Chapitre 21

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21.

Ce jour là, elle devait être parfaite pour aller chez Edmond Dericourt. Elle rejoignit Lucie dans la voiture qui lui fit silencieusement une place à côté d’elle. Monsieur Degar à l’avant parlait avec le chauffeur. Marie n’osait pas briser le silence. Depuis leur escapade au Falla, Lucie ne lui avait pas adressé la parole. Marie s’en voulait, elle n’aurait jamais du emmener son amie dans ce genre de soirée. Elle avait entaché l’estime d’elle même. Si elle était capable de la réconforter elle le ferait de suite, mais aujourd’hui comme ces derniers jours, son coeur était lourd et triste. 

Quels mots pouvaient sortir de cette bouche ? Lorsque la voiture s’arrêta devant la grande maison d’Edmond, Marie murmura : « Je suis désolée ». Lucie lui répondit par un pâle sourire et prit la main de son époux qui l’aidait à descendre de la voiture. 

Le jardin était fleuri de pivoines et les allées soigneusement taillées. Tout le monde semblait être sous le saule pleureur, petites chaises et tapis au sol donnaient une touche spontanée de cet après-midi ensoleillée. Marie suivait d’un pas lent son amie. Elle se montra de bonne manière pour les salutations. Edmond lui fit un grand sourire. On parla de petits jeux à la mode, et de surtout l’exposition universelle qui se déroulait à Paris. 

- Cette fois ci c'est la plus grande exposition que Paris n’ait jamais montré! s’exclama Monsieur Degar qui participait à la conversation. 

- Oh j’ai vu une projection d’un film des frères lumières comme c’était beau! commenta une femme qui battait son éventail près de son visage. 

Elle semblait tellement en rajouter que Marie croisa le regard de Lucie tout autant dégouté d’être là. Lorsque tout le monde eu fini d’énumérer les plus grandes merveilles qui se trouvaient en ville, Edmond se tourna vers Marie. 

- Vous n’y avez pas encore été ? 

Il avait prit sur lui pour lui parler, son corps se raidit par timidité. 

- Non. Personne ne m’a invité. Enfin.. Je ne voulais pas dire que je voulais être invité. Ce n’est ..

- Je peux vous inviter, dit il aussitôt. Je vous invite même. 

- Je n’ai pas envie d’y aller monsieur, c’est très gentil de vous proposer quand même. 

On se levait et se dirigeait vers la maison, apparemment c’était l’heure de prendre le thé, jouer du piano, et pour les hommes s’entretenir entre eux. Un moment, ils suivèrent ce petit monde remonter le jardin, et marchèrent en retrait l’un à côté de l’autre. 

- J’aimerais connaître la raison de votre refus mademoiselle Petit.

Son corps se déplaçait comme un automate rouillé. 

- Je préfère la campagne, la ville me donne le tournis, dit elle d’une voix pressée. Il y a beaucoup de monde tout les jours qui se rendent à l’exposition je ne suis pas sure de pouvoir supporter la foule.

Sa bouche se déforma, et son regard devint méprisant. Il n’avait apparemment pas l’habitude de se faire refuser quoi que ce soit. Edmond était tellement bien placé dans l’estime des gens, qu’il ne connaissait pas le rejet. A l’inverse d’Arthur, on se pressait pour rechercher sa compagnie afin d’accéder à la haute société. C’était lui qui décidait de bannir quelqu’un de son salon et non le contraire. 

- J’ai pensé à une autre raison, ajouta t’il septique. 

 - Ha? 

- Enfin ne faites pas celle qui ne se doute de rien. Vous êtes la prochaine proie de monsieur Lechevalier n’est ce pas ? 

Arthur LechevalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant