Wonderful Come True

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Elle gémissait sous la caresse de ses ongles, le long de son dos. Faisant de doux et languissants allers-retours dans le creux de son épine dorsale, elle était subjuguée par ses mains, par la douceur du bout de ses doigts, par ses ongles lisses, par ses articulations définies qu'elle sentait bouger sans même les voir. Elle était enivrée de se faire toucher par 'lui'. Ses gestes, sûrs et précis, étaient bien entendu de toute beauté, délicieux, mais ce qui la faisait vraiment vibrer c'était qu'ils viennent de 'lui'. Elle sentait son odeur, sa chaleur et sans même le voir, les contours de son visage, ainsi que ses yeux posés sur elle. Elle devinait, aux très légers mouvements qu'elle sentait, ses mèches de cheveux mi-longs s'incliner légèrement vers l'avant. Elle pouvait presque en entendre le bruissement.

Tout était silencieux, subtil. Ils bougeaient à peine, mais  en harmonie. Mouvoir un seul membre impactait tout le reste par automatisme, dans un axe légèrement différent. Dire que 'tout n'était que tendresse' serait faux, enfin plutôt incomplet. Ils avaient eu une relation si ambiguë durant ces mois. Impossible de décrire ça pendant ces fameux mois, impossible de décrire ça  ce soir non plus; de dire ce qui se passait avec précision, car c'était s'enfermer dans des barrières. Tout était vrai pour eux.

Et ce soir, enfin, beaucoup de choses s'étaient clarifiées. Au travers des discussions calmes, chuchotées avec pour excuse un -ou trois- verres de vin, entre deux gémissements sur l'oreiller, décomplexés. Ils avaient toujours beaucoup parlés, cela faisait partie de cette 'alchimie', entente entre eux. Mettez deux intellectuels ensemble et voici ce que ça donne. Mais cette relation est bien trop belle, naturelle et délicate pour vouloir à tout prix y mettre des mots. Après tout ne dit-on pas que le beau est indéfinissable ?

Elle s'embrasait sous lui, avec lui, grâce à lui. Sans se consumer, sans brûler, elle était plus comme une lumière dorée et vive, une chaleur douce et intense... pénétrante.

Elle était heureuse, d'un heureux calme, que ce soit 'lui'; elle profitait de chaque instants, magiques, sans chercher une finalité.

Il y avait eu tant de surprises, de beauté et de décomplexion durant cette soirée là, soirée dont la nuit ne fût pas en reste. Cette première nuit enchanteresse. Elle pensait à l'adage 'dream come true', célèbre, qui pourtant ne lui convenait pas. Un rêve implique quelque chose qu'on désire ardemment, qu'on a dans force détails, imaginé. Et 'elle' n'avait pas imaginé le sexe avec 'lui', car elle le respectait trop. Elle avait sa façon de voir les choses, de le voir 'lui'. Elle le voyait comme une lumière, un être lumineux. Un être parfait ou presque, selon les critères de son monde. C'est alors qu'au lendemain de cette première nuit, elle se dit 'Wonderful come true'.

...

Il la voyait. Non plus : il la regardait. À chaque rendez-vous, elle continuait de l'étonner. L'ayant pourtant côtoyée chaque jour pendant des mois, 'elle' apportait à chaque fois des nouveautés. On ne peut pas vraiment dire qu'une routine s'était installée, puisqu'à chaque rendez-vous ou presque, le schéma était différent. Mais on aurait pu croire que la 'routine' était là car à la vérité, ils se comprenaient tellement bien que chaque nouveauté et moment s'enchaînait de façon très naturelle. Pas besoin de temps de compréhension, pas besoin d'adaptation, ils se suivaient l'un l'autre. Sans en tomber amoureux, il lui trouvait plus de charme à chaque fois, toujours plus séduisante.

« Je te trouve très belle, tu es intelligente et tu es drôle. En plus tu n'es pas complexée ». Voilà ce qu'il lui avait dit au premier soir. Et il trouvait cela toujours plus véridique.

Dire qu'elle gémissait toujours de la même intensité sous ses caresses depuis le premier rendez-vous serait une aberration. À chaque fois, elle était toujours plus sensible, elle brillait intensément, comme une lumière ancrée au cœur de la nuit. N'importe qui aurait pu entendre que ses gémissements venaient du fond de l'âme, qu'aussi surprenant que ça puisse paraître, elle lui ouvrait son âme et le laissait libre à l'exploration toujours un plus peu à chaque fois, couche après couche. Il  appréciait ses réactions : sa sensibilité à ses caresses, plus ou moins pénétrantes, ses gémissements. Il lui disait « Hummm ce gémissement... Je prends ! » ou encore « Ta façon de dire mon prénom... Je prends ! ». À Chaque fois elle lui répondait « C'est parce que c'est toi... » et il en était agréablement troublé, souriant. Peut-être qu'il ne se l'avouait qu'inconsciemment mais il pensait 'Quelle fille pure'.

Alors qu'ils jouaient ensemble, il lui dit «C'est parfait maintenant tu es frustrée à point... Je n'ai plus qu'à te satisfaire.»
« Je ne suis pas frustrée » entendit-il.
« Ah oui ? » il ne comprenait pas.
Elle répondit « Non. Car je ne cherche pas une finalité, je profite de chaque seconde. Se concentrer sur une finalité c'est occulter tout le reste, ce n'est pas ce que je fais. Du temps avec toi, c'est tout ce que je désire le reste ce n'est que du 'plus, plus, plus'. Ta main sur ma joue c'est un plus, une caresse de toi, chaque coup de rein... C'est toujours du temps de plus que j'apprécie avec quelqu'un de beau à mes yeux. Tu comprends ? »
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle s' accouda, attrapa sa tête de l'autre main, et avec envie passa sa langue le long de son cou. Frémissant et sensible, il continua de lui faire l'amour.

 Elle s'ouvrait comme une fleur, et ce dès le départ, mais dévoilait toujours une nouvelle couche de pétales, belles, superbes ; toujours plus délicates et sensibles. Elle était une lumière.

Ils étaient deux êtres de lumières. Dans une relation d'affection qu'eux seuls pouvaient comprendre sans y mettre de mots, et qui n'appartenait qu'à eux. Ils étaient l'aboutissement de longs mois de pensées, imaginaires, doutes et questionnements. Mais ils avaient été assez forts pour se parler à cœurs ouverts et se trouver, assez forts pour se rejoindre et franchir ce pas.

C'était finalement arrivé.

Ils étaient deux êtres de lumières. Et ces moments n'appartenaient qu'à eux.

 Et ces moments n'appartenaient qu'à eux

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My Contemplative Pure GazeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant