17.
- Marie je vous pris de vous dégager d’Arthur, dit son père sur un ton sec qui contenait toute sa colère.
Le regard choqué de Marie croisa celui d’Arthur. Elle ne se doutait pas que son père l‘avait suivi. Lorsqu’elle se retourna lentement en s’éloignant d’Arthur, elle comprit que rien maintenant ne serait plus comme avant.
Cette démonstration en public montrait bien son attachement pour Arthur, et pour ses deux parents en face d’elle, une marque d’insouciance immense. Une bavure qui pourrait la mettre très vite en danger. Pour très vite passer à autre chose, Monsieur Petit accorda à peine un petit signe de tête pour saluer Arthur et tourna les talons.
Marie se força pour ne pas se retourner. Partir sans le regarder, sans lui dire aurevoir. Elle savait à présent que même sa mère ne la conduirait plus dans la maison Bonloi.
Elle devait trouver une autre solution pour le revoir.
***
Le retour se fit accompagner par un silence mortuaire. Personne n’aborda le sujet d’Arthur. Monsieur Petit décida très vite d’être seul, et resta dans son bureau pour reprendre ses affaires toute la semaine.
Madame Petit quant à elle n’adressa pas un mot à Marie, un jour elle finit par lui dire: « L’indifference ma fille est la pire des punitions voyez vous, il vaut mieux qu’elle vienne de nous que de la société. » Mais elle était loin de se douter que pour Marie ne plus entendre sa mère était une vraie bénédiction.
Les journées étaient longues. Marie passait son temps à lire, coudre des broderies, écrire des lettres à Lucie. Elle descendait tôt le matin pour confier ses lettres à Bertilles, sa bonne, afin de s’assurer que madame Petit n’intercepte pas son courrier. Bertilles ramenait aussi les réponses de Lucie avec une grande discretion. Ainsi Marie avait raconté toute l’histoire à sa meilleur amie.
Un jour, Marie comprit que madame Petit revenait de la maison Bonloi. Lorsqu’elle revint, un silence pesant s’installa dans le salon. Madame Petit s’installa sur le divan. Marie continuait à lire comme si de rien n’était, mais l’envie d’avoir des nouvelles d’Arthur lui brulait l’intérieur.
- C’est terminé, lacha madame Petit. Je n’irais plus là bas.
« Là bas ».. Elle rejettait même du bout des mots toute cette famille.
- Que s’est il passé ? Vous avez réussi à signer la lettre ? s’empressa de demander Marie.
Marie était trop curieuse pour se retenir de parler. Elle voyait bien que sa mère n’était pas d’humeur à répondre à la moindre question. De plus elle n’avait pas oublier cet écart de conduite en ville, et n’était pas prête à lui pardonner de si tôt.
- Ma chère vous vous êtes mise dans un sacré embarras.
Marie lui lança un regard interrogateur. Que c’était il passé entre Madame Lechevalier et sa mère ? Avait elle fini par signer l’acte d’héritage? Arthur lui avait promis que l'acte d'héritage serait signé. Il payerait lui même la somme d’argent à sa mère pour ne pas qu'elle refuse de signer. Tout cela pour s'assurer que Marie n'est pas a souffrir d’épouser Jacques mais qu’elle puisse accepter la demande de mariage qui lui convenait. Avait il prévenu sa mère de cette manigance après quoi elle aurait signé sans embarras? Madame Petit savait elle quelque chose de cet arrangement ?
- Je ne comprend pas, chuchota t’elle comme pour elle même.
Madame Petit croisa les bras.
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Arthur Lechevalier
Historical FictionLa famille Lechevalier est la plus riche de toute la région. Elle perd sa bonne réputation avec le décès de Monsieur Lechevalier. Arthur, son fils, connu pour sa recherche incessante de plaisir, n'est pas attaché aux conventions de son époque et vit...