44: la vie en rose

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Qui a besoin de cette folle nommée Zélie ? Cette fille qui porte un horrible rouge à lèvres dans l'unique but de m'énerver

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Qui a besoin de cette folle nommée Zélie ? Cette fille qui porte un horrible rouge à lèvres dans l'unique but de m'énerver. C'est raté. Je ne le suis même pas. Il n'y a même pas une once de colère dans mon cœur. 

Qui a besoin de cette fille aux cheveux noirs pour ne pas s'ennuyer ? Je vis très bien sans elle. Les minutes passent plus rapidement quand elle n'est pas autour de moi à jouer avec mes sentiments. Je ne connais même plus l'ennui depuis qu'elle est partie.

Qui a besoin d'elle pour être heureux ? Certainement pas moi. Je me vois mal réussir à ressentir de la joie avec quelqu'un qui change aussi radicalement son comportement. Elle est instable. Hormis me foutre les jetons, elle ne m'apporte rien.

J'ai tenté. Putain. Ce n'est pas comme si j'étais restée muette face à cette injustice. On m'a toujours dit d'essayer de résoudre un problème à son commencement. Sinon il va grandir et grossir, puis je serais incapable de le résoudre. J'ai essayé dès le début. Au final, je crois que le problème est bien Zélie, et pas moi. De toute façon et dans tous les scénarios possibles, on me verra comme la méchante, et Zélie comme la pauvre fille qui s'est défendue de la dangereuse Danaé. 

Comme disait un grand sage : la vie est injuste.

C'est en me réveillant ce matin que je me rends compte que je suis heureuse. Je suis heureuse car je n'ai pas croisé son regard plein de mépris. Celui que je redoutais tant. Au final, elle n'est pas dans la pièce et je peux faire ma miracle morning en paix. Parce que méditer, lire, écrire ou quoi que ce soit, fait autour de Zélie, risque d'être imparfait. Je n'arriverais pas à me concentrer car cette fille est perturbante. J'y penserais à chaque instant sans pouvoir me concentrer sur l'essentiel.

Et puis, en quoi est-ce essentiel ? Cette routine ne sert à rien. Enfin... si. Elle me fait cracher mes poumons bien trop tôt dans la journée. J'ai juste l'impression d'être de retour dans le système scolaire, à courir pour attraper mon train, à courir pour être à l'heure en classe, à courir pour fuir les gens que je n'aime pas. Là je cours... pour rien. 

Non, pas pour moi, mais pour faire plaisir aux désirs sadiques des animateurs de la colo détox. Je vais plutôt écouter cette voix dans ma tête qui me chuchote de renoncer. Elle a de belles et douces paroles. Et elle a sûrement de bien meilleures idées que moi. Me recouchant dans mon lit, je me sens déjà mieux.

Je me lève bien en retard. Personne dans la chambre, personne dans les couloirs. 

Je m'habille en vitesse, sans faire attention à ma tenue. J'avance à l'aveugle jusqu'au couloir mais je m'arrête en chemin. Ma tête me fait si mal que j'ai l'impression de me prendre des coups de massue sur le crâne. Un million de couleurs devant mes yeux, je me demande si je suis en plein rêve. Mon corps n'écoute pas mon cerveau, penchant à droite puis à gauche, et enfin, s'écrasant contre le mur. 

Étant donné que je n'ai plus envie de me battre, je m'allonge au sol jusqu'à ce que je voie correctement. Au pire, je mourrais sans regret. Comme dernière vue, le plafond de la colo détox n'est pas si mal.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant