21: dispute d'ados

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Je sors de la salle de conférence, intriguée par la sortie rapide de Zélie, puis je la cherche un peu partout dans le lycée

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Je sors de la salle de conférence, intriguée par la sortie rapide de Zélie, puis je la cherche un peu partout dans le lycée. J'espère qu'il n'y aura pas une seconde rumeur car je l'ai suivie.

Scoop : « Zélie et Danaé se sont encore galochées dans la colonie, ça devient du sérieux. »

Qu'est-ce que c'est nul, les rumeurs.

Je m'apprête à la saluer mais je remarque que quelque chose ne va pas. Elle, habituellement souriante et pleine de positivité, se retrouve face à la dépressive de service avec les larmes aux yeux. Je suis incapable de réagir. Je m'arrête alors en cours de chemin.

Je suis Danaé, il ne faut pas l'oublier. La fille qui détruit tout ce qu'elle touche. La jolie fille aux cheveux noirs n'a plus son visage peint d'un magnifique bronzage de vacances, elle s'est transformée en tomate. Elle s'est transformée en Danaé Meyer. Figée comme une conne, sans prononcer un seul mot en face d'elle, elle finit par m'apercevoir.

Nos regards se croisent. Ce n'est plus pareil. Plus comme au début de la colonie. Je la regarde et je n'ai pas envie de m'enfuir en courant par peur de me faire insulter. Non plus comme la veille. Nos regards complices ne sont que des regards entre inconnues. Je tente de la saluer et de lui sourire. Ses yeux se remplissent encore plus de larmes.

Finalement, Zélie part sans me dire un mot. J'ai encore merdé. La soutenir aurait été trop dur pour une fille comme moi ?

Quelques heures plus tard, je la revois à son exact opposé : calme, détendue, avec son visage ensoleillé. Je ne m'attendais pas à ce que notre "punition" soit aussi tendue. J'ai l'impression d'avoir perdu le peu de complicité que j'ai eu avec elle.

Zélie, dans la cuisine, nettoie les assiettes. Et moi, je les sèche. Elle m'en donne une autre. Tremblante, je la lâche quand nos mains se croisent. Heureusement, elle l'a rattrape.

- Merci.

- T'es maladroite.

Ce sont les premiers mots qu'elle a osé m'adresser depuis le début de la journée, et je pense les derniers. Je hais ça. Qu'est-ce que j'aurai aimé réussir ma tentative de fuite. Parler normalement avec Zélie sur le chemin du retour, rigolant avec elle, plutôt qu'être dans une cuisine dégueulasse où l'on n'entend que le bruit de la vaisselle.

Je me sens mal. J'ai envie de sauter par la fenêtre en face de moi, courir dans l'herbe humide, salir ce tablier tout blanc et m'isoler. Me retrouver dans ma zone de confort.

- Salut les filles, besoin d'aide ?

Je me retourne, les mains trempés avec un chiffon, manquante de faire tomber un simple couvert. Mes bêtises se répètent autant que le malaise qu'il y a entre Zélie et moi.

- Ouais, j'aimerais que tu fasses ça à ma place, je réponds sans réfléchir.

J'aurais dû me taire. C'est lorsque je regrette que je vois un sourire apparaître sur les lèvres couvertes de rouge de la fille du lycée.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant