Chapitre 5

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Il avança la main vers moi, je l'écartais avec la main de toute mes forces le son de la claque résonnant. Il réessaya, visiblement fascinée par ma réaction. Il fit un pas, mais je ne pouvais plus reculer. Je me retrouvais à lever la tête pour soutenir ce regard dangereux et venimeux. Soudain en une fraction de seconde il m'attrapa les poignets et par réflexe je le mordis au bras gauche. Il rit tellement fort que j'entendis l'écho se propager dans la cage d'escalier pourtant à l'autre bout du toit. Je tentais vainement de me libérer mais niveau muscles je ne faisais pas le poids.

- LÂCHE MOI !! hurlai-je, furieuse et désespérée.

Il me tira vers lui et me fit basculer, je me retrouvais sur le sol, lui au dessus de moi tenant sur ses genoux.

- Alors comme ça la petite souris a du cran ? C'est impressionnant quand on compare avec la lopette qui s'est mise à genoux pour ramasser ses affaires tout à l'heure.

- Lâche-moi ordure !

Je me montrais en spectacle rien que pour lui, et il adorait ça. Voir ses victimes aux pieds du mur, désespérées, voilà ce qui le rendait heureux. Il avait un sourire cruel à cet instant, cruel et parfaitement honnête. Je pris sur moi, énormément, et je calmai peu à peu ma respiration. Fermai les yeux quelques instants pour les rouvrir, déterminée.

- Tu dois être sacrément torturé en toi pour en faire autant baver aux autres, ou bien que tu as un complexe quelconque que tu sens obligé de contrebalancer par la méchanceté.

Ma remarque lui fit perdre son sourire, je n'en demandais pas tant. Au fond de moi je savais que j'aurais dû me taire mais il était trop tard, et j'allais le payer.

- Ne parle pas de choses dont tu ne sais rien petite souris, dit-il en se penchant dangereusement la voix menaçante.

- Tu peux parler, balançai-je la voix claire, tu me martyrises alors que tu n'en sais pas plus sur mon compte.

Son sourire froid revint instantanément. Quelques mèches de cheveux lui tombaient sur les yeux, c'était magnifique à voir.

- C'est un défi ?

Bien sûr, si c'est la seule manière de lui échapper. A mon tour je me mis à sourire, mais j'avais bien du mal à être convaincante.

- A toi de deviner connard.

Il se releva un peu et gloussa. Il devait jubiler intérieurement qu'une fille lui oppose une quelconque résistance. Soudain j'entendis un craquement, il venait de déchirer le bas de mon haut. Interloquée, je le regardai dans le yeux et lu quelque chose de si horrible que je me relevai un peu et tournai pour vomir par terre. Il se leva me permettant de ne pas me coucher sur ce que je venais de rendre.

- Hmhm la petite souris vient de grandir, me lança-t-il en croisant les bras sur sa poitrine.

- Tu me dégoûtes... au sens propre, dis-je en jetant un léger coup d'œil derrière moi.

Il ne broncha pas. J'en profitais pour scruter la porte du toit et trouver un moyen de partir d'ici.

- Ils t'attendent en bas tu sais, dit la Vipère devinant mes intentions.

- Tes larbins sont bien dressés.

Il s'approcha.

- Et tu as sans doute besoin d'être dressée aussi.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant