Je t'aimerai autant que tu me détestes

Chapitre 26

La semaine se passa tranquillement, les cours étaient ennuyeux mais heureusement Anissa était là pour me les faire oublier. Le midi on rejoignait le groupe pour manger, composé de trois garçons et quatre filles. Moi et Anissa, Riquo, Adam et Loïc des jumeaux et Julia et Suzanne. Tout ce petit monde s'était rencontré lors d'un travail en groupe avec la classe voisine.

- Vous trouvez pas que monsieur Lulodard soigne mieux son apparence depuis quelques temps ?, lança Julia les yeux pétillants.

- A tous les coups il doit avoir rencontré quelqu'un, répondit Anissa un prenant une bouchée.

- Vous les filles dès qu'un gars commence à bien se saper c'est forcément qu'il voit quelqu'un, soupira Adam faussement désabusé.

- Tu as une autre explication ?, le taquina Julia.

- Et bien il pourrait simplement avoir eu envie de mieux se fringuer, ou alors il a eu une prime.

- Ou bien il voit quelqu'un, ajouta Anissa.

Adam soupira vaincu et laissa les deux pipelettes jubiler ensemble.

- Elles sont toujours comme ça ?, me demanda le beau brun.

- Quand il s'agit de ragots, toujours, lui affirmai-je avec un sourire.

- En parlant de ragot vous savez la dernière ? Marina a encore un nouveau petit ami, dit Suzanne en regardant le groupe à travers ses lunettes rondes.

- Encore ?, dit Loïc dont le souvenir de relation avec la jeune femme ne lui plaisait guère.

- Oui, c'est le troisième ce mois-ci, souffla Suzanne, qu'est-ce qu'ils lui trouvent tous à la fin ?

- Aucune idée, lança Adam, je la trouve trop maquillée pour ma part et ses goûts vestimentaires laissent à désirer.

- Quels vêtements , grogna Anissa qui ne pouvait pas voir la blonde en peinture, elle porte des hauts aussi courts qu'un soutif et des shorts aussi serrés que des strings.

Riquo éclata de rire, contaminant tout le groupe.

- On sait qui c'est ?, demanda Julia d'un air faussement désintéressé.

- Un gars d'une autre école apparemment, continua Suzanne en calmant son fou rire, il paraît qu'il est très beau mais pas très fréquentable.

- On sait à quoi il ressemble physiquement ? , insista Julia qui ne cachait plus sa curiosité et son amour des potins.

- Heu... pas vraiment, j'ai simplement entendu les bruits de couloir mais il serait grand, les cheveux noirs... j'ai surtout entendu Marina dire qu'il avait des yeux magnifiques.

Je stoppai net ma fourchette. Cette description me faisait penser à une personne, et je n'aimais pas ce que j'entendais. Soudain je n'avais plus faim du tout et même une envie de vomir. Anissa perçut mon trouble et fronça les sourcils quelques minutes, puis posa une main protectrice sur mon avant-bras.

- Aucun soucis, me chuchota-t-elle, il ne peut pas se trouver ici.

Si seulement elle savait. Je fis un signe affirmatif de la tête et me força à avaler ma bouchée pour ne pas éveiller les soupçons.

- Enfin elle en a de la chance, soupira Julia.

- Tu rejettes tout ceux qui te draguent Julia tu n'as pas le droit de te plaindre, lança Anissa en plaisantant.

- Ce n'est pas ma faute s'ils sont tous aussi lourds ! Le romantisme vous connaissez ? Moi je rêve de ce genre de mec qui vous offre des fleurs sans raison, juste parce que vous lui plaisez.

- Bon les gars, je crois qu'il est tant de déguerpir en courant, cette conversation devient dangereuse pour nous ; coupa Loïc en faisant mine de se lever.

- Et vous alors ?, intervint Anissa, vous ne parlez jamais des filles qui vous plaisent ou qui pourraient vous plaire.

- C'est parce-qu'on les cherche encore, répondit Adam avec un clin d'œil.

Riquo se taisait, les joues rosies et commença à me fixer avec une intensité qui me mettait très mal à l'aise.

- Quelle bande de goujats, lança Julia faussement vexée avec le sourire aux lèvres, ils ont de magnifiques jeunes femmes dans leur entourage et ça ne leur suffit pas !

- Regardez qui parle, répondit Adam en riant, madame je-rejette-tous-les-mecs qui nous fait la leçon.

De plus en plus mal à l'aise par le regard instant de Riquo, je me levai pour m'éloigner.

- Heu je... je crois que j'ai oublié un cahier je reviens.

- Athy ça va ? , demanda Anissa inquiète.

- Oui oui ! Ne vous en faites... continuez sans moi.

Je n'attendis pas de réponse et déguerpis sans plus attendre.