Chapitre 18 - Le début de la fin

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-Et donc, tu penses que nos camarades sont dans le repère d'O'Corphus ?

-Oui, même si je ne suis pas totalement sûre que ton histoire soit vraie, dit-elle en se tournant vers Léon, vous devez au moins repartir tous ensemble. Ce que je sais, c'est que le but de leur guilde est de trouver une personne avec un sang particulier.

-D'ailleurs, intervint aussitôt Mirajane, on a su que Solendro était en fait une guilde noire ?

Une nouvelle qui devait pourtant paraître normal pour un membre de la guilde mais Crystal s'arrêta net dans sa marche.

-Pardon ? Désolée, mais c'est impossible. Oui, O'Corphus est une guilde noire, qui change tout le temps d'emplacement et qui est difficilement atteignable mais sans eux, nous n'aurions pas pu kidnapper Léon.

-Je vois. Mais suis étonnée que tu réfutes une information officielle, appuya Mirajane.

Crystal semblait désemparée. J'intervenais.

-Peut-être qu'elle n'est pas au courant de tout ça. Après tout, son Maître de guilde lui a bien menti sur la mort de son ami et sur Léon, il ne serait pas franchement étonnant qu'il lui ait menti sur le véritable visage de sa guilde également.

-Je ne vous crois pas, me coupa presque la concernée. Je veux bien envisager qu'il ait déformé la vérité à propos de Uri mais j'ai toujours été au plus proche des affaires administratives de ma guilde. C'est juste impossible qu'une information, comme vous dites, officielle, ait pu m'échapper.

-Sauf si le Maître de ta guilde savait parfaitement que tu te rebellerais si tu venais à apprendre la nouvelle. Bon, on y va où vous comptez dormir sur le trottoir ?

L'intervention de Luxus coupa court à la conversation et nous reprîmes notre chemin en direction de la fameuse grotte où elle comptait se rendre, accompagnée ou non.

Pendant ce temps, Aureane fait face au Maître Taneti

-Alors c'est vous qui m'avez enlevée...

C'est la seule phrase qui me venait en ayant vu le bocal qui contenait mon sang. Il rigolait de bon cœur.

-Cela fait si longtemps que je cherche une personne au sang compatible à ces fleurs, c'en est presque miraculeux !

Ce faisant, il se dirigea vers une table un peu éloignée de la pièce et revint avec un scalpel parfaitement aiguisé.

-Ne vous approchez pas, fis-je, méfiante.

-Tu sais, commença-t-il en rangeant son couteau dans sa manche, j'ai goûté ton sang.

-Pardon ?

Ignorant ma confusion, il prit une chaise et s'assit à cheval dessus. Il s'accouda au dossier et planta son œil émeraude dans le mien.

-Il est vraiment délicieux, comme l'odeur que j'avais senti. Royal. J'ai fait des analyses. Il s'avère que tu n'as pas un groupe normalement classifié. Tu es O négatif. Ce que je ne comprends pas, en revanche, c'est que j'ai déjà prélevé le sang d'autres Chasseurs de Dragons, mais même s'ils avaient exactement le même groupe sanguin aussi peu ordinaire que le tient, cette poussière ne réagissait pas. Et moi, je ne comprenais pas. Alors pourquoi...

Il se lécha les lèvres, un air malsain traversa son regard. Je fus parcourue d'un frisson.

-Sais-tu qui je suis ?

Sa voix plus grave encore me donna des sueurs froides. Il fallait que je me reprenne.

-Non.

-Tu vas bientôt le savoir alors.

Il se leva lentement et partit chercher un bocal sur son étagère. Il l'ouvrit et but absolument tout son contenu. Il devait bien y avoir un litre. Une fois fait, il me lit l'étiquette à voix haute.

-Déandre Floc. Mage de feu. Ah, deux ans d'âge. Je comprends mieux pourquoi il y a ce petit goût épicé. Quoi qu'il en soit, le tient n'est pas égalable.

Ses dents étaient d'un rouge sombre, ce qui renforça mon malaise. Je me débattis dans ce fauteuil de fer, mais les attaches ne cédèrent pas aussi facilement.

-Aria !

Contre toute attente, mes sorts fonctionnaient. Je le vis tituber, attraper quelque chose dans son tiroir, je vis ensuite que c'était un masque à oxygène. Le bougre, il avait une caserne d'Ali Baba dans son tiroir ou quoi ? Profitant de cet instant, j'envoyais un second sort pour gagner du temps, et peut-être, indiquer ma position à mes amis.

-Hurlement du Dragon Céleste !

Il parvint tout de même à l'esquiver. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il se retrouve derrière moi, à m'étrangler.

-Bien tenté, je vois que tu es vive. Mais sache que je suis d'un tout autre niveau que toi. Je pensais attendre CopyCopa pour te vider de ton sang mais je ne peux plus attendre.

C'est à ce moment qu'une autre personne fit son entrée dans la paroi même de l'immense pièce.

-Bonjour, Taneti.

Une voix mielleuse, douce, la jeune femme entra dans mon champ de vision. Elle était drôlement habillée. Peu de vêtement la recouvrait. Des chaînes constituaient ses chaussures et remontaient jusqu'à un élastique cuivre sur ses cuisses. Chacun de ses pas s'entendait dans un tintement qui me faisait penser à des scènes de tortures. Elle avait des cheveux court, d'un violet sombre, mais un visage particulièrement féminin. Lorsqu'elle se retourna, je découvrais que son haut de cuir était maintenu par un croisement de chaînes dans son dos, et que celles servant de ceinture à sa jupe courte ne la tenait pas tant que ça. Mais comment elle pouvait se battre avec une tenue pareille ?

-Oh, bonjour ma belle. Tu tombes mal, je dois m'occuper d'elle.

Elle se mordit la lèvre dans un mouvement plus que provocateur. Taneti me lâcha et je pus enfin reprendre l'oxygène qui me manquait. Elle passa ses bras autour de son cou.

-Pardon mais, moi, je ne peux pas attendre.

Le regard fiévreux, elle l'embrassa sauvagement. Oh pitié, je veux pas voir ça. Je fermais les yeux, les suppliant intérieurement d'aller faire ça ailleurs. C'est en entendant le bruit de leurs lèvres qui ne cessaient évidement de se rencontrer que je leur criais.

-Mais allez faire ça ailleurs, enfin !

Taneti se recula brusquement, se rappelant subitement de quelque chose, probablement que j'étais toujours là, affreusement gênée. Il sortit son scalpel et demanda à sa jeune compagne d'aller chercher les bidons nécessaires.

-Merci d'avance, j'aurais voulu m'amuser avec toi un peu mais ça ne va pas être possible.

Et j'étais bien contente que ça ne se soit pas passé comme ça d'ailleurs. Mais plus que ça, je ne devais pas le laisser s'approcher de moi. Je savais très bien ce qu'il voulait faire.

-Hurlement du Dragon Célèste !

Mon attaque fut aussitôt contrée par un mur de pierre qui s'était élevé entre moi et lui. La femme de tout à l'heure s'avança de derrière ce mur, qu'elle avait sûrement créé et sans que je ne puisse réagir, elle trancha vivement l'un de mes poignets. Malgré la douleur, je pus de retenir un cri de douleur, mais pas le second.

-Ordures, soufflais-je.

Elle m'enfonça alors un mouchoir dans la bouche et me força à relever la tête pour la regarder.

-Maintenant, tu vas gentiment te vider de ton sang et te taire.

Je sentais mon sang chaud couler continuellement de mes mains, j'entendais les gouttes résonner au fond des bidons qu'elle avait placé de chaque côté de ma chaise. Comment j'allais me sortir de là ? 

Un enlèvement pour commencement - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant