Lust

Chapitre XVII : Je t'aime, c'est tout.

Il s'appelait Mike. Mike Johnson. Il était sympathique, professionnel et dynamique. Un homme posé, sûr de lui, expérimenté. Je comprenais pourquoi Alexander me l'avait recommandé.

Mais malgré l'admiration que j'avais pour mon garde du corps provisoire et l'entente que nous avions, il n'arrivait pas à la cheville d'Alexander à mes yeux.

— Vous êtes sûre que vous n'aurez pas besoin de mes services ce soir ?

— Oui, Mike ! Ne t'inquiète pas, c'est juste un verre entre copines...

Le garde du corps attentif qu'il était avait insisté plusieurs fois.

— Très bien ! Amusez-vous bien !

— Merci, à demain !

A l'appartement de Scarlett, je pus me contenter de ses succulents apéritifs et de quelques verres de vin. Camila, qui avait abusé, avait fini par vomir le contenu de son estomac dans le lavabo de la salle de bain ce qui marqua le point de non-retour pour moi. Alors que j'en avais assez vu, je pris le volant à une heure plutôt tardive. Je fis quelques kilomètres avant qu'une voiture de Police ne se mette à me suivre. C'était dans une rue résidentielle déserte qu'elle m'indiqua à l'aide des gyrophares de m'arrêter.

J'avais bu et j'allais immédiatement le regretter. Les yeux fermés, j'attendis calmement qu'on vienne me saisir...

— Bonsoir.

La voix exquise et apaisante de l'agent de police caressa mes oreilles.

— Alex ?

J'étais, pour la première fois de ma vie, aussi ravie qu'un policier ne m'arrête.

— J'suis contente que ce soit toi !

— Comment vas-tu ?

Je le rejoignis dehors, claquai la portière. 

— J'vais bien. Et toi ?

— Ouais... Tu sais que c'est dangereux de conduire bourré.

Dans son uniforme, il avait une élégance supplémentaire.

— Je n'ai bu que quelques verres.

— Je pourrai t'embarquer pour ça...

Mes fesses se contractèrent, les papillons dans mon ventre me firent une parade.

— N'te gêne pas, avouai-je en faisant un pas vers lui.

L'alcool m'avait désinhibé.

— Kiana... J'ai une caméra sur moi et une autre dans la voiture qui filment en permanence...

— Et alors ? Ça te fera des souvenirs...

— Je ne peux pas te laisser repartir alors que tu as bu.

— Très bien, Monsieur l'agent.

Il observa ma bouche quelques instants, se racla la gorge, posa les yeux sur ma poitrine et fit un pas en arrière.

— Comment ça se passe avec Mike ?

— Très bien, il est très bien.

— Tu vois que tu pouvais trouver mieux.

— Je n'ai pas trouvé mieux que toi. Si tu veux revenir, j'en serai ravie même si... je dois avouer que cet uniforme te va comme un gant.

Le désir que j'avais pour cet homme devait se sentir à des mètres à la ronde.

— Kiana, s'il te plaît...

— Pourquoi tu m'as arrêté, hein ? Tu voulais me voir ? Peut-être que tu me suivais déjà... Tu voulais me parler peut-être ? Me mater ? Ou bien... me menotter ?