Chapitre 23 - Verdict

174 19 4
                                        

Point de vue d'Eave

-Qu'est-ce que tu comptes faire pour l'infirmière ? Me demanda Grey, un sourire en coin. On dirait qu'elle t'aime beaucoup.

Je croisais mes mains sous mon menton, pensif.

-Aucune idée. Il faudrait que j'arrive à lui faire changer d'avis mais ça va être dur.

-Tu t'es fourré dans un pétrin pas possible.

-On avait pas d'autres solutions.

Il hocha silencieusement la tête. 

-En tout cas, reprit Léon, ça fait longtemps qu'elle sont là dedans, vous pensez que ça va ?

-J'espère, murmura Wendy.

Après plusieurs minutes, nous vîmes CopyCopa revenir, elle enlevait ses gants. Son visage ne laissait rien paraître, j'imaginais le pire. Incapable de dire quoique ce soit, Erza l'interrogea.

-Alors ? Elle va bien ?

-Eh bien...

Il silence passa, je me levais, incapable de rester tranquille. Elle finit de se laver les mains et courut jusqu'à moi. Elle s'accrocha à mon cou et parla d'une voix toute heureuse.

-On va pouvoir partir tous les deux ! Comme tu m'as dis !

-Alors elle n'est pas morte ? 

Léon répéta ma question intérieure en s'approchant de nous. Elle secoua frénétiquement la tête et dévisagea Léon.

-Evidemment que non ! Elle est juste sonnée, et puis le temps que son sang se renouvelle totalement, ça va bien demander une semaine. Elle est sous assistance respiratoire alors n'enlevez pas son masque avant qu'elle se réveille.

Nos visages se détendirent d'un coup en entendant la nouvelle. Aureane est vivante.

-Tu m'as fait peur, murmurais-je en la détachant de moi. 

Elle prit mon visage dans ses mains et m'embrassa. Ne m'attendant surement pas à cette réaction, je m'écartais brusquement. Elle fut surprise mais sourit doucement.

-Je serais douce avec toi, ne t'en fais pas. Je serais la plus merveilleuse des épouses.

Je vis Léon pouffer de rire du coin de l'œil tandis que j'implorais silencieusement de l'aide.

-C'est un peu soudain, fis-je en plaquant une main sur ma bouche, embarrassé. J'espère que tu ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on vive dans une tente ?

Elle fut surprise un moment mais se reprit aussitôt.

-Comment ça ? Tu veux qu'on vive ensemble ? Mais non, on aura une maison !

-Non, repris-je aussitôt. J'ai toujours vécu dans une tente et je ne changerai pas ça.

Voyant qu'elle cédait à mon caprice imaginaire, je jouais ma deuxième carte, histoire d'enfoncer le clou.

-Et puis, j'ai déjà une fille.

-Quoi ?

Elle me regardait, ahurie. Elle s'éloigna de quelques pas. Je voyais Léon et Grey qui faisaient tout leur possible pour ne pas exploser de rire.

-Elle est encore jeune, en fait je suis déjà avec une autre femme. A vrai dire, j'en ai deux. Mais tu peux être ma troisième ! On pourra s'amuser.

Au fur et à mesure, je voyais ses yeux s'arrondirent. Elle me demanda dans un murmure presque inaudible.

-Mais pourquoi... Enfin, je... Je suis désolée mais...

Histoire d'en rajouter une couche, je faisais mine de vouloir la prendre dans mes bras mais elle recula, le regard cloué au sol.

-Je crois qu'on est pas fait pour vivre ensemble finalement. Désolée.

-Quoi ? Soufflais-je, faussement déçu.

Elle ne me répondit rien. Elle prit un manteau, puis son sac et elle partit sans rien dire.

-Pouahahaha ! C'était trop surjoué ! 

Léon ne se fit pas prier pour exploser de rire une fois CopyCopa partie, Grey ne tarda pas à l'imiter également. De mon côté, j'étais mort de gêne, et surtout très mal pour elle. Je détestais jouer avec les sentiments d'une femme comme ça, mais ça m'avait permis de réaliser quelque chose de plus grand encore. Pourquoi j'étais si inquiet, pourquoi je ne voulais pas que Léon se montre aussi tactile avec Aureane. 
Réaliser mes vrais sentiments me faisaient l'effet d'un coup de marteau sur la tête. Je m'assis, enfouis mon visage dans mes mains. Je touchais mes lèvres, je sentais encore celles de l'infirmière sur les miennes. Mais ce n'était pas elles que je voulais... C'était Aureane. J'aurais voulu l'embrasser, elle. Je ne veux qu'elle. 
Je passais mes mains dans mes cheveux jusqu'à mon cou. Punaise, réaliser ça que maintenant... Et elle, est-ce qu'elle me voyait comme un homme ? 

-Bon, on va la voir ? Je pense qu'on peut... non ? Hésitait Wendy.

Léon se reprit aussitôt et avant qu'il ne put frapper Grey qui se moquait éperdument de sa réaction, Erza les sépara comme elle le faisait souvent avec Natsu et Grey. Je suivis Wendy dans la pièce séparée par un rideau pour y découvrir Aureane, allongée sur la même table que tout à l'heure, un masque à oxygène sur le visage. Un panneau numérique mesurait tout un tas d'indications que Wendy nous déchiffra à l'arrivée des trois autres mages.

-Sa tension a remonté, mais elle reste faible. Lorsqu'elle se réveillera, il ne faudra pas qu'elle force. Elle aura surement des vertiges. Mais son pouls est revenu à la normal. C'est rassurant...

-Elle est inconsciente, remarque Léon en s'approchant d'elle. Vous pensez qu'elle va bientôt se réveiller ? Il faut qu'on retrouve les autres le plus vite possible.

Il se mit en face de moi. Rien que cette proximité m'énervait. Je réalisais que je le fixais et ma réaction me troubla. Je reportais mon regard sur Aureane. Elle semblait avoir retrouvé des couleurs, tant mieux. Elle paraissait si innocente comme ça, alors qu'en temps normale elle est impulsive et une véritable tête de mule. Cette pensée me fit sourire. Lorsque je pris sa main, elle tressauta légèrement, ce qui me surprit mais elle ne bougeait pas. Peut-être que son corps avait du mal a s'accommoder avec le sang de Wendy. 

-Elle a les mains froides, remarquais-je. 

-Elle a peut-être froid ? Supposa Léon. 

-C'est vrai qu'il ne fait pas chaud, soupira Wendy. Les grottes sont humides par ici.

-C'est normal, intervint Grey, on est dans une région où la neige règne toute l'année.

Léon détacha son vêtement pour le poser sur Aureane. Je me crispais malgré moi. Je sais bien qu'il a l'habitude de se déshabiller mais voir le vêtement de quelqu'un d'autre que moi servir de couverture à la femme que j'aime m'énervait. Il fallait que je me calme.

-Est-ce qu'on devrait descendre pour aller voir ces fameuses fleurs, au cas où ? Demandais-je alors pour changer de sujet.

-Oui, je suis pour, acquiesça aussitôt Wendy.

Léon prit une chaise en s'installant à côté de la table.

-Je reste ici pour la surveiller.

J'espérais justement que tu y ailles... Grognais-je en mon fort intérieur. 

-Je viens avec toi, dis-je à Wendy. 

-Je reste avec Aureane, Grey tu y vas, décida Erza. Je n'ai pas envie de la laisser seule avec un homme.

-Je vais rien faire, j'aime...

Il se tut aussitôt en se renfrognant. Erza décida quand même de rester au cas où il faudrait intervenir en urgence, non sans me sourire. J'étais si transparent ? Je rougis presque malgré moi. Je lâchais à contre-cœur la main d'Aureane et nous repartîmes avec la jeune Chasseuse de Dragon et Grey en direction de l'escalier improvisé de la seconde pièce au même niveau que celle-ci.

Un enlèvement pour commencement - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant