11. Le passé ne nous quitte jamais

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Heathens - Twenty one pilots

Heathens - Twenty one pilots

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30.09.19, 21:44, Rio de Janeiro.

J'avais un mal de cou pas possible et une furieuse envie de manger. L'avion n'avait rien arrangé à mes douleurs, je crois que ça s'était même empiré mais à qui la faute ? Si je ne m'étais pas endormi à même le sol dans une salle de bain, je n'aurais pas eu ce genre de problème. Pourtant, je pensais vraiment réussir à résister. Ilyas s'était endormi le premier et je n'avais pas eu le coeur à le réveiller alors je l'avais laissé dormir. À mon réveil, je n'étais plus dans la salle de bain mais dans ma chambre et Ilyas avait disparu.

Mais mon mal de cou n'était rien comparé à ce que je ressentais à l'intérieur. Les déclarations d'Ilyas tournaient en boucle dans ma tête, du poison qui s'écoulait lentement dans mon corps. Je les connaissais par coeur. Tout comme son visage et toutes les larmes que j'y avais vu, tout était intact dans ma mémoire et c'était certainement le pire de tout. Je ne savais pas vraiment s'il s'en souvenait parce que depuis ce matin il m'évitait comme la peste, exactement comme il l'avait fait les jours précédents.

Soit il ne se souvenait de rien, soit il se souvenait de tout et il le regrettait. Son air un peu plus maussade qu'à l'ordinaire me poussait à croire qu'il n'avait pas tout oublié mais ce n'était qu'une supposition. Dans les deux cas, c'était comme si cette nuit n'avait jamais existé et ça me brisait un peu plus de l'intérieur.

- Tu veux un coup de main ? me proposa Lili en désignant des yeux ma valise.

Je relevai les yeux vers l'escalier miteux face à nous, je pris en compte le fait que j'avais un bras en compote dont les points de sutures avaient été refait deux jours plus tôt et j'avais accepté sa proposition. Je n'arriverai pas à la monter, c'était une évidence. Lili se chargea de la valise et en la voyant monter avec la sienne, je me demandai comment un corps si frêle pouvait supporter tout ce poids.

Les mauvaises odeurs du hall me poussèrent à monter jusqu'à notre « planque ». En passant la porte je me suis demandée si ce n'était pas une mauvaise blague. Il y avait une seule et unique pièce. Le mobilier m'avait l'air aussi vieux que l'immeuble. À gauche, à côté de notre unique fenêtre, d'où l'on ne devait d'ailleurs rien voir tant il y avait de poussière, se trouvaient quatre lits superposés. Les matelas me rappelaient drôlement celui que j'avais en Australie. Au centre, la cuisine, enfin ce que je supposais être la cuisine, je ne distinguai qu'un évier, un mini réfrigérateur, et peut-être deux plaques à gaz. Pas très loin, une table qui me semblait bancale, entourée de cinq chaises tout aussi anciennes. À gauche, un canapé d'un vert canard où reposait une couverture aux motifs étranges et une porte qui menait très certainement à une salle de bain tout aussi appréciable.

- On s'est trompés d'appart, nan ? S'indigna Leïa en me rejoignant sur le pas de la porte.

- Pas du tout, la contredit maman qui commençait à passer des petits coups de chiffon. Toute mission nécessite un lieu de résidence potentiellement introuvable. Conclusion, il faut se fondre dans la masse.

Dark - Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant