Chapitre 31

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Je repensais encore et encore à cette scène, sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui me dérangeais vraiment. Soudain je sentis mon portable vibrer de nouveau, encore un appel. Qu'elle aille au diable cette harpie !

Fatiguée de tourner en rond, je me décidais à regagner ma chambre et à oublier cet incident, pour un très court instant.

J'eus une brève conversation avec ma colocataire en soirée, qui se termina en bataille de polochons. Le lendemain, je traînais au lit avec mon éternel look t-shirt jogging et mes cheveux ramenés en queue de cheval haute. J'étais heureuse de voir que la marque de morsure de la Vipère avait bien disparue sans laisser de cicatrice. Anissa passa la journée à me raconter son rapport avec Suzanne, ou bien encore sa joie de visiter de nouveaux quartiers la semaine prochaine. Le midi nous décidâmes de commander chinois à domicile, et nous nous amusions à piquer dans le plat de l'autre. Cette bonne humeur était plus que bienvenue et me permis d'oublier tout ce qui s'était passé la veille ou presque.

Le soir tombant, Any et moi commencions notre introspection afin de trouver une tenue convenable pour sortir au Ralton. Any opta pour une petite robe aux motifs fleuris et talons vertigineux tandis que je privilégiais un jean moulant et des baskets avec un haut style chemise transparente légèrement décolleté avec débardeur dessous évidemment. Une petite veste jean, une queue de cheval haute bien coiffée, des créoles et un collier discret pour orner ma tête et enfin un maquillage sombre sur les yeux pour faire ressortir le bleu de mes pupilles. Me voilà prête pour sortir.

Nous prenions notre temps mais sommes arrivées tout de même en avance au rendez-vous. Le Ralton est un bar à l'allure chic et élégant, avec les murs rouges et gris foncé, presque noir. Les lampes sont styles un peu rétro, les banquettes sont dans le même style et une musique jazz est passée en arrière plan, donnant à la pièce un coté intime. Il n'y avait pas trop de monde, mais suffisamment pour que l'on soit obligé de faire attention de ne pas se perdre.

Nous retrouvons Romain qui est déjà arrivé, lui aussi bien en avance. Il avait fait un effort vestimentaire, portant un pantalon rayé chic et des chaussures cirés avec une chemise gris claire déboutonnée de un ou deux boutons au col. Il nous regarda arriver en silence avec son verre à la main mais le sentais déjà me dévorer des yeux.

- Romain ! Wow t'as la classe comme ça !, s'exclama Any théâtralement en lui faisant la bise.

- Salut les filles, répondit Romain sans me quitter des yeux.

Il s'avance vers moi pour et me fit la bise, frôlant délibérément le coin de me lèvres dans son geste. Cette action discrète mais volontaire me fit monter le rose aux joues. L'air était lourd et les battements de mon cœur affolés. Je sentais son parfum, doux et amer. Il me piquait le nez.

- Un verre ?, demanda-t-il en s'éloignant me permettant de respirer à nouveau.

- Oui pour moi, lança Anissa.

- Oui pour moi aussi.

Quelques minutes plus tard nous partîmes tous les trois du bar pour s'installer sur une banquette, un peu à l'abri des regards. Anissa et Romain commencèrent à blaguer et pour une raison inconnue je me sentais de trop. Ils partageaient une complicité qui m'était étrangère, sans doute dû au fait qu'ils soient restés proches après mon déménagement. A cette pensée une pointe de colère me monta au nez. Je pris une gorgée de mon cocktail.

Je t'aimerai autant que tu me détestesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant