Chapitre XXII : Renaissance

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— Il y a une villa à vendre du côté de Malibu, viens voir.

Jacob me mit l'écran de son téléphone sous le nez.
Après neuf mois d'immersion dans la vie Londonienne, je retournai à la cité des Anges. Le travail m'y attendait. J'étais prête.

— Je n'aime pas Malibu, tu le sais.

— Oui, mais la maison est magnifique.

— Y'a une autre maison du côté de Beverly Hills qui pourrait te plaire.

— Fais voir...

— Par contre, elle n'est pas à vendre, elle est à louer.

Il me montra la dizaine de photos et insista pour qu'on aille la visiter. Je le suivis dans sa quête de la maison parfaite, totalement désintéressée.

— Chérie, je sais que tu n'es pas très emballée mais j'adore cette maison. Elle est parfaite, l'endroit est calme !

— Si, si, j'aime bien, dis-je pour le rassurer. 

— C'est vrai ?! Super, alors on dit oui !

L'enthousiasme, la bonne humeur et la spontanéité de Jake étaient des merveilles du monde. Il était interdit, voire impossible d'être de mauvaise humeur à ses côtés. Dans la semaine, nous avons emménagé dans la villa avec l'aide de quelques amis et de deux déménageurs professionnels. Les jours d'après, j'étais de nouveau en pleine activité, sur le tournage d'un thriller.

Mon retour à Los Angeles avait réveillé des souvenirs en moi et quelques fois, alors que je m'en étais privé jusque-là, je pensais à celui qui avait marqué ma vie il y avait presque un an.

— Tu as faim, ma belle ?, me demanda Jake en enfilant un tablier.

— Oui. Tu nous prépares quoi ?

Je me penchai sur le bar de la cuisine, admirative.

— Sauté de poulet aux légumes.

— Wouah, j'en salive déja !

Jake était un homme exceptionnel, d'une rare tendresse. Très bon cuistot ! Je l'avais cerné le premier jour... Au début, je refusais de le voir pour ne pas avoir de raisons de succomber. Puis, je me suis autorisée à lui offrir une partie de mon être qu'il réussit à guérir, sans aucun effort. Les autres parties, je les gardais en secret, enfermées dans une petite boîte protégée.

***

— On m'a dit que tu savais tirer.

— Oui, plutôt. J'suis pas une experte mais je sais tirer, ouais.

L'instructeur, Ben, me tendit un casque et des lunettes de protection que j'enfilai aussitôt. Les producteurs souhaitaient s'assurer que je sache tirer à des fins professionnelles. Les heures d'entrainement que je passai dans le stand de tir lui prouvèrent que je disais vrai. Et, la semaine suivante, il me posa une colle :

— Fusil à pompe ?

— Euh... ça, par contre, je n'y ai jamais touché, dis-je, en reculant légèrement.

Il se plaça dans un des couloirs de tir, chargea l'arme, enleva la sécurité et m'expliqua comment faire.

— Fais bien attention au recul. Place la bien contre l'os de ton épaule et surtout sois ferme au niveau des jambes.

Il tira une fois en direction de la cible et me montra à nouveau comment faire. Ce n'était qu'après que je me jetai à l'eau.

— Ça fait un mal de chien !

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