Chapitre III : Inquiétude

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Le retour à Los Angeles se fit en quelques heures. La semaine qui suivit me permit de prendre du temps pour moi. Ce temps si précieux... J'avais décidé de me le consacrer depuis un certain moment. Je considérai que j'avais assez donné aux autres, au public.

Un soir, assise dans mon canapé bien trop immense, je pris également le temps de regarder toutes ces séries télévisées, ces documentaires que j'avais mis de côté et qui me fascinaient tant. Comme quelqu'un de normal. La nuit que j'avais passée avec Elias Turner restait enfouie dans un petit coin de ma tête. C'était un secret qui avait le potentiel d'un scandale et que je devais garder, ne jamais dévoiler. Pour lui comme pour moi. Ou j'allais finir avec le titre de voleuse d'hommes en plus de tous ceux que les magazines avaient eu le culot de me donner...

Vers vingt-deux heures, bien trop épuisée pour continuer mon marathon télévisuel, je décidai de me coucher. Comme à chaque fois, j'examinai toutes les pièces pour finir par éteindre les lumières du jardin. J'étais seule dans une villa immense. Et lorsque je crus apercevoir une ombre bizarre dans le jardin, je faillis céder à la panique avant de réaliser à quel point j'étais ridicule. Rapidement remise de mes émotions, je montai me coucher à l'étage. La petite lampe posée sur ma table de chevet, je me blottis gentiment sous ma couette. Enfin, je m'autorisai à fermer les yeux, prête à me plonger dans mes rêves les plus ordinaires.

Puis, soudainement, alors que j'étais sur le point de m'endormir, l'alarme assourdissante de la maison se mit à retentir et rebondir contre chaque mur. Ce fut le signe que je pouvais enfin paniquer. Et cette panique me mena à la commode dans laquelle j'avais disposé un pistolet il y avait plusieurs mois de cela et que je n'avais jamais retouché depuis. Je savais l'utiliser. Dans un stand de tir. Pas dans mon salon. Avant de perdre le contrôle, j'eus le temps de prévenir la Police. Alors que j'avais enfin pris mon courage à deux mains pour inspecter chaque pièce de la maison, mon révolver tenant à peine dans ma main tremblante, deux agents de Police vinrent à ma rescousse.

— Où étiez-vous quand l'alarme a commencé à sonner ?, me demanda le plus petit d'entre eux.

Je posai les yeux sur la petite plaque accrochée à son uniforme et au minuscule tatouage qu'il avait sur le bras.

— Dans ma chambre.

— Vous avez entendu quelque chose avant que l'alarme ne retentisse ? Parce qu'une des vitres de la porte de derrière est brisée...

Le policier aux cheveux bruns ras, plus grand, plus jeune, nous rejoignit après avoir inspecté la maison.

— J'étais sur le point de m'endormir et j'étais en haut. Donc, non, monsieur l'agent ! Je n'ai rien entendu. Et puis, ça n'aurait rien changé ! Quelqu'un a essayé d'entrer par effraction chez moi. Si je n'avais pas eu d'alarme, qui sait ce qui se serait passé !

Je me rendis compte bien tardivement que j'avais employé un ton insolent sans même mentionner l'ombre bizarre que j'avais aperçue. Heureusement, l'agent que j'avais en face de moi était visiblement habitué à interagir avec ce genre de personne. Le Police Scientifique vint faire des prélèvements une vingtaine de minutes plus tard, puis ce fut au tour de Scarlett de venir me tenir compagnie. Je l'avais tiré d'un sommeil profond, d'un confort probable et je m'en voulais. Mais, compte tenue de la situation, rester seule m'était impensable.

— Il va falloir que tu te protèges plus que ça, Kiana, me rappela Scarlett le lendemain matin.

— Non, hors de question, je n'engagerai pas de garde du corps, si c'est ce que tu veux dire !

— Tu n'as pas le choix ! C'était sûrement un taré qui se croit fan de toi... Ils sont capables de beaucoup, tu sais.

— Je n'aime pas ça ! Avoir quelqu'un constamment avec moi !

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