Chapitre 20

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20

Marie sentit son corps devenir tout raide. A coté d’elle, Arthur commanda à un homme de bien vouloir lui apporter un verre. Il était si à l’aise, qu’il avait l’air de connaître tout le monde. Marie n’osait pas tourner la tête dans sa direction. Son coeur partait par petit bout. Et elle qui pensait qu’il serait maintenant incapable de côtoyer ce genre d’endroit! Tout le monde avait raison, il était trop difficile de changer Arthur.

Elle tentait de ravaler ses larmes alors que les deux compères riaient. Jacques leva son verre de wisky. 

-  A toi Arthur! A la joie de te voir vivant!

Immédiatement, un petit groupe de femmes se tournèrent vers eux. 

- Il est là! s’exclama une des femmes. 

Comme un puissant aimant elles s’approchèrent toutes de lui. 

- Comme tu nous as manqué Arthur!

L’une d’entre elles s’étendit à côté de lui en poussant gentillement Marie. Elle laissa reposer sa tête sur son épaule et caressa son buste d’une main douce. 

- Tout le monde a entendu parler de ton histoire avec Monsieur Licourt! J’ai tellement eu peur pour toi!

Arthur lui fit un petit sourire tendre tout en n’étant pas dupe. L’homme lui tendit à ce moment là son verre. En tendant le bras pour le saisir, la jeune femme aperçue un bandage près de son épaule, qui dépassait sous sa chemise. 

- Tu t’es blessé? s’enquit elle.

Marie se tourna immédiatement. Arthur se pencha pour voir qui s’inquiétait pour lui. Elle fuya son regard et se concentra sur les gens qui dansait en face d’elle. 

- Tu étais au courant toi aussi ? lui demanda t’il. 

Jacques racontait aux autres femmes comment Arthur s’était sorti de son duel, mais Arthur ne participait pas à la conversation, il regardait Marie, espérant qu’elle se retourne à nouveau. 

Elle ne désirait pour rien au monde s’entretenir avec lui, tous se membres étaient figés comme de la pierre. Elle fit juste un non timide de la tête. Il échappa un petit rire. 

- Tu ne viens jamais ici! Quel est ton prénom du soir? 

Marie ne répondit pas. La jeune femme un peu jalouse de l’attention qu’elle lui portait la dévisagea. 

- Encore une aristocrate qui ne s’est pas s’ouvrir aux autres. Je me demande bien pourquoi elles viennent toutes ici si c’est pour ne pas se détendre!

Mais Marie ne se retournait toujours pas. Elle avait le coeur déchiré. Il fallait qu’elle le laisse partir. C’était bien la raison pour laquelle elle était venue, s’assurer de son amour, et si il n’en valait pas la peine, détacher son coeur de cette emprise.. S’éloigner à jamais de lui. Elle avait beau se contrôler, des larmes brouillaient ses yeux. 

- … il a quand même reçu une bale! dit Jacques qui finissait son discours d’une manière épique. 

Les filles portèrent la main à leur bouche. 

- Tu as toujours mal ? demanda l’une d’elle.

- Non répondit Arthur plus froidement. Comment je pourais me plaindre lorsque je sais que j’ai commis la mort d’un homme. 

Marie tourna lentement son visage vers lui. Ils s’échangèrent un long regard. Elle chuchota: "Pourquoi t’emprisonnes tu dans cette souffrance ? "

- Comment ? demanda t’il en voyant bien que ses lèvres avaient bougé laissant échappé quelques sons. 

- Je vais m’en aller, dit elle très gênée de lui adresser la parole. 

Arthur LechevalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant