Lorsque Fudou sortit du train, il sentit enfin libre. Il fouilla dans sa poche et observa la petite fortune qu'il avait avec lui. Pas plus de dix mille yens, mais c'était déjà beaucoup. Il replaça son argent dans sa poche. Il se mit en route. Avec l'aide du téléphone prêté par Sakiyama, il lança Google Maps. Pendant ces deux mois, il ne savait plus combien de fois il avait tenté d'appeler Kidou. Mais c'était son répondeur. Toujours. Encore encore et toujours.
La prison était à quarante minutes de marche de la gare. Il décida donc de prendre le bus, n'importe lequel, tant qu'il l'amenait où il voulait. Il repensa alors à Takanashi, pendant le trajet. Est-ce qu'elle se débrouillait ? Non, il ne pouvait pas douter d'elle. Elle réussirait, il en était certain.
Le bus s'arrêta. Fudou se leva et en descendit. Les murs de la prison étaient au moins quatre fois plus grands que lui. Et d'une sorte de rose pastel bizarre. Il s'avança vers l'entrée visiteurs. À l'accueil, un quadragénaire, à première vue, rangeait quelques dossiers, dans la salle derrière le comptoir.
- Excusez-moi...
L'homme se retourna alors. Il n'était pas si vieux en fait. Il semblait avoir maximum trente-cinq ans.
- Akio ?
Fudou cligna des yeux. Il reconnaissait ce visage et cette voix.
- M'sieur Momora ?
- C'est bien moi !
L'homme sourit. Il posa ses dossiers et sortit de l'espace, pour retrouver Fudou.
- Alors, ça, pour une surprise !
- J'aurais pas dit mieux.
- J'espère qu'on ne t'a pas arrêté ! Plaisanta l'adulte.
- Non, ne vous en faites pas. Je suis très sage.
- Tu as laissé pousser ts cheveux ?
- C'est une longue histoire que je me ferai une joie de raconter. Mais là, je suis venu voir une connaissance.
- Son nom, s'il te plaît ? Demanda Momora, choppant le papier des visites.
- Reiji Kageyama.
L'ancien policier le fixa quelques secondes avant de lui demander ses papiers et une signature ; la procédure habituelle.
- Je fais une exception rien que pour toi, parce que les mineurs sont censés être accompagnés. Tu vas attendre dans la salle au fond, là-bas, s'il te plaît.
Fudou hocha la tête et s'exécuta. Il observa autour de lui. C'était calme. Très calme, même. Il entra dans la pièce, où se trouvaient deux amis, visiblement, qui parlaient. Ils se stoppèrent en voyant Fudou, puis reprirent leur conversation. Le brun s'assit, attendant l'officier. Mais était-il encore officier ?
La porte s'ouvrit quelques minutes plus tard sur Kageyama. Il avait les cheveux blonds, désormais, et ses éternelles lunettes noires.
- Oh, Fudou-kun. Moi qui pensais ne plus jamais te revoir.
Assis l'un en face de l'autre, ils se fixèrent quelques minutes. Puis, Kageyama reprit :
- Cela doit faire six mois, qu'on ne s'est pas vus. Comment ça va, à la Teikoku Gakuen ?
- Plutôt bien. On continue les études. Votre remplaçant actuel, Asuka Domon, se débrouille plutôt bien. Shinobu passe un concours, les autres choisissent leur voie... On reste autant sur le football que sur la danse.
- Je vois... Vous avez joué un match après mon départ, je suppose ?
- Contre Raimon, oui.
- Raimon... Souffla Kageyama.
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El fuego del amor
ספרות חובביםA Tokyo, impossible de ne pas connaître son nom. Il est l'un des espoirs de Tokyo en danse, quelle qu'elle soit. A la fois étudiant et professeur de danse à l'université Raimon, Yuuto Kidou est l'un des plus jeunes à avoir percé le milieu de la dans...