Chapitre 24

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Je fis ma petite affaire et sortis après m'être lavée du mieux que je pouvais les mains. Alors que je m'apprêtais à rejoindre la salle de la fête au bout du couloir, on m'attrapa la poignet et me tira en arrière. Je poussai un petit cri de stupeur puis me tus. Quelques secondes avant de me retrouver plaquée contre le mur j'eus le temps de percevoir un horrible sifflement, le monde bascula de nouveau. Mon dos heurta le mur, provoquant une vive douleur dans mes épaules et le bas du dos.

Je levais mon regard et fus accueillis par deux yeux couleur de glace, perçants, tranchants et terriblement envoûtants.

- Te revoilà petite souris, souffla la Vipère avec un sourire qui en disait long.

- Vipère...

Comment en étions-nous arrivés là ? Quelle était la probabilité de nous rencontrer dans cette partie de New York, de ce bar, de cette soirée ? Et pourtant je ne rêvais pas, la Vipère était de nouveau en face de moi. Mon cauchemar allait recommencer. Le silence s'abattit entre nous, laissant pour seule conversation le bruit de nos respirations. Sans pouvoir m'en empêcher je me mis à le détailler.

Il devait avoir légèrement grandi, rien perdu de sa musculature. Ses traits s'étaient affinés laissant apparaître un nez long et droit, des lèvres fines et bien dessinés. Ses cheveux étaient toujours aussi noir, aussi sombre, mais il avait fait un effort de les ordonner un peu bien qu'il ne put empêcher quelques mèches de se placer sur ses yeux en se penchant. Il portait une veste cintrée noire, très élégante, et une chemise tout aussi noire légèrement déboutonnée en haut. Il avait gagné en charisme et sa voix sonnait comme le sifflement d'un serpent. Je sentais à son regard qu'il faisait la même chose de son côté, s'attelant à me détailler de la tête aux pieds, n'omettant pas de laisser traîner quelques instants de trop son regard sur mon décolleté. Même sans conversation il y a avait dans quelque chose d'électrique, et je ne voulais pas m'attarder dessus.

Après plusieurs minutes à se décortiquer l'un l'autre, je voulus mettre un terme à cette rencontre malheureuse.

- Vipère je ne sais pas ce que tu fais ici, mais moi j'ai des amis qui m'attendent alors laisse moi partir.

La main qui tenait mon poignet le plaqua au mur et il plaça son autre la main de l'autre côté de ma tête.

- Tu pensais que si tu disparaissais tu parviendrais à m'échapper? Tu es si naïve petite souris...

- Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?! Ça ne t'a pas suffit de me pourrir l'existence au lycée ? Trouve toi quelqu'un d'autre ou mieux, grandis un peu!

De sa main libre il caressa ma joue avec une lenteur extrême, ce contact fit ressurgir certains souvenirs de ma mémoire que j'aurai préféré oublier. Je détournais la tête. Je priai pour qu'il n'entende pas les battements affolés de mon cœur.

Il plaça alors sa main sur ma taille et déposa un baiser froid dans mon cou. La sensation de ses lèvres fraîche sur ma peau me donna la chair de poule. Je voulais fuir, fuir loin de lui ; pas parce que j'avais peur de cet homme, mais parce que j'avais peur de moi-même et de ce que je ressentais. Je posais une main fébrile sur son épaule prête à le repousser quand une vive douleur au cou m'arracha un cri.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant