Le Souverain Gelé - Tome 1 [En Cours]

Partie II - Chapitre 3.2 : Dévotion

 [Commentaire de l'Auteur]

Une discussion entre deux Apôtres, Keymeth & Setith...

Selon vous, lequel est le plus intéressant ? :p

 Le quel vous marque le plus ? 

 [...]

Les règles de Kalya étaient pourtant claires. Aucun être autre que les Apôtres pouvaient utiliser le Grand Art.

Alors pourquoi existaient-ils des infamies comme Serevith ou cette fameuse Blanche­-Mort ?

Comment des êtres impies comme elles pouvaient-ils autant se sentir à l'aise dès leur plus jeune âge avec cette puissance instable ?

Lui-même se sentait-il parfois dépassé par son utilisation, et il n'osait trop l'user de peur d'en perdre le contrôle.

Mais cette princesse noire ne semblait en avoir cure. Elle jouait avec de ses doigts comme si elle ne tenait un simple duduk entre ses mains... comme si le Grand Art se pliait à sa volonté sans aucune résistance.

Il avait tant cherché ces réponses qui effaceraient ses doutes, sans jamais les avoir ne serait-ce que frôler des doigts.

Alors il en était venu à cette conclusion très simple : Serevith était à éradiquer.

Loin d'être un Fatak, il s'agissait d'un être encore plus malfaisant qui, sous les traits d'une délicate princesse, tentait de prendre le contrôle du royaume, et peut-être même du monde.

Il savait ce qu'elle souhaitait : dans leurs échanges de regards s'étaient-ils longuement scrutés.

La plupart des yeux qui le fixaient révélaient un respect infime et une légère crainte.

Mais dans ceux de cette princesse, il ne voyait qu'arrogance, cynisme et provocation.

Pourtant, ce qu'il craignait le plus était cette sombre soif d'ambition qu'elle ne pouvait lui cacher.

Cette âme si sombre, avide de pouvoir... Comment la déesse avait-elle pu accorder une telle bénédiction à cette princesse ?

La réponse était évidente : elle ne lui avait jamais accordé.

Serevith était née avec une maladie l'empêchant d'avoir des sensations humaines, comme la douleur, le toucher, le froid... une telle soit disant maladie ne pouvait être accordé à un élu de Kalya.

N'était-ce pas plutôt la preuve que Serevith n'était véritablement humaine ? Qu'elle était l'ennemie de Kalya ?

— Haut-Maître ?

Il fut tiré de sa sombre réflexion par l'un des Dévoués qui le regardait d'un air intrigué.

— Que se passe-t-il ?

— Pouvons-nous rendre visite à la princesse ?

— Allez-y.

Les Dévoués s'inclinèrent face à lui et s'en allèrent, sous les yeux perçant de Keymeth.

Ces pauvres ignares...

Il ne pouvait rien leur dire, ils ne comprendraient pas.

Il se retourna vers le statue de la Déesse, puis s'avança vers elle d'un air affligé.