43: le livre de nos vies

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Je dois faire quelque chose

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Je dois faire quelque chose. Je dois vraiment agir. La situation peut encore changer. Je le sens vraiment. Ça peut être possible si j'y donne du mien et si elle écoute mes paroles. Ce n'est pas la faute de Zélie qui, naïve comme elle est, boit les mots de ce garçon sans discerner le vrai du faux. C'est à moi de lui montrer la vérité, sinon personne ne fera rien.

J'ai toujours fait des efforts avant l'incident qui m'a emmenée dans la colo détox. J'ai toujours réparé les problèmes. J'ai toujours donné tout ce que j'avais pour que tout se passe bien. Mais au final, c'était toujours la pauvre petite Danaé qui résolvait les problèmes jusqu'à ce qu'un beaucoup plus gros vienne la percuter de plein fouet et que personne ne vienne l'aider. Peut-être que je fais erreur. Peut-être que je ne devrais pas m'accrocher autant à cette fille qui ne semble pas triste de ne plus m'adresser la parole. Je suis un pot de colle. Mais j'essaye d'agir comme Danaé avant sa tentative de suicide, à l'époque où j'avais énormément d'espoir. Alors je vais insister une dernière fois pour que ce foutu destin change, parce que je ne mérite pas ça.

Quand tout allait mal et que j'avais beau tenter quelque chose mais que rien ne marchait, je me fixais un ultimatum. C'est-à-dire que cela va être la dernière fois où je vais donner de ma personne pour améliorer la situation, peu importe le débouché. Zélie, c'est maintenant mon ultimatum. Sinon je sais que tu pourrais me briser en morceaux. Je suis de verre. Alors je ne veux pas risquer d'être à nouveau détruite et qu'on me ramasse à la petite cuillère.

Ma vie pourrait être un roman mais ce serait vachement ennuyant. En revanche, celui de Zélie serait plein de rebondissements et d'aventures. Et je veux faire partie de ce livre. Alors il est trop tôt pour que je me laisse encore faire par quelqu'un qui me veut du mal.

Je la vois au loin à la sortie de l'activité, accompagnée de Rheanna. Je m'avance d'un pas déterminé en ignorant le regard noir qu'elle me lance.

"Zélie, écoute-moi. Je n'ai pas pris cette photo. Je n'ai rien orchestré non plus. La photo que j'avais de toi sous mon lit était peut-être étrange mais n'avait rien de mauvais. Je l'avais récupérée après l'activité de photographie car je savais que tu n'aimais pas ton physique. J'étais persuadée que tu ne voulais pas que ton corps et que ton visage mal à l'aise soit affichés aux yeux de tous. Je comptais te la rendre mais je l'ai perdue. Au final, ce n'est pas moi qui ait orchestré ça, ni Abel. Tu ne regardes pas autour de toi ? C'est plutôt ce gamin en manque d'attention à qui tu fais tant confiance sans le connaître. C'est vrai, pourquoi aurais-je fait ça ? Ses arguments collent parfaitement, un peu trop même, alors que tu sais que je suis imparfaite. Je n'aurais même pas réussi à faire un plan aussi organisé. Regarde-moi. Tu penses réellement que je serais capable de te faire tout ça ? Je ne sais pas faire semblant. Je ne sais pas ignorer mes sentiments. Et je ne sais pas les contrôler non plus. Tu penses vraiment que je suis une actrice qui fait semblant de t'apprécier ? On dirait que tu es aveugle."

C'est ce que je rêverais de dire. À la place, il n'y a que son prénom qui sort de ma bouche. L'explication est là : je n'ai même pas le temps de prononcer mon discours qu'elle me donne une gifle. Physiquement, elle n'est pas si violente. Mais bordel, rien de va dans ma tête, et la douleur est insurmontable.

DÉTOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant