Prologue : Une nuit de cris et de sang

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"Je t'en supplie... ne le laisse pas mourir".

Byleth courrait de toutes ses forces, en priant vainement une déesse qui les avaient abandonner. Ses jambes agissaient d'elles mêmes, mués par le désir d'arriver avant qu'il ne soit trop tard.

- Noooon ! Au secours, aidez moi !

- Je veux pas mourir... Je veux pas mourir ici !

Les soldats tombaient à la chaîne juste à quelques pas d'elle, utilisant leurs dernières forces pour supplier l'ennemi de les épargner, ou juste pour les maudire de tout leurs êtres.

- S'il vous plait... aidez moi !

Quelque chose lui attrapa la cheville : c'était froid, humide et particulièrement désagréable. Byleth eut pendant un instant envie de s'arrêter pour essayer le porter ailleurs. Pour essayer de le sauver.

Mais cela ne dura qu'un instant.

D'un mouvement brusque, elle dégagea sa jambe et recommença à courir, laissant le soldat gémir seul dans une flaque de sang de plus en plus grande.

Etait ce à ce moment là qu'elle perdit son humanité ? Etait-ce ce soldat là qui lui avait enlever toutes ses émotions ?

Byleth ne pouvait pas le savoir, et ne le saurait probablement jamais. Le chaos, les morts étaient partout. Les Duscuriens avaient tout détruit.

Les Duscuriens lui avaient prit son roi et son meilleur ami.

Elle ferma les yeux, essayant de faire le vide dans sa tête. Les voix, les voix des agonisants...devaient disparaître.

Elle devait les oublier pour se concentrer sur les vivants.

Alors Byleth courrait : elle enjambait les morts, passaient à côté de ceux qui se faisaient transpercer la chair et ignorait les cris de supplications qu'on lui adressait.

Et finalement, elle le trouva.

Il se tenait debout, surplombant les corps de toute sa petite taille. Il était couvert de sang, mais cela ne semblait pas être le sien. Ses cheveux blonds étaient sales et rougeoyant, et ses yeux...

Byleth y lut toute l'horreur du monde.

D'un mouvement brusque, elle se jeta sur lui et le força à faire une roulade au sol : la flèche passa à quelques centimètres seulement de ses boucles dorées. Il ne broncha pas, ne réagit pas lorsque Byleth l'avait maintenu contre lui, et ne montra aucune autre émotion que l'horreur lorsqu'elle le prit par la main et le força à courir de nouveau.

Ils passèrent encore une fois devant les morts et ceux qui attendaient leurs trépas. Ils revirent encore une fois les supplications et les appels à l'aide.

Byleth aurait aimé caché les yeux de l'enfant, si sa main droite n'était pas déjà occupé à prendre d'autres vies pour sauver les leurs.

Finalement, leurs courses effrénés s'arrêta lorsque que l'enfant, à bout de force, s'écroula. Il tomba dans la boue, et l'eau sale vient masquer l'odeur du sang qu'il avait sur lui. Mais surtout, il ne lâcha pas la main de cette étrange femme, qui semblait prendre des vies sans en éprouver aucun remords.

- J'en... j'en peux plus..., suffoqua t'il en essayant de se rouler en boule, sa main toujours accroché à celle de l'étrangère.

Refusant également de lâcher sa main, Byleth analysa rapidement la situation : ils étaient encerclés comme des rats, avec des lions qui cherchaient absolument à avoir leurs peaux.

Mais pourtant, elle savait qu'elle ne pourrait plus aller bien loin. La meilleure chose à faire était de trouver un endroit sûr pour elle et l'enfant, et de prier qu'on les trouvent rapidement.

A cette pensée, Byleth eut un petit rire : prier ? Et prier qui ? Pourquoi la Déesse sauverait la vie de deux jeunes gens alors qu'elle n'avait pas agis pour en sauver des centaines ?

Sans réfléchir plus longtemps, elle tira la main de l'enfant et le pris dans ses bras. Lorsqu'elle recommença à courir, elle sentit ses petites mains et son visage se serrer contre sa poitrine, et son souffle essayer de se stabiliser.

Il était effrayé.

Leurs dernières courses dura moins longtemps, car elle était elle même à bout de force. Finalement, elle s'écroula dans la partie la plus intense de la forêt en espérant que leurs assaillants ne viendrait pas les chercher jusqu'ici.

De sa main libre, elle dégaina son épée afin de protéger l'enfant que sa main gauche tenait serré contre elle : il n'avait toujours pas réussit à réguler son souffle, et suffoquait.

- Ils...ils sont tous morts, n'es-ce pas ?

Byleth se retourna vivement vers le petit garçon, qui avait redresser la tête pour la regarder droit dans les yeux : des larmes coulaient abondamment sur son visage, sans que cela influe sur sa voix.

Voir ce petit être pour qui Glenn avait sacrifier sa vie pleurer la perte de son père, de ses proches et de tout ce qu'il connaissait acheva la mercenaire : ne pouvant contenir plus longtemps les siennes, elle lâcha son épée et serra de toutes ses forces l'enfant contre elle.

- Oui... ils ont tous périt.

Et c'est dans cet étrange spectacle que le chevalier Gustave retrouva son prince : pleurant de toutes ses forces dans les bras d'une étrangère, qui elle même laissa couler des larmes sur les boucles sales de l'enfant.

A ce jour, presque personne n'était au courant de l'identité de l'inconnu qui avait, avec tant d'autres héros tombés, sauvé le prince. Elle disparût simplement dans l'ombre, ayant accomplit la promesse qu'elle avait faite à son meilleur ami.

On nomma cet événement la tragédie de Duscur. Si tout le monde le connait pour la mort du roi Lambert, peu de gens étaient encore en vie pour témoigner de l'enfer que cela avait réellement été.


(Notes de l'auteur : considérez que Byleth a, à ce moment là, 17 ans et que Dimitri en a 12. Il s'est donc écoulé 5 ans entre la tragédie de Duscur et les événements du jeux)



Fire Emblem Three Houses : Le poids des morts (Byleth x Dimitri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant