Chapitre 13

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Crims atteignit enfin la tour de l'énorme entrepôt. Elle avait perdu beaucoup trop de sang et commençait à s'anémier, bouger devenait difficile, elle était épuisée et voulait dormir, sa vision se troublait par moment...
Suite à sa précédente attaque du droïde Pèlerin, son état psychologique s'affaiblissait. Elle n'avait plus sa détermination du début. Mais le pire, sans doute, restait sa difficulté à respirer. Son manque de sang la contraignait à absorber plus d'oxygène, mais ses côtes brisées risquaient de lui perforer un poumon si elle prenait une trop grande inspiration.
La jeune femme s'injecta déjà une deuxième dose d'adrénaline. Les quantités étaient plutôt minces, se qui l'obligeait à multiplier les injections pour tenir debout. Bien évidemment, l'arrêt cardiaque se rapprochait d'avantage à chaque injection et il était possible qu'elle s'effondre avant sa quatrième et dernière injection. Mais c'était uniquement grâce à l'adrénaline qu'elle tenait encore debout et pouvait utiliser son bras gauche...
La jeune femme marchait maintenant à cloche-pied et utilisait le mur à sa droite comme d'un appui. Elle arriva devant la porte double de la salle au sommet de la tour. D'une seule main, elle claqua l'une des portes contre le mur auquel elle était rattachée.

Un homme se retourna. Il se tenait devant elle, au bout de la pièce, devant la fenêtre. L'homme était d'une taille plutôt moyenne, il portait une chemise rouge vive en-dessous d'une veste noire et d'un pantalon noir. Sa peau était aussi blanche que de l'ivoire. Aucune pilosité ne composait son corps, ni cheveux, ni cils, ni sourcils, ni barbe... Il ne possédait pas d'oreilles et son visage était caché par un masque en argent représentant la comédie.

"Ça n'a plus rien d'humain..." pensa Crims

"Tu, heu, tu es blessée." constata l'homme en regardant Crims. La jeune femme pointa son Manurhin MR 73 sur l'humanoïde, à deux mains, prête à tirer ! L'homme resta calme, il ne bougea pas d'un centimètre.

- Tu devrais, hum, poser ce revolver. Tu n'es plus en état pour, hum, te servir d'un arme. poursuivit l'homme

- Ça, ça ne regarde que moi ! répliqua Crims en présumant de ses dernières forces

La jeune femme le sentait, le manque de sang rendait à nouveau son corps plus lourd... De sa main gauche tremblante, elle saisit sa troisième seringue d'adrénaline et se l'enfonça dans me cou ! La dose du liquide pénétra rapidement son corps...

- Ton cœur va s'arrêter. enchaîna l'homme

- Mourir sans prendre de risques est terriblement ennuyant ! souris la jeune femme

- Les arrêts cardiaques sont, heu, plus douloureux qu'ils en ont l'air.

- Je ne me préoccupe pas de ces détails !

Crims tira. La balle frôla l'humanoïde de très peu ! Quand celui-ci s'aperçut que la balle avait transpercé le mur de la tour, il comprit le danger qu'elle représentait !
Crims enchaîna les coups de feux ! L'humanoïde bougeait beaucoup, il était en pleine possession de ses moyens, mais il n'était pas plus agile ou rapide que n'importe quel humain. Les balles de Crims le loupaient de peu, il se déplaçait méthodiquement pour éviter les tirs et la jeune femme perdait en précision...
L'homme pointa son index et son majeur sur la jeune femme. Cette fois-ci, c'est lui qui tira ! Un éclair sortit de ses doigts et frappa l'arme de Crims ; ce qui l'obligea à la lâcher !

Les deux adultes se dévisagèrent dans un silence total, sans bouger. Crims vacilla en arrière. Elle tomba sur les fesses tandis que la partie supérieure de son corps resta courbée vers l'avant. Ses yeux se fermèrent, elle restait assise et ne bougeait plus.

« Ça suffit. J'abandonne... »

L'homme observa Crims un court moment. Jusqu'à ce qu'il entende des sons de pas familiers venir à lui. Le second battant de la porte s'éclata contre le mur et plusieurs agents d'élites entrèrent dans la pièce au sommet de la tour. La FIM Gamma-13 encercla l'homme et les agents pointèrent leurs armes lourdes sur lui. La femme à la tête de la FIM entra alors dans la pièce et passa devant ses soldats. Ses cheveux bruns s'arrêtant à la hauteur de son cou se réunissaient en une simple queue de cheval. L'apparence de l'agent Sasha Merlo ne se démarquait pas des autres mais elle possédait toutefois beaucoup de prestance.

- C'est terminé Anderson. Rends-toi gentiment et sans faire d'histoires ! déclara l'agent Merlo

- Oh, heu, non. Je ne pense pas. répondit Vincent Anderson

D'un coup, un hélicoptère apparu devant la fenêtre et tendait une échelle dans le vide. Vincent Anderson s'apprêta à saisir l'échelle quand un tir de calibre lourd vint percuter la base des hélices du véhicule ! Le rotor des hélices vola littéralement en éclats et l'hélicoptère (devenu instable) s'écrasa quelques mètres plus loin !

- Non ! lâcha Anderson

- Nous savions que tu tenterais de t'enfuir par les airs, nous attendions ton hélicoptère de pied ferme !

L'humanoïde se tourna vers les membres de la FIM. Son masque représentant jusque-là la comédie représentait désormais la tragédie. "Activation du protocole Fondation" lança Anderson. La peau de l'homme commença à fondre, créant alors une mousse blanche qui se teinta vite de rose puis de rouge au fur et à mesure que du sang se mélangeait à la fonte. Un squelette en plastique s'exposa au yeux de tous tandis qu'il continuait de fondre. En moins d'une minute, Vincent Anderson avait entièrement fondu et n'était plus qu'une flaque noire étalée sur le sol !

"Merde !" réalisa l'agent Merlo. "C'était un Sacre ! Anderson n'est pas dans l'entrepôt ! On a perdu quatre agent de la FIM (sans doute plus pour ceux à l'extérieur) et ce bâtard n'a jamais été là !" La femme se retourna, prête à faire demi-tour, lorsque ses yeux se posèrent sur Crims. Choquée par son état, elle demanda à ses collègues : "Depuis combien de temps cette gamine est ici ?" Aucun des membres de la FIM n'était en mesure de lui répondre, ils étaient tous si concentrés sur le Sacre depuis leur arrivé que personne n'avait remarqué le corps immobile de la jeune femme...

L'agent Merlo s'approcha de Crims et prit son pou quelques secondes. Elle saisit son talkie-walkie et le lança à l'un de ses collègues : "Appelles immédiatement les unités de secours restés en bas ! Dis-leur d'amener autant de matériel médical que possible, nous avons un blessé critique dans nos rangs !"

Elle allongea Crims sur le sol puis commença un massage cardiaque.

Le nouvel agentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant