Chapitre 27

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Le soir en rentrant Any vint dans ma chambre.

- Tu n'étais pas dans ton état normal ce midi Athy, qu'est-ce qui s'est passé ?

- C'était Riquo, lui avouai-je honteuse, il me fixait tellement... j'étais très mal à l'aise.

- Oh... mais Athy tu devrais lui parler tu sais ?

- Pour lui dire quoi ? Il ne m'a jamais rien dit que je puisse interpréter comme une déclaration, je me vois mal lui lancer dans la figure « Je t'apprécie mais je préfère qu'on reste amis » alors qu'il ne m'a fait aucune confidence.

- Oui bon... mais tu pourrais lui dire gentiment de moins te fixer...Tu sais les filles et moi on s'est bien rendues compte qu'il en pinçait pour toi.

- Comment ça ?

- On a des yeux hein, dès qu'on est en groupe il n'arrête pas de te lancer des regards, et dès que les conversations partent sur un sujet sentimental il commence à te fixer. Même samedi au bar je le voyais te regarder quand tu discutais avec Romain ! Tu aurais du voir sa jolie bouille jalouse.

- D'accord il est mignon mais... mais ce n'est pas suffisant ! Je ne le connais pas et je ne suis pas intéressée et... et...

Et quoi ? Je n'avais aucun argument, à part que j'avais une trouille bleu de plaire à un mec et qu'il me plaise en retour.

- Athy...

Anissa me frotta l'épaule.

- On s'en fiche que tu lui plaises si toi tu ne veux pas il faut simplement trouver un moyen de lui faire passer le message et après tout ira mieux. Ne te mets pas dans cet état pour si peu.

- C'est idiot je sais... je sais...

J'avais envie de dire plus, mais les mots refusaient de franchir mes lèvres. Mes pensées revinrent vers cette fête de samedi dernier, la Vipère... il fallait que j'en parle à Anissa.

- Any..., commençai-je la voix un peu tremblante.

- Oui ? , m'encouragea-t-elle avec une voix douce.

- Je... je l'ai vu... samedi... j'ai.... J'ai vu la Vipère.

Le corps de mon amie se figea.

- Quand ça ?, dit-elle nerveuse.

- Quand je sortais des toilettes... il m'a attrapé le bras et il m'a... mordu.

- Quoi ?

La tête de mon amie était un mélange de surprise, de peur et sans doute d'une pointe de jalousie cachée. Je dégageais mes cheveux et lui montra l'endroit où le jeune homme m'avait mordu. Elle se plaqua la main devant la bouche et me regarda avec un air indéchiffrable. Le sang autour de la blessure avait séché et les traces de dents commençaient à s'estomper, mais les marques étaient encore bien visible.

- Athy... , souffla la blonde, tu crois que le petit-ami de Marina pourrait être...

- Je ne sais pas Any... je ne sais pas. J'espère pour elle que non.

Mais l'espérais-je pour elle ou pour moi ? Malgré moi je revoyais mon ennemi debout devant moi, me dévorant des yeux. Je revoyais sa haute stature, son visage mince et ses cheveux noirs comme la nuit. L'éclat enivrant de ses yeux de glace, le parfum épicé de sa peau... Il était outrageusement beau et dangereux. Se mêlant à ce souvenir le peu de temps que j'avais passé au lycée en Californie, les brimades, la tentative de viol d'Antoine, son baiser sous la pluie... Un mal de crâne affreux me vint.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant