Chapitre 17

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Akio s'observa dans le miroir. Ses cheveux retombaient sur son front. Ses cheveux d'enfant. Ses cheveux de faible. Il sortit de la cellule qu'il s'était attribuée, à l'intérieur du commissariat d'Inazuma.

- Tout va bien, Akio ?

Il leva les yeux vers le jeune policier qui semblait l'interroger du regard. Si ça allait ? Bien sûr que non que ça n'allait pas. Sa mère était morte depuis deux mois et son père était parti Dieu sait où. Akio ne répondit pas et lui tendit le miroir qu'il avait emprunté. L'officier, qui répondait au nom de Momora, fixa l'enfant de sept ans.

- Tu sais, on ne va pas t'envoyer dans une famille d'accueil. Tu ne veux pas, alors on ne le fera pas. On peut te trouver un orphelinat, si tu veux. Tu veux regarder avec moi ?

Akio grimpa sur les genoux du jeune homme. Il fit défiler de nombreuses pages internet, avant que le petit garçon demande à observer de plus près. Il lut avec difficulté : "Orphelinat du soleil".

- Il t'intéresse ?

- Oui ! Je veux aller voir !

- On ira faire une visite, alors, si tu veux. Je demanderai un jour de repos et on ira.

Le brun esquissa un sourire, avant de descendre des genoux de son surveillant. Il attrapa une mèche de ses cheveux entre ses doigts.

- Est-ce que tes cheveux te gênent ?

- J'aime pas mes cheveux. Ils me font penser à maman. Ils me font souvenir que je suis pas fort.

Akio secoua la tête. Momora lui fit signe de venir s'asseoir sur un tabouret. Le tabouret qui tourne. La chaise préférée d'Akio. Il sentit les doigts de l'adulte passer dans ses cheveux. Ces cheveux qui représentaient sa maudite faiblesse. Puis, Akio entendit des ciseaux. Momora lui intima de garder les yeux fermés. Akio obéit, quoique surpris. Un bruit familier se fit entendre. Enfin, familier, mais il ne l'avait pas entendu depuis longtemps. Le bruit d'une tondeuse. Il sentit la machine passer sur sa tête doucement.

Qu'ils disparaissent, ces maudits cheveux. En même temps que sa culpabilité. Que sa tristesse. Que son enfance, si tant qu'il en ait eu une. Lorsque Akio ouvrit les yeux, Momora plaça un miroir devant lui. Akio leva les yeux vers la seule mèche qui lui restait. Il fit glisser ses doigts sur son crâne rasé. Le policier lui appliqua une crème, qui, disait-il, ferait en sorte qu'il n'ait pas mal.

- Pourquoi il en reste une ? Demanda Akio.

- Eh bien si je l'avais enlevée, tu ne serais pas passé inaperçu à l'école. Et puis comme ça, tu as une coiffure qui est à toi, et personne d'autre ! Mais si ça ne te plaît pas...

- Non... je veux garder, contesta Akio, s'admirant dans le miroir. Merci...

Il semblait plus grand. Plus fort. Plus intimidant. Il esquissa un sourire. Il avait hâte de montrer son nouveau départ à Shinobu.

* * *

Fudou observa son reflet dans le miroir de la salle de bain. Il souria à son reflet.

- Je pense que toi et moi, on a terminé, dit-il à la tondeuse dans sa main.

Il reposa l'objet, avant de passer une main sur son crâne. Ses cheveux repoussaient, piquant légèrement la peau du brun. Il sortit alors, rejoignant Kidou dans le salon. Il l'entendait parler.

- Akio !

- Hitomiko !

Le brun, heureux de voir son ancienne sœur, alla l'enlacer.

- Je t'ai connu plus froid que ça, dis-moi.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais qu'on devait se voir dehors...

El fuego del amorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant