La nuit danse dans les lumières jaunes, et nous ; dessous.
Éclairés, un instant, par des étoiles autonomes, on danse à en perdre la vie dans la foule.
J't'observe à la dérobée entre les mouvements du peuple.
T'es ballotté par les courants de l'insouciance entre ces êtres s'mouvant avec impatience, ceux qui s'oublient par le corps avec indolence et moi, au milieu.
J'suis pas vivace, ça a commencé simplement, c'est toujours basique le début : j'te fixais, t'étais là, j'étais là, j'avais mon verre en plastique dans les mains, j'regardais le liquide ambré rouler lentement ; par vagues
Yeux baissés, contemplation, j'suis pas d'celles qui entament les conversations
T'étais là, ici, devant moi puis, partout à la fois
T'étais avec eux, avec moi, j'te perdais sans cesse des yeux et j'me demandais si t'arrivais toi-même à te suivre
Est-ce-qu'à force de donner un peu de toi à tous ces gens, il t'en restait assez ?
J't'observe en m'espérant discrète mais l'alcool qui croule dans mes veines estompe mes réflexes
J'bois trop ce soir, pour oublier, pour vivifier les espoirs muets
Peut-être.
J'aurais voulu te les dire tu vois, ces trois mots insolents qui changent tout sans prévenir mais j'en ai pas la force.
T'es pas un être qu'on aime et moi non plus mais pour des raisons différentes.
T'as trop à donner et j'ai tout à perdre en t'en demandant trop.
T'es multiple quand j'suis focale et j'veux tout mais tu m'dois rien ; j'aimerais tellement... j'espère dans le vide entre deux verres
J'vais planer ce soir, encore, pour sortir de mon corps. Anesthésier ces émotions palpitantes qui m'bouffent de l'intérieur ;
Aime-moi.
J'te regarde.
Dévore-moi du regard.
J't'admire.
Dis-moi que je suis la plus belle.
Tu leur offres ton plus beau sourire.
Embrasse-moi.
J'me demande ce qu'il a dit pour te faire ainsi rire.
Dis-leur que tu es à moi.
Pourquoi es-tu si proche de ces inconnus alors que je sombre là, à côté de toi, seule ?
Aime-moi allez ! Ce sera beau promis, la toile de nos émois en couleurs, les vibrations de nos cœurs en rythme rapide, la vie qui pulse, les cris, la joie, la passion...
L'amour
Le retour à la réalité fait toujours aussi mal et la chute me tue. J'me tais.
L'obscurité coule sur mes épaules en un châle funèbre, les lampions grésillent faiblement et mon cœur se meurt avec eux.
La foule t'enserre comme un étau, qu'elle t'étouffe, que tu y crèves ;
J'm'en fous.
J'pleure dans la pénombre, j'porte le deuil de mes espoirs.
J't'ai perdu de vue, j'te hais pour ce soir, pour toujours
Pourtant...
Pourtant, j'sais que je t'aimerai demain, puis, le demain du demain et pour toujours,
J'sais que je crèverai la première
Tant pis, c'est si beau l'amour
Tant mieux, ça fait si mal de t'aimer
4.10.19
*focale au sens de centrale
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Méditations
RandomFRACAS, ÉCLATS, BAZAR. Méditer dans le silence assourdissant de mes tribulations furieuses. N I N Même principe que "Ruminations" (liste de lecture "2016-2018" sur mon profil)