateurs. Toutes les tables ont été poussées sur le côté, il y a très peu de chaises. Du côté du tableau se dresse une longue toile noire, et sur le mur d'à côté la même en blanche. Un projecteur par décor afin d'illuminer nos visages tristes. Alexis et Tiphaine ont l'air si fier d'eux.

- Nous serons encore divisés en deux et on tournera de temps en temps. Comme ça vous pourrez essayer les deux décors et rencontrer des personnes super sympathiques, car... c'est moi qui aie choisi les groupes ! annonce malheureusement Tiphaine.

J'ai le réflexe de regarder Abel et naïvement j'espère me retrouver avec lui, histoire que ce moment de malaise soit supportable. L'animatrice prend sa petite feuille de note et commence à la lire.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant