Le coucher de soleil

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PUTAIN LA VIE C'EST MOCHE MAIS QU'EST CE QUE JE L'AIME.

Je croule sur les pavés et j'vomis mon sang sur le gris nauséeux qu'ils ont tous souillé de leurs chaussures.

J'suis un corps blême désarticulé dans un veston citron, j'suis un soleil en décomposition, du jaune moisi qui se meurt sur du bitume à l'heure crépusculaire. 

Y'a des cris autour de moi mais ils ne me sont pas destinés, j'suis une infime particule d'un patchwork décousu. 

J'me meurs pour ma bonne cause à moi. 

J'rends l'âme à l'existence avec des espoirs d'utopiste en linceul mortuaire.

J'souris, j'crache du sang, j'vis ma mort à fond. 

C'est ma dernière tâche

On a tous son rôle à jouer et, moi, j'embrasse le sol.

Moi, j'vole pas haut. Je saute trop bas. 

J'respire un grand coup, ça me peine, j'grimace. 

J'crois qu'on me marche sur la main. 

Une pancarte tombe pleurer sur mon front. 

Et les mots cachent ma vue. 

Sous l'papier, j'vois la vie en lettres de couleurs. 

J'deviens synesthète pour mes dernières heures. 

J'm'arrête ici pour pas faire dans la demi-mesure. 

Putain qu'est-ce-qu'il m'fait chier ce monde.

Mais ô combien je l'aime !

J'lui donne ma vie pour une brèche de paix future. 

C'est mon coucher de soleil dans la lumière croissante.


18.11.18



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