Chapitre 21

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Le Présent

Anissa déboula dans ma chambre sans toquer pour la troisième fois aujourd'hui.

- Athy ! Il y a une fête ce soir au Hypster tu viens hein ?

- Anissa pour la troisième fois toque avant d'entrer s'il te plaît !

- Allez allez ! Dis moi que tu viens.

- Je ne sais pas...

La jeune fille sauta sur mon lit avec un cri de guerrière et se mit à me chatouiller les côtes. Morte de rire, je tentais de reprendre mon souffle.

- Ahahaha... ahahaa ! Ah... arrête ! Arrête ! Ahahaha d'accord je viens, ahahaha mais arrête par pitié !

- Yes !, cria mon amie en levant les bras en signe de victoire.

Je soupirai bruyamment, vaincue.

- Ok ok je viens, mais je te préviens ! Si tu essayes encore de me présenter des plans dragues je m'en vais !

- Promis ! ... même pas un ou deux ?

- Non !

Ma colocataire partie en soufflant, mais tout de même heureuse de sa récente victoire. Elle passa des heures à chercher une tenue et un maquillage pas trop fort à se mettre. Elle avait bien changé depuis le lycée. Trois ans déjà s'étaient écoulés depuis la Terminale et pourtant tant de choses semblaient différentes. La jolie blonde avait grandi et perdu quelques rondeurs, mais elle n'en restait pas moins agréable à regarder. Son visage rond était des plus charmants et maintenant qu'elle avait apprit à se maquiller avec modération elle faisait tourner la tête à tous les garçons. Moi je n'avais pas tellement changé. Je me maquillais très légèrement les yeux de temps en temps et mes cheveux avaient poussés, c'était à peu près les seules différences. Je n'avais pas grandi ni pris ou perdu de poids, je ne faisais pas tourner la tête aux mecs mais c'était sans importance. Georgie me manquait cruellement mais j'avais de ses nouvelles de temps en temps. Ma mère, mon adorable génitrice, avait ordonné que je m'achète un téléphone portable pour qu'elle me joigne en cas de besoin. Elle avait beau me détester elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir contrôler le moindre de mes faits et gestes. Cependant elle ignorait tout de mon sale caractère et c'est pourquoi je prenais d'autant plus de plaisir à lui raccrocher au nez ou même à ne pas lui répondre du tout. Une mère qui vous abandonne dès votre première respiration n'est pas une personne que l'on est triste de laisser derrière nous. Si seulement Georgie avait pu avoir ma garde, mais petite retraitée elle ne faisait pas le poids contre la fortune de mes parents.

Vers 19h ma colocataire toqua, pour la première fois, à la porte. Lorsqu'elle me découvrit sur le lit toujours en vieux t-shirt et jogging elle prit un air agacée.

- Toujours pas changée ? Mais la soirée comme dans une demi-heure et il nous faut presque dix minutes pour y aller !

- J'arrive, j'enfile un pantalon et je suis prête.

- Ah non ! Pour une fois que tu sors tu vas porter une tenue un peu plus chic que ton éternel look vieux t-shirt pantalon !

- Mais j'ai rien qui...

- Tatata pas de niania viens avec moi.

Elle me prit par le poignet et m'emmena dans la pièce voisine qui était sa chambre. Elle farfouilla quelques minutes dans ses affaires et sortit une jolie robe bleue nuit légèrement pailletée de son placard.

- Tiens mets ça !

- Ce n'est pas ma taille Any, marmonnai-je.

- Fais-moi confiance je suis la reine de l'impro. Elle me laissa quelque minutes pour me changer puis revint dans la chambre, ajusta la robe qui m'allait mieux que je ne le pensais. Elle n'eut qu'à reprendre au niveau de la poitrine car je faisais une taille de moins qu'elle. Ensuite elle s'attaqua à ma coiffure et ramena mes épais cheveux bouclés en chignon coiffé-décoiffé sur le haut de ma tête puis m'appliqua un joli maquillage sur les tons dorés.

- Et voila ! , s'exclama-t-elle ravie de son travail, une vraie petite princesse. Il vont tous craquer !

- Entre une jolie blonde et moi je crois que le choix ne sera pas très difficile, affirmai-je avec un léger sourire en coin.

- Mais oui mais oui tu dis toujours ça, si tu savais seulement à quel point tu es belle ma petite Athy, tu arrêterais de dire autant de bêtises.

La conversation continua quelques minutes puis nous finîmes par prendre la route du bar/boîte de nuit.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant