Chapitre 14

756 40 0
                                    

Le lendemain je me levais avec peine, la tête me tournait comme si j'avais pris une cuite. Je me préparais néanmoins, nous voulant devoir me justifier d'une quelconque absence. De plus, j'avais une revanche à prendre.

Je pris soin de m'habiller de manière à ce que mes bleus se voient le plus possible, c'est à dire débardeur et short. Je me maquillais très légèrement, tournai la tête de droite à gauche et de gauche à droite pour regarder dans quel état pitoyable j'étais. Je posai ma main sur ma joue gauche et me remémorai soudain la scène de la veille avec une telle clarté que le rouge me monta aux joues.

En sortant je m'aperçus que le temps s'était quelque peu rafraîchit mais l'air demeurait doux. Je mis une main sur mon front que je sentis chaud, j'avais dû attraper froid en restant sur le sol. Tant pis, j'irai à l'infirmerie dans la journée.

En arrivant, je m'avançai d'un pas ferme dans les couloirs, ne tenant pas compte des regards insistants qui se posaient sur moi. Ma tenue avait l'effet escompté. Peut-être devais-je un remerciement à la Vipère pour sa généreuse action de la veille mais il n'en demeurait pas moins qu'il était toujours l'organisateur de ma persécution et indirectement le responsable de ces bleus, et ça il le savait. Il l'avait même confié directement à Antoine. D'ailleurs en parlant du molosse je ne vis aucun des deux ce matin là, ni même la Vipère.

Personne n'en parla mais Anissa en profita largement pour m'accompagner un peu partout et s'autorisa même à passer une heure de cours à mes côtés. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu quelqu'un avec qui discuter en classe pendant l'heure de cours. Le regard perçant du professeur dans notre direction me faisait bien comprendre qu'il nous avait repéré mais il ne fit aucune remarque. Sans doute devait-il être curieux à propos des hématomes sur mon corps. Qu'importe, pour une fois l'heure de cours passa bien trop vite. La journée passa trop vite. En rentrant je me sentais un peu mieux, mais j'avais encore de la fièvre. Ça passerait.

Le soir je me fis un petit plateau repas et m'autorisai même à squatter longuement la télé. J'étais contente que Georgie ne soit pas là finalement, je n'avais pas besoin de me cacher pour ne pas l'inquiéter.

Le lendemain mon mal avait empiré, mais je me forçais tout même à aller en classe. La Vipère était de retour, de même que Ludovic. En revanche toujours aucune trace d'Antoine. A voir la tête de toutou numéro deux en me voyant, il devait faire le lien. Il détourna le regard et s'en alla au côté de la Vipère, comme toujours. Je m'assis dans mon coin et me pris la tête dans les mains. Mon mal de crâne devenait de plus en plus insupportable. Je relevais la tête mais Anissa discutait avec d'autre élèves, je ne la dérangeai pas. Je passais l'heure allongée sur la table, avec l'impression de mourir lentement en me consumant de l'intérieur.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant