CHAPITRE XI

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En quelques jours j'avais presque tout perdu, ma santé, mon fils, mon église. J'appris que certains fidèles avaient pris la décision de se retirer et la presse s'en donnait à cœur joie en écrivant toute sortes d'élucubrations . Les questions les plus pertinentes étaient soulevées sur l'origine de ma fortune, et surtout tous les évènements tragiques dont j'étais victime. Après les funérailles de Ndozie, je reçus la visite du pasteur Emeka. Je fus poussé par le désir de le mettre à la porte, mais kelechi se serait douté de quelque chose.
- John mon frère, je suis vraiment désolé pour tout ce qui vous arrive. Recevez toutes mes condoléances. Et sachez que dieu ne vous a pas abandonné. Je ne lui répondis pas tout de suite. je n'avais pas d'énergie à dépenser. Ma santé ne me le permettait plus,en plus de mon invalidité qui me maintenait couché. Voulant lui toucher quelques mots,  j'implorais kelechi de me chercher un verre d'eau, car malgré sa peine elle m'était d'un grand réconfort.
- Allez vous en de chez moi, et dites à votre déesse que j'espère que nous brûlerons tous en enfer! Vous n'avez donc aucune loyauté. Vous avez tué mon fils!
- Mon cher Frère si vous m'aviez écouté tout ceci ne serait pas arrivé! L'année passée j'ai dû donner ma femme comme sacrifice. Regardez à quoi vous ressemblez .... Je ne le laissais pas terminer sa phrase que je lui dit d'une voix haineuse.
- Allez vous en! Foutez moi le camp. Et croyez moi j'attends juste le moment où nous nous retrouverons tous dans l'Hadès pour régler nos comptes. Il me regarda en souriant puis d'un air désolé.
- L'ego, mon cher ami l'ego! Voilà ce qui vous enfoncera, j'étais venu vous proposer une trêve afin que vous retrouviez votre santé. La déesse est prête à vous pardonner si vous consentez à lui donner votre épouse. À peine l'eut- il dit que j'entendis le bruit d'un verre brisé, non loin de la porte, je sus immédiatement que ma femme venait d'écouter notre conversation. Lui et moi nous nous regardâmes et tout seul il comprit qu'il devait vraiment s'en aller au plus vite.

Dès son départ, je me mis à l'appeler, espérant qu'elle n'ai pas tout entendu et qu'elle me pardonnera. Je ne saurais vous décrire mes sentiments à ce moment, une chose est sûre je me doutais du pire. Deux heures de temps plus tard, je vis ma femme entrer dans ma chambre avec ma mère. Lorsque je vis ma mère, je sentis mes larmes couler, tout mon corps tremblait. Je n'avais jamais éprouver une si grande frayeur, celle de voir ma famille me détester. Ma mère se mit elle aussi à pleurer
- John dit moi que ce n'est pas vrai, dit moi que tu n'as pas tué Ndozie, répond moi! Stp mon fils dit moi que tout ceci n'est pas vrai. Aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche, le regard de kelechi en disait long sur ses intentions.
- Alors tu as tué notre fils ? Tu es un monstre, je te déteste. Vous êtes donc tous des démons, ce dieu que tu prêches à l'église c'est donc ça? Je te quitte et j'emmène les enfants avec moi. si il arrive quelque chose à mes enfants ou à moi, crois moi tu ne t'en sortiras pas. Je me mis à bouger sur mon lit en tirant toute ma masse afin de la supplier, dans mes efforts je ne réussis qu'à me faire encore plus mal en m'affalant entièrement au sol. Ma mère vint me soutenir, je  vis kelechi prendre ses affaires. Si elle aussi m'abandonnait, je n'avais plus droit à la vie. Je me mis à pleurer une fois de plus en suppliant ma mère de la retenir, malheureusement, il se faisait tard. Elle s'en alla et m'abandonna seul à mon sort.

Je ne sais depuis combien de temps je n'avais pas pris mon bain, ni même mis quelque chose sous la dent. En réalité, je refusais de manger ni même de boire tout en espérant que l'ombre de la mort vienne me chercher. Tout le monde m'avait tourné le dos, y compris mes plus proches confrères à l'église. Ma mère était la seule à rester encore auprès de moi, en dépit des remontrances faites par le reste de la famille. Toutefois, je la surprenais souvent entrain de me regarder avec dédain et crainte. Accablé par les remords et le désir de me suicider, un matin je la fis appeler
- je sais que tu en as marre de t'occuper de moi, laisse moi seul et rejoins tes autres enfants. Le seul service que j'ai encore à te demander c'est de poser à mon chevet une bouteille de javel. Je vis ses yeux s'agrandir progressivement pendant que je parlais. Ensuite elle s'assit près de moi et d'une voix calme,
- John penses tu que ce soit la solution, tu crois pouvoir abréger tes souffrances en mettant fin à ta vie? Tu te trompes mon fils. Si tu meurs en te suicidant tu ne feras qu'aggraver ton séjour en enfer! La Bible dit dans Proverbes 28:13 ''Celui qui cache ses fautes ne réussira pas. Mais celui qui les reconnaît et les abandonne est pardonné''. Te souviens tu de cet évangile que tu as eu à prêcher toi même? La première lettre de Jean dit également que  ''Dieu fait ce qu’il promet et il est juste. Alors, si nous avouons nos péchés, il nous les pardonnera et il enlèvera tout le mal qui est en nous''. Mon fils tu es tombé, tu as péché mais tu as encore le souffle de vie. Tu peux encore te racheter devant Dieu, tout n'est pas perdu. Je ne te quitterais pas, non parce que tu es mon fils, mais parce que je sais que si le Seigneur Jésus Christ sur la croix  a été capable de pardonner à un brigand en lui promettant le paradis, qui suis-je moi pour te condamner? Je vais te faire prendre ton bain et nous allons prendre un programme de prière comme à l'époque avant que tu ne devienne pasteur.

Les paroles de ma mère m'avaient énormément réconforté, je savais que le chemin de la repentance était le plus difficile dans la vie d'un pêcheur. Néanmoins, une chose était vraie j'étais encore en vie malgré tout. Ma mère fit un programme commando, ou nous devions prier 6 fois par jour. A vrai dire, je ne savais plus prier car j'avais eu l'habitude de prononcer des paroles blasphématoires durant le culte ou les délivrances. Du moins je me remis à lire la Bible, bien que ce fut assez difficile car à peine je posais mes yeux sur les écrits que je sentais Morphée me voler. Même durant les prières faites par ma mère, je sentais un désintéressement en moi et la fatigue me gagner. La première semaine fut un échec total, au point où ma détermination me quitta. Si ma mère croyait fermement que Dieu me pardonnera, moi j'étais persuadé du contraire jusqu'au jour où je fis un songe plein de rebondissements.

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HOMME DE DIEU OU DE dieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant