29: tournesols

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J'ai eu besoin de temps pour réfléchir

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J'ai eu besoin de temps pour réfléchir. Puis, plein d'espoir dans les yeux, je me dis que si je me retrouve dans la colonie détox, c'est pour m'aider. M'aider à aller mieux. Je veux dire que la colonie doit stopper mes mauvaises pensées. Je pense que pleurer m'a fait du bien. J'ai pu extérioriser tout ce qui devait s'échapper. Je me sens vide, pas spécialement triste, ni spécialement heureuse. Mais je me demande encore combien de temps cela va durer avant la prochaine explosion. Mes sentiments sont vraiment complexes, tellement que moi-même je ne les comprends pas. 

Je suis restée toute seule jusqu'à l'activité de l'après-midi, réfléchissant et écrivant. J'ai raconté dans mon carnet tout ce qu'il s'est passé depuis le début de la colonie dans les moindres détails. Du moins, ceux dont je me souvenais. 

J'ai remarqué que mettre sur papier ses souvenirs permet de se rendre compte que ce n'est pas si grave que ça. Je me répète la même chose : on a tendance à tout dramatiser sur le coup. Sauf que, tête reposée, nos folles pensées ne sont pas pareilles. 

Écrire son passé, c'est comme regarder un film en connaissant la fin. C'est en écrivant que j'ai eu un remord en racontant la tentative de fuite ratée mais aussi lorsque j'ai expliqué à quel point je je détestais Zélie il y a de cela quelques jours. Je me suis aussi rendue compte que je la détestais en ayant dans ma tête des clichés sur elle et sans réellement la connaître. Et c'est en écrivant que je me suis rendue compte que la dispute avec Abel est vraiment trop puérile. J'en avais presque honte de l'étaler sur papier. 

Je descends sans dire un mot et rejoins le groupe d'ados. C'est lorsque je vois Zélie toute seule que je m'approche d'elle. 

- Danaé ! Tu vas bien ? me demande Zélie dès que j'arrive, sûrement inquiète. 

- On peut dire ça comme ça... fin oui, j'ai bien réfléchi. 

Elle me sourit et me répète que si j'ai besoin d'en parler, elle est là pour moi. Je lui explique alors que ce n'était rien et que c'était juste une mauvaise passe. Sûrement vrai, sûrement faux, mon seul but est de changer de sujet.

- Sinon, j'ai loupé quoi ?

- Avec les autres de la colonie, on a fait un action ou vérité. C'était marrant jusqu'à ce qu'on me force à embrasser Rheanna. 

- Tu l'as fait ?

- J'embrasse que si je suis amoureuse la personne. Oui, je suis ce genre de personne. Je comprends pas trop les gens qui embrassent leurs potes en fait. Pour moi, ça a une signification.

Je n'ose pas répondre en me rappelant la soirée d'Anna où j'ai dû embrassé plusieurs personnes car je choisissais toujours "action". Au final je regrette de ne pas avoir pris "vérité" puisque Émeric m'a frappée en pensant que je l'avais trompé. Je ne choisis jamais "vérité" car je ne veux pas me retrouver dans une situation embarrassante où j'avoue des choses que je ne veux pas révéler. Donc "action" devient ma seule option. Des personnes, j'en ai embrassé pleins sans sentiment. Mais des personnes que j'ai embrassées avec des sentiments, il n'y en a qu'une. Et c'est un exploit.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant