Chapitre 4. Premiers contacts

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Harry passa les jours suivants dans un état d'impatience tel qu'il en devint irritable. Qui pouvait bien être cette personne qui tentait de prendre contact avec lui ? Il se leva de bonne heure le matin du jour fatidique et se prépara rapidement en prenant soin d'avaler une dose de Polynectar. Il donna une excuse pour le magasin, prétextant une visite de routine à l'hôpital, puis prit le métro pour se rendre sur le lieu du rendez-vous. Il alla s'installer au café de la gare et observa la foule.

Il repéra quelques sorciers qui se pressaient pour franchir la barrière menant sur la Voie 93/4 mais personne qui semblait être là pour autre chose. Plus l'heure passait, plus nombreux étaient ses semblables mais aucun ne le remarqua. Pour tuer le temps, Harry essaya d'établir les hypothèses les plus probables sur l'identité de l'auteur de la lettre, se demandant si c'était lié à l'incident au commissariat de Luke ou de ses rêves étranges.

Peu avant onze heures, il alla aux toilettes pour reprendre du Polynectar. Lorsqu'il retourna au café, il crut avoir une attaque : assit à la table où il se trouvait il y a peu, Harry vit une personne qu'il croyait ne plus jamais revoir. James attendait et regardait, comme l'avait fait son père, la foule qui se mouvait entre les quais. Cela confirma ses suppositions. Harry s'avança vers la table et s'assit discrètement. James se retourna et lorsqu'il le vit, il déclara d'un ton poli :

« Excusez-moi monsieur, mais j'attends deux autres personnes. »

Harry contempla son fils et tenta de trouver les raisons de ce rendez-vous improbable. Alors qu'il continuait à sonder James, qui s'était retourné, Harry vit une autre personne, encore plus improbable : Scorpius Malefoy traversait le hall de Kings Cross en direction de James à vive allure. Il s'assit aux côté de Harry et James une nouvelle fois demanda poliment :

« Monsieur, veuillez bien vous retirez s'il vous plait, c'est pour votre bien.

— Oh oui ! Je sais, répondit Harry. Vous attendez quelqu'un. Mais je crois que l'on peut commencer James...

— Comment savez-vous ? se méfia James qui devint plus suspicieux.

— Parce que c'est moi qui t'ai pris dans mes bras lorsque tu es né, qui t'ai appris à voler sur un balais, sur mon propre Eclair de Feu si je me souviens bien. Donc oui James, c'est bien moi.

— Papa ? s'étonna James qui semblait ne pas y croire.

— Mr Potter ? demanda à son tour Scorpius.

— Oui, c'est bien moi, en chair et en os ! assura Harry. Mais ce que j'aimerai savoir James, c'est comment tu as retrouvé ma trace ? »

Harry profiter de l'hésitation de son fils pour l'observer quelques instants. James semblait avoir mûri d'une façon extraordinaire : il ne s'agitait plus dans tous les sens, ne se pavanait pas, ne parlait pas et n'attirait pas l'attention. Les autres passants de la gare marchaient devant lui sans le voir. Dans sa grande cape, James semblait bien plus sombre que lors de sa jeunesse, son caractère était accentué par ses longs cheveux noirs qui lui masquaient le visage et ses yeux marron.

Cela suffit à Harry pour deviner que James devait se tenir en marge de la famille et rester en solitaire dans son travail. Son visage creux et fatigué indiquait qu'il passait plus de temps à travailler qu'à s'occuper de lui-même. Harry eut un léger pincement au cœur devant ces conclusions, se jugeant responsable du nouveau caractère de son fils, à qui il ne souhaitait pourtant que de profiter de la vie.

« Pour tout dire, ce n'a pas été facile de te retrouver, convint James en préambule. Depuis le jour où tu as envoyé ton Patronus à Maman, Scorpius et moi avons essayé de savoir où tu vivais. Nous y sommes parvenus l'été, lorsque tu as utilisé la magie contre un Moldu. Scorpius te suit et t'observe depuis ce temps-là. Mais continuons notre conversation ailleurs.

Harry Potter et le Maître des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant