Ah les temps sont mauvais pour les idéalistes.
Y'a une chanson douce qui passe à la radio
J'ai parcouru Instagram ce matin, j'ai vu ta vidéo
J'me suis dit que c'était assez beau
Et que moi aussi j'pouvais voir rouge et penser bleu
J'ai voulu écrire l'histoire de ma vie
Puis, j'me suis dit que j'avais pas les bases
J'préférais écrire sur autrui
C'est toujours plus facile de remplir les autres cases
J'ai croisé tellement de gens qui méritaient du succès,
J'ai surfé sur la vague Internet, j'ai parcouru les réseaux et
Ils étaient tous là avec leurs doutes, leurs espoirs et leurs fringues griffées
Y'avait les yeux des uns qui criaient d'être aimés, ceux des autres qui voulaient la gloire plus que la célébrité
Y'a une facilité pour apprendre à imiter
Déconcertante et moi je suis fatiguée
J'ai voulu tout détruire, je me suis détestée
J'aimerais tout réécrire avec ma propre fumée
Mais ;
Je ne sais plus écrire, c'est effroyablement douloureux de le constater,
J'aligne des mots sans qu'ils se transforment en phrase, j'suis déphasée
Je vais pleurer de désarroi, t'es là devant moi mais ce n'est pas toi et je ne suis pas moi,
Tu ne trouves aucun sens dans mes propos, j'propose une prose qui n'a jamais sonnée aussi fausse, p't'être qu'je me conduis seule à la fosse, p't'être que je supporte pas de n'être plus une gosse, p't'être que le monde ce n'est pas fait pour moi et que la vie, je ne la comprend pas ?
J'ai des larmes qui roulent sur mes joues, j'ai l'âme au bord des lèvres mais plus d'eau à la bouche
Je me perds dans mes idées et j'fume pour ne plus avoir rien à penser
Je me fiche de l'argent, je me fiche du succès. Je ne veux pas qu'on me reconnaisse dans la rue !
Ils se permettent de juger ma conduite et moi, sous la pluie, j'm'assieds sur mon banc, et dans l'orage, j'observe les gens
Tu sais, j'voulais pas en arriver là, me décomposer, ne plus rien valoir, ne plus rien vouloir juste m'asseoir et attendre que l'existence passe, trépasse
Je sais que tu m'aimais bien, je sais que tu voulais m'aider, c'était cette bonté humaine qu'on n'expliquera pas et que j'ai refusé
Dis-moi à quel moment nous sommes-nous perdus ?
Quand avons-nous changé de cap ?
Il y avait en nous quelque chose de fort, de beau, de puissant
J'aimais passer avec toi ces bels instants
J'adorais ressentir le froid mordre ma peau tandis que nous discutions en terrasse d'un café au cœur de l'hiver
J'aimais courir sur la plage pour sentir mes pieds dans la fin des vagues
Je voulais hurler au monde qui tu étais, qui nous étions et qui nous serons
Je croyais en nous avec la naïveté d'un enfant.
Je veux retourner arpenter ces rues étroites et exiguës où tu faisais exprès de nous perdre
Je veux revivre mes quinze ans; Je veux te savoir près de moi !
Je veux que nous imaginions un avenir radieux que tu aurais vécu à mes côtés
Je veux que nous arpentons de nouveau les magasins de jouets
Je ne veux pas que le temps passe, je ne veux pas que l'on se quitte.
Et tu t'affiches, ta cigarette en bouche comme si ça te donnait de la puissance.
T'enfumes l'air plus que mon existence et tu t'dévoiles sur des photos retouchées pour plaire au plus grand nombre.
Dis-moi, quand tu souris à ta caméra, à quoi penses-tu ?
Lorsque tu scénarises les moindres instants de ta vie, quelle pensée traverse ton esprit ?
J'ai cliqué.
J'ai vu.
J'ai liké.
Quand ton dos s'imprime dans l'image, que tu fixes un point au loin, qu'aperçois-tu ?
La réalité qui coule entre tes doigts ? Tes rêves de gloire que tu transcris dans tes histoires ?
Dis-moi, où s'arrête le progrès et où commence la décadence, dis-moi ce qu'on est devenus, dis-moi où est-ce-qu'on va ?
Je sais pas, j'secoue la tête, j'me jette à l'eau et j'ai des vagues à l'âme.
On est reliés par le vide.
Dis-moi, quand avons-nous dérapé ?
Je ne veux pas qu'on vive en parallèle. Je veux la naïveté de ma jeunesse.
Je te veux toi et je veux la vie. Je suis pas faite pour la solitude, je suis pas faite pour la médiatisation, je suis faite pour toi et nos histoires. J'suis faite pour nos aventures.
Nos mémoires.
18.11.18
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Méditations
De TodoFRACAS, ÉCLATS, BAZAR. Méditer dans le silence assourdissant de mes tribulations furieuses. N I N Même principe que "Ruminations" (liste de lecture "2016-2018" sur mon profil)