Chapitre 6

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6.

- Arthur, dit madame Le chevalier, les Licourt viennent cet après midi.

- Je sais, dit il en fumant sa cigarette sur le fauteuil.

- Tu devrais t'habiller plus convenablement. Ils arrivent dans une heure.

- Je vais y aller.

- Quelque chose ne va pas ?

- Tout va bien.

- Pourquoi les Licourt nous rendent visite ? Leur père n'a jamais aimé notre famille.

- Les gens changent Mère. Il suffit qu'il y ait un objet de désir, et ils deviennent soit tes amis soit tes ennemis.

- Ne me crache pas ta fumée dans le visage, j'essaie de me reposer. Est-ce que je suis assez belle pour les recevoir ?

- Oui, tu l'es. Je vais monter me changer. A quel heure recois tu Joséphine ?

- Elle passera en fin d'après midi, je lui dirais de venir dès que les Licourt seront parti.

- Et où est Louis ?

- Il est parti en ville voir un de ses amis. Il profite de son séjour pour leur rendre visite. Tu ne l'as toujours pas rencontré ?

- Non j'étais occupé ces derniers jours.

- Ou étais tu ?

- J'ai reçu plusieurs invitations.

- C'est bien mon fils je suis contente que du monde t'apprécie.

Arthur monta les escaliers, la rage au ventre. Quelle sornette ! Il ouvrit la porte de sa chambre, et ne vit que la lettre de ce matin sur son bureau. Il se rua dessus et la déchira en petits morceaux. Il avait tellement de peine à contenir sa colére qu'il se mit a crier. Il retourna son bureau et frappa d'un coup sec le mur. Son poing se referma impuissant, et il fondit en larmes.

Comment cela pouvait être possible? Etait-ce maintenant le tour de son ami de le fuir ? L'idée lui était insupportable. Dès qu'il aurait réglé cette histoire avec Mademoiselle de Licourt il lui parlerait. Il ne pouvait laisser les choses comme ça. Il se força à mettre un élégant costume et descendit la mine toujours maussade. Les Licourt venaient d'arriver. Arthur leurs échangea quelques propos froids. Il n'arrivait pas à changer d'humeur.

La jeune Licourt s'était bien apprètée. Elle était moulée dans une robe bleue, en soie très fine et portait des bijoux aux oreilles qui scintillaient. D'un pas lent, pour ne pas paraître trop nerveuse, elle s'avança jusqu'à lui. Arthur sentit qu'il l'avait hyponitisé. Son plan fonctionnait. Il ne manquait plus que la scène finale. Celle qui ruinerait sa réputation, et celle de sa famille. Qui voudrait d'un fruit qui a déja été croqué ? C'était le moyen le plus sur d'écarter la rivale de sa soeur. Comment monsieur Levalois pourrait il éprouvé de l'interet pour cette fllle, maintenant que tout ce qui la rendait excéptionnel à ses yeux s'en allait ? Le scandale éclatera, il n'approchera plus de sa famille. Qu'importe que l'auteur soit le frére de sa femme, personne n'était plus surpris de ce genre d'histoire. Par contre la famille de la victime devrait se cacher un moment..

Mais Arthur ne se sentait pas trop le coeur à l'ouvrage. Il le faisait pour sa soeur. Sa dignité était partie avec ce mariage raté où il devait épouser Miss Effriggie. Ensuite, il était devenu l'ésclave de ses désirs, et un dangereux charmeur pour bien des filles. Il n'avait plus rien à ésperer pour lui. Personne ne lui ferait confiance, il fallait être aveuglé par la bétise pour croire qu'il puisse éprouver des sentiments sincères envers une femme. Les Licourt tombaient dans le panneau. Ils mordaient à l'ameçon de la promesse d'un mariage luxueux.

Arthur LechevalierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant