Chapitre 14. L'entrée

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Une semaine s'était écoulée depuis que Hermione et Drago avaient découvert le souvenir sinistre de Lucius Malefoy. Les deux sorciers n'avaient parlé de leur découverte à personne. Ils gardaient ainsi ensemble ce lourd secret.

Hermione ne pouvait pas dire toute la vérité à Drago. Son serment l'empêchait de lui révéler qu'il courrait un danger en continuant de remplir la mission que son père lui avait confiée. Son serment l'empêchait d'ailleurs de révéler à quiconque ce qu'elle savait dorénavant.

Malefoy n'avait quant à lui jamais eu l'habitude de confier quoi que ce soit à quelqu'un. Il avait encore du mal à croire que son père ait pu tuer un sorcier. Les images capturées par la Pensine ne cessaient de le hanter. Les souvenirs de la guerre et des atrocités que Voldemort leur avait obligées à faire étaient plus que jamais présents dans son esprit. Drago imaginait que la mort de Voldemort avait libéré sa famille de l'emprise des forces du Mal. Il n'en était rien.

Hermione était plongée dans la lecture de la Gazette du jour. Les gros titres étaient de plus en plus effrayants. Les disparitions inquiétantes ne cessaient d'augmenter. Si le Ministre tentait de rassurer la population et d'apaiser les esprits, la Gryffondor savait que les choses ne faisaient qu'empirer.

La jeune brune fut tirée de sa lecture par le bruit de quelques coups à sa porte d'entrée. Hermione reposa le journal sur la table basse de son salon et se dirigea vers le hall d'entrée. Elle ouvrit la porte et laissa entrer son visiteur.

Hermione et Drago devaient se retrouver aujourd'hui pour convenir de la meilleure marche à suivre maintenant qu'ils avaient la certitude que les intentions de Lucius étaient bien plus inquiétantes que sa simple volonté de devenir Ministre de la Magie.

Hermione remarqua rapidement la maigreur de son ancien camarade. Ses traits pourtant déjà très fins étaient creusés. Malefoy était encore plus pâle qu'à l'accoutumée.

- Comment vas-tu Drago, se risqua-t-elle de demander.

- À ton avis, Granger, répondit froidement Drago.

Les deux sorciers se fixèrent. Hermione fut perturbée par le regard vide du Serpentard. Le gris de ses yeux ne laissait apparaître que de la tristesse et Hermione se surprit à ressentir de la peine pour ce que Drago était en train de traverser.

Le blond soupira et baissa les yeux comme pour fuir la pitié qu'il apercevait dans le regard de la Gryffondor. Il n'avait pas besoin de sa pitié. Mais étrangement, il se sentait un peu plus apaisé maintenant qu'il était aux côtés de Granger. Le poids de ce qu'il avait découvert la semaine passée était un peu moins lourd en présence de celle qui partageait ce secret.

Les deux sorciers s'installèrent dans le salon. Drago jeta un rapide coup d'œil à la couverture de la Gazette du Sorcier, posé sur la table basse devant lui.

- Rien ne s'arrange, finit-il par dire dans un souffle. J'ai l'impression d'être complice de toutes ces disparitions maintenant que je connais le responsable.

- Non Malefoy, répondit Hermione. Nous ne sommes pas responsables. Nous devons simplement trouver le meilleur moyen d'arrêter ton père et les autres personnes impliquées dans ces affaires.

- Je n'ai aucun moyen de l'arrêter, s'énerva le Serpentard. Tu as peut-être contribué à tuer Voldemort il y a cinq ans, mais moi je suis incapable de me battre contre les forces du Mal, encore moins contre mon père.

- Et bien, dit Hermione. Je pense que c'est là où tu te trompes.

Malefoy regarda la Gryffondor d'un air inquisiteur.

Sang & sermentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant