HURTADO DE MENDOZA barcelona, españa seis meses después
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Après six mois, ma mère m'a poussée à rentrer à Barcelone. Elle veut que je reprenne ma vie, que je continue d'avancer. J'entre dans mon appartement avec un pincement au cœur. Chaque objet, chaque pièce me rappelle Antoine.
Je pose mes énormes bagages avec l'aide de Théo dans ma chambre. Je tombe sur une photo de lui à côté de mon lit. Je baisse le cadre en soufflant.
_ « Tu l'aimes toujours, visiblement. » remarque t-il _ « Il est... le premier véritable amour de ma vie. J'ai du mal à l'oublier. » admets-je en reprenant la photo dans mes mains _ « Tu es toujours avec Rodrigo ? » demande t-il curieusement _ « J'ai rompu avant de revenir ici. » dis-je en reposant le cadre « Je suis... Je ne sais pas quoi faire. » _ « J'ai besoin que tu sois plus claire avec moi, Karsten. » dit-il en fronçant les sourcils _ « Rodrigo est un garçon très attentionné, il a été... heureusement qu'il était là. Mais... je ne me sentais en sécurité, autant cajolée qu'avec Antoine. » avoué-je « Je l'utilisais aussi pour l'oublier, je ne pouvais plus continuer comme ça. »
Je m'assois sur mon lit en soupirant.
_ « Tu es la femme de mon frère. Vous êtes destinés à l'un et à l'autre. Tu as beau avoir mille copains et lui mille copines... Vous finirez ensemble. » dit Théo « Tu avais besoin de temps et de guérison pour ce qu'il t'a fait, je te comprends mieux que personne. »
J'hoche la tête sans le regarder.
_ « Que souhaites-tu faire ? Te sens-tu prête à... rediscuter de ça avec lui ? » me demande t-il _ « Nous devons parler d'énormément de choses... » _ « Parlez. Il acceptera de venir te voir, que vous mettez les choses à plat, Karstenita. »
En vérité, je suis dominée par la peur. Ce que je ressens pour lui est trop puissant pour être ignoré. Je passe mes mains dans mes cheveux, en pleine réflexion. Je sens le lourd regard de Théo sur moi. Je prends mon téléphone portable en soufflant.
_ « Il est chez lui. » me dit-il
Je compose le numéro d'Antoine. Ces derniers mois, nous prenions les nouvelles de l'un et de l'autre, comme convenu à son arrivée surprise à Santiago de Cuba. Nous ne sommes pas amis — je serai incapable d'être son amie — mais nous avions décidé de rester en contact car le lien que nous partagions était très fort.
Au bout de la seconde sonnerie, il décroche son téléphone.
_ « Allô ? » _ « Hey, c'est moi... Karsten. » dis-je _ « Je sais que c'est toi. » rit-il « Comment tu vas ? » _ « Je vais bien et toi ? » _ « Ça va. Que me vaut cet appel, Karsten ? »
Je lance un regard paniqué à Théo qui fronce les sourcils.
_ « Euhm... He vuelto a Barcelona. (Je suis revenue à Barcelone) » lui annoncé-je « Y tenemos que... hablar. No, tengo que hablar contigo. (Et... nous devons parler. Non, je dois te parler) » dis-je nerveusement _ « Pas la peine de stresser comme ça. » commente Théo dans un marmonnement _ « Cállate. » sifflé-je _ « Je suis content d'apprendre que tu es revenue ici. » dit-il _ « Donc... On pourrait discuter... durante la cena a mi casa. (Autour d'un dîner chez moi) » _ « Ah, directement ? » dit Théo _ « ¡¿ Qué puta quieres que haga ?! (Que veux-tu que je fasse ?) » dis-je soudainement « ¡ Dime ! » _ « Discuter autour d'un déjeuner comme tous les exs normaux ! » s'exclame t-il _ « ¡ No tengo tiempo de esperar un día completo para parecer normal a tus ojos ! (Je n'ai pas le temps d'attendre une journée entière pour paraître normale à tes yeux !) » _ « Euhm... Je ne serai pas là ce soir. Par contre, viens à mon match demain avec Théo, nous dînerons ensemble ensuite. » propose Antoine _ « Okay. Ça marche, mañana. »
Je raccroche sans lui laisser le temps de finir, tellement nerveuse. Je repose mon téléphone sur mon lit et fusille Théo du regard.
_ « Karsten, tu connais Antoine. Dîner veut dire baiser avec lui par la suite. » _ « Théo. » sifflé-je _ « Je suis sérieux. » _ « Nous allons uniquement discuter. » l'assuré-je « Je ne suis pas prête... de toute manière. »
