Partie 5

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Nikita passa les bras autour de sa taille.

- et toi? Tu te sens d'être "mon chéri" avec ma carrière de danseuse étoile et mes deux gosses, des ados en plus?

Il l'enlaça tendrement.

- oui.

- deux chats et un poisson rouge?

- oui, madame, je prends la package complet! Et toi? Un chanteur qui picole un peu trop et qui peut pas faire un pas sans déclencher une émeute? Avec des parents pénibles.

- ou mais je ne vais pas prendre le package complet... Je vais laisser l'alcool...

- en échange de baisers...

- voilà, un premier acompte...

Elle l'embrassa longuement. Il s'écarta un peu, prit le temps de détailler la femme qu'il tenait dans ses bras et doucement avança son visage jusqu'à  poser son front contre le sien, les yeux noyés dans son regard si particulier de gris et d'or.

- tu tentes le coup... je veux dire...

- je crois pas pouvoir faire autrement, souffla t elle, je me sens comme dans l'œil du cyclone... fascinée et morte de peur...

- pareil...

- si je réfléchis trop, je crois que...

Martin restait silencieux, suspendu à ses lèvres comme si sa vie dépendait de ce qu'elle allait dire... n'importe quelle femme douée de toutes ses facultés mentales se serait déjà enfuie devant un goujat tel que lui. Stupéfait, il sentit sa main lui caresser doucement le visage et vit un sourire déterminé naitre sur ses traits jusqu'ici tendus.

- oui, si tu en a envie, oui, je tente le coup...

-oh merde! marmonna t il en prenant son visage entre ses mains l'air éberlué, détaillant ses traits fins, son petit nez, ses grands yeux en amande comme des yeux de chat, oui, oh oui, Nikita tentons le coup!

Jamais depuis qu'il était connu, pas une fois, il n'avait ressenti cet élan, cette émotion délicieuse en embrassant une femme. Il était revenu à ses années lycée devant la fille qu'il voulait inviter au bal de fin d'année sans savoir si elle allait accepter. Délicatement, tendrement, il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa doucement. Elle répondait spontanément à ses baisers qu'il prenait soin de garder... sous contrôle... cette fois.

Un courant d'air fit claquer la porte, ils sursautèrent et se regardèrent. La confiance qu'il lut dans ses beaux yeux gris lui fit peur. Il n'était pas un type bien... enfin, il ne l'était plus depuis longtemps.

- quoi? demanda t elle comme si elle avait lu dans ses pensées.

- je ne suis pas quelqu'un de bien... soupira t il.

- je le sais, grâce à ma fille, je te connais mieux que ta mère!!  s'amusa t elle, et moi je suis tellement abimée que ma vie ne rime à rien, on est fait pour s'entendre. statistiquement, on devrait parvenir à nous entendre... disons... 1 heure ou 2... sauf si t'a pas envie...

- j'en meure d'envie, avec des stats aussi favorables ce serait dommage...

- super...

La porte claqua de nouveau. Ils reprirent doucement pied dans la réalité. Nikita poussa un cri en regardant sa montre.

Ils se précipitèrent au salon.

Paul et Max avaient remarqué l'absence de leur ami. Nikita fut vite accaparée par les invités. Martin se trouva un siège et tenta de faire le point sur les trois heures qui venaient de s'écouler. Un serveur s'approcha avec des boissons sur un plateau. Il refusa le champagne en souriant vers la silhouette gracile qu'il devinait au milieu de tous ces gens et choisit de l'eau gazeuse.

Sa rêverie fut interrompue quand Paul et Max vinrent se planter devant lui.

- tu es infernal!!

- tu as disparu toute la soirée!! tu n'attends même plus de rentrer à l'hôtel pour te taper les nanas maintenant!!!

- calmez vous... je ne me suis "tapé" personne, rétorqua t il en pensant qu'il avait effectivement "tapé" ce soir, et puis laissez moi tranquille.

Nikita s'approchait.

- elle est tellement belle... souffla Martin.

- ça, t'as raison...

Elle salua les quatre amis de Martin puis se tourna vers lui, faisant doucement tinter sa coupe de champagne contre son verre d'eau, les yeux dans les siens.

Une sensation depuis longtemps enfouie en lui le submergea en même temps que le plaisir qu'elle aie remarqué le contenu de son verre.

- je vais rentrer, il est déjà trois heures du matin et j'ai une grosse soirée demain soir, je me demandais si tu voulais filer à l'anglaise et partager un taxi...

- oui, avec plaisir...

- hey, Martin, on est attendu à  14h.

- ouais, ça va, je me rappelle!

Après avoir salué la reine et récupéré leurs manteaux, ils se préparaient à sortir du palais. En parlant stratégie et discrétion avec leurs gardes du corps.

- quel froid...

- viens, enfonce plus ta chapka sur ton visage... attendons que les gars aient fait partir les photographes...

- tu as raison... il ne faut pas que mes loulous soufrent de mes choix... mais,  tu ne te caches pas... toi?

- non, ils savent bien que la limousine est pour moi... et comme je ne sors jamais ... seul d'une soirée, ils s'y attendent... il ne faut juste pas qu'ils devinent ton identité. cache tes cheveux et prends mon manteau par dessus le tiens... prête?

- je crois...

- voila, la voiture, fonce.

Elle fit les quelques mètres qui séparaient la porte du véhicule le bras de Martin autour de ses épaules et le visage plaqué contre sa poitrine avec un sentiment inédit de sécurité.

Ils s'y engouffrèrent. NIkita resta pelotonnée contre Martin. Un silence un peu pesant s'installa.

- on va être au bout des heures accordées par tes stats... on se revoit quand?

- je ne sais pas... réfléchit elle en sortant son téléphone pour y chercher son planning.

Il fit pareil.

- au moins, je sais que tu es près de chez moi dans six mois.

- ah oui, mais ça fait loin... tu es en Norvège pour longtemps?

- je pars après demain matin... enfin demain matin puisqu'on est déjà le matin aujourd'hui. Et toi?

- fin d'après midi, après une interview et des photos à a con.

- je commence la journée par courir, révéla t elle, donc dans 4 heures.... si tu veux... on pourrait aller déjeuner quelque part ensuite...

- soyons fous, rigola t il, un footing... ça fait une éternité... mais OK.

- c'est peut être pas grave dans ta "branche" d'avoir des bourrelets mais pour moi, avoir la forme c'est primordial.

- des bourrelets??? s'étrangla t il, je te signale que j'ai des abdos en béton!!

Ils échangèrent leurs numéros de téléphone. Le taxi arriva devant l'hôtel de Nikita.


MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant