Chapitre 15 - C'est mon passé

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Je me disais que Siffal était resté à la grotte pour être disponible si le Maître Taneti avait besoin de lui donc c'est tout naturellement que je me mis en direction de cette dernière, serrant la photo contre moi. Ne voulant pas la perdre, je la glissais sous ma ceinture. 
La ville était calme, les passants rares, les animaux errants quasiment inexistants. Cette ville était autrefois bien plus prospère mais un séisme a laissé des marques il y a quelques années, emportant de nombreuses vies sur son passage. Après cela, les habitants sont partis vers d'autres villes. Moi j'avais été confiée à Maître Gopam l'année d'après, lorsque mon père fut emmené dans un hôpital psychiatrique dû à la mort de maman la même année, lors d'une mission commune. Il n'a pas pu la sauver et l'a vu mourir. Il est devenu fou, il ne me reconnaissait même plus. Je souriais en y repensant. C'est drôle, mais je ne lui en voulais absolument pas. Sur le coup, j'étais évidemment perdue mais il a bien fallut que quelqu'un s'occupe de moi, à deux an. Maître Gopam m'a donc élevée comme sa propre fille. 

Je jetais un coup d'œil à mon épée. C'était celle de ma mère, celle que j'avais récupérée dans notre maison quelques temps après. Le Maître m'a alors enseigné l'art du maniement du sabre et j'ai développé la magie de la glace à travers ce katana. Je me souviens qu'une fois, j'avais essayé un sort devant le miroir de chez moi, et lorsque je suis revenue à moi, car il parait que j'aurais été gelée à cause de lui, et bien j'avais vieilli de dix ans. C'est vrai que maintenant que j'y pense, je devrais avoir dit-sept ans, pas vingt-sept. Enfin, ce n'est pas si grave, ça m'a permis de rencontrer Léon. Je crois bien qu'il avait treize ans et que j'en avais quinze. Ça s'est passé avant que je le rencontre. Uri devait avoir mon âge maintenant que j'y pense.

A cette réflexion, mon visage s'assombrit et je resserrais le manche de mon katana. Comment Léon avait-il pu faire une chose aussi cruelle ? Ce n'est pas parce qu'on ne réussit pas quelque chose qu'il faut s'en prendre à quelqu'un ! Uri était si gentil... Et Léon l'a tué. Le Maître m'a raconté qu'il était rentré dans une colère si noire que même lui n'avait pas pu le calmer. Et dire que j'avais douté de lui, mon deuxième père.

Je riais en repensant à ma bêtise.
J'avais fuguée le lendemain. Emportant un baluchon avec quelques provisions, j'espérais rétablir la vérité et savoir que ce n'était pas ce qu'il s'était passé. Et surtout qu'il ne m'avait pas abandonnée alors que moi je l'aimais. Mais j'ai très vite été rattrapée par la dure réalité et je suis revenue à la guilde. La Maître m'a pardonnée, heureusement.

-Est-ce que tu comprends enfin que la confiance n'est pas une chose qu'il faut donner avec autant de facilité ? Car dès que tu la donnes, les autres en font ce qu'ils veulent et te manipulent par la même occasion.

-Oui, Maître.

-J'espère que tu ne te sauveras plus comme ça.

-Je ne le ferais plus.

-C'est bien. Tes parents t'ont bien éduquée. On reprend l'entrainement cet après-midi.

Il était sévère mais je savais que c'était pour que je devienne plus forte. Il m'aimait et je ne serais rien aujourd'hui s'il ne m'avait pas autant poussée à me surpasser. C'était dur, mais je suis devenue forte maintenant. Je suis capable de battre Léon, peut importe mes sentiments. Soit il m'appartiendra, soit il mourra. Il n'y a plus de seconde chance.

Après la longue explication des mages de Fairy Tail à Léon

-Ok, je comprends mieux. Mais ça change rien au fait que je partirais pas sans Crystal cette fois-ci. Il faut que je lui dise la vérité.

-La fille aux cheveux bleu ? Celle qui était au chalet ? Me demanda Grey.

-Ouais, c'est une amie d'enfance. Elle croit que j'ai tué Uri.

-Uri ? Répéta Juvia.

-Oh, ne t'inquiètes pas Juvia, réagissais-je aussitôt, il n'y a que toi dans mon cœur !

Grey me regarda avec insistance et je compris que je me devais de leur expliquer cette histoire douloureuse.

-Ça s'est passé lorsque j'avais treize ans, à peu près...

Je leur racontais ainsi toute l'histoire. Grey fut surpris, je ne lui en avais jamais parlé. A quoi bon ? Ce qui était fait était fait. 

-Voilà pourquoi je ne peux pas partir une seconde fois. Je veux au moins lui expliquer la vérité.

-Elle a été bernée par ce mensonge depuis de si longues années, intervint Mirajane, je ne pense pas qu'elle te croira aussi facilement.

-Je sais, fis-je pensif. Mais je lui doit au moins cette sincérité, puisque je ne peux pas répondre à son amour.

Grey pouffa à ma dernière phrase.

-Parce que cette furie t'aime ? 

-Tu ne sais pas ce qu'elle a enduré ! M'énervais-je. Elle m'a expliqué ce qu'on lui avait raconté et dans l'histoire, je passe pour le coupable de la mort de notre ancien ami ! Ça fait au moins dix ans qu'elle vit dans ce mensonge sans rien savoir.

Il ne dit plus rien, comprenant peut-être la gravité de la situation.

-En tout cas, c'est une jolie jeune femme, fit Juvia avec une petite voix.

Je relevais des yeux surpris vers elle.

-Mais je ne l'aime pas ! Lui affirmais-je vivement.

Je me levais et lui pris ses mains d'un geste convaincu et un air solennel cloué au visage.

-Marions-nous quand tout ça sera terminé.

Son visage d'ange se colora d'une teinte très rougie et elle secoua fortement la tête. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Grey s'interposa en l'arrachant de mes bras.

-Ça va pas bien oui ? Concentre toi sur ta première mission plutôt !

-Ne te met pas en travers de notre amour, Grey, le menaçais-je en attirant Juvia vers moi de nouveau.

-Parce que tu vas faire quoi ? Souriait-il en se positionnant devant Juvia pour faire barrage.

Je me mis en position de combat et il fit de même. Nous fûmes arrêtés par une voix que je reconnaissais bien, venant de dehors.

-Je savais que j'avais entendu ta voix. Alors c'est elle, ta fiancée ?

Je me retournais à sa voix colérique et elle dégaina son sabre dans ma direction.

-Crystal, arrête, il faut qu...

-Je te laisse une dernière chance, me coupa-t-elle. Soit tu me suis, soit tout le monde meurt, toi y compris. Tu as deux minutes.

Un enlèvement pour commencement - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant