Partie 39

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Dans la voiture, la grand mère passa son temps à houspiller Swen pour sa conduite. Il soupira de soulagement en les déposant. Les deux femmes entrèrent dans la petite maison battue par les vents.

- alors? Te voilà parmi nous...

Nikita se sentait passée au scanner des yeux presque aveugles. Mais un scanner bienveillant...

- il est parti chercher qui?

- mes enfants... enfin bientôt nos enfants...

- c'est étrange je ne sens pas en toi, la femme qui change d'homme après deux enfants.

Nikita, lovée dans un fauteuil, lui raconta sa vie, ses traumatismes, ses bonheurs, sa rencontre avec Martin et le futur qu'ils se rêvaient. Bestemor fut séduite par sa simplicité et sa sincérité.

- ça ne pouvait être personne d'autre pour Martin, il lui fallait une sirène...

- ah, non, ne commences pas avec tes histoires de sirènes, grogna Martin en entrant avec Ben et Natacha, tu sais bien qu'elles me foutent la trouille!!

- tu as peur des sirènes! Pouffa Ben.

Bestemor, l'air sérieux, s'avança. Elle les embrassa tous les deux.

- bien sur qu'il a peur des sirènes!! ce sont des créatures dangereuses, fières et fortes, j'étais justement en train de dire à votre maman qu'elle en était une! Je suis sure que si quelqu'un vous menace, elle sera redoutable...

- et toi aussi, tu en es une, sourit Martin, mais tu n'as jamais voulu l'admettre!

- de quoi vous parlez?

Bestemor se leva et leur ouvrit un vieux livre aux pages jaunies. Martin sauta en l'air quand elle trouva la page qu'elle cherchait! L'illustration montrait une créature avec une queue de poisson qui, mis a part cela, ressemblait à Nikita avec ses longs cheveux lâchés!

 Martin sauta en l'air quand elle trouva la page qu'elle cherchait! L'illustration montrait une créature avec une queue de poisson qui, mis a part cela, ressemblait à Nikita avec ses longs cheveux lâchés!

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Le regard grave et impressionné qu'il posa sur elle, la mit très mal à l'aise.

Bestemor sourit en expliquant qu'ici aucun marin n'imaginait tomber dans l'eau et surtout pas Martin.

Tout en mettant la table et préparant à manger, elle raconta une foule d'histoires de marins disparus, mordus ou encore d'enfants sauvés de la noyade mystérieusement. Les enfants étaient captivés . Martin entraîna sa fiancée à l'écart.

- j'ai cru que tu allais basculé tout a l'heure... j ai eu si peur... souffla t il dans ses cheveux

- moi aussi, avoua t elle, j'ai flippé...

Ils se regardèrent tendrement.

- tu es vexé? Fit Nikita d'une voix mal assurée.

- oui, sourit il, pour ta gouverne, je ne suis pas gros!!

Elle rit.

- mais tu as eu raison, Anne Meite ne méritait pas ce que j'étais en train de dire...

- quand je lui ai dis ce que je t'avais dit, elle a eu peur que tu te fâches...

- et?

- et je lui ai répondu que c'était possible mais que comme tu es intelligent, tu allais certainement réfléchir à ce que tu avais dit...

- donc je suis plus intelligent que con, constata t il.

- en fait, tu es rarement con, expliqua t elle le plus sérieusement du monde, alors ça peut t'arriver comme à tout le monde...

- alors, fit il tout contre ses lèvres, la prochaine fois que ça m'arrivera, n'oublies pas de me le signaler mais si tu peux varier les adjectifs.

- promis! je vais me préparer une liste: petit con, vieux con, pauvre con, sale con, lamentable con, stupide con...

- stop stop!

- adorable con, gentil con... con de mari...

- on garde le dernier!! souffla t il avant de l'embrasser passionnément.

- hey, vous la-bas!! s'écria Bestemor, vous faites quoi?

- elle me traite de con! Répliqua Martin en riant.

- elle a raison, vous les hommes, vous l'êtes souvent!! aller venez manger!

Ils devisèrent joyeusement pendant le repas. Après la liqueur digestive traditionnelle qui avait brûlé la gorge de Ben, Bestemor se tourna vers Nikita:

- tu souffres, je le sens... tu n'as rien dit de tout le repas mais tu as mal. Veux tu que j'essaie de te soulager?

- le docteur a dit «deux heures sans bouger avec de la glace»... expliqua Martin.

- oui, et ben, il est pas là lui, moi, oui! Je peux retirer le mal avec mes mains...

- je ne sais pas comment elle fait, mais une des premières fois que j'ai tiré au fusil, le recul de la crosse m'a démis l'épaule... elle a tout remis en place et je n'ai plus eu mal...

- oui je me souviens, tu étais tout petit, si malheureux d'avoir manqué le renard qui mangeait mes poules... tu avais quoi... 5 ans?

- oui par là...

- à 5 ans, tu tirais au fusil??

- oui Natacha... et tu vas t'y mettre aussi!!

Nikita accepta ses soins, les autres se firent mettre à la porte. Comme ils avaient une bonne demi heure devant eux, Martin, en bon îlien, les conduisit au pub!

- pendant qu'ils sont partis, nous allons pouvoir parler entre femmes...

- avec plaisir!

Bestemor lui parla des parents de son fiancé, possédés par le démon selon elle, ainsi que le grand frère. Elle lui parla de l'enfance de Martin et ensuite de son comportement d'homme adulte, elle lui avoua avoir eu peur que le démon le prenne lui aussi. Au final, elle pensait que Nikita l'avait sauvé.

Tandis qu'elle parlait, ses mains allaient et venait sur son genoux, suivant les muscles de sa jambe. Une chaleur anesthésiante s'y diffusait. Elle avait mis à brûler des herbes aromatiques et leur parfum entêtant se répandait dans la pièce. Nikita s'endormit. Elle dormait toujours quand Martin et les enfants revinrent.

Bestemor, émue, lui montra la jeune femme endormie.

- tu as fini par en trouver une, de sirène...

- arrêtes...

- fais attention à elle, elle a tellement souffert, tu sais bien que je sens les gens... elle est brisée... Mais je sens aussi énormément de force, de courage... c'est une merveille... c'est une merveille, je suis heureuse que tu sois revenu vers l'île, que tu y aies acheté une maison et que tu y célèbres vos noces... c'est un bonheur pour moi de partager ça avec vous avant de mourir...

- tu as le temps!

- peut être... et alors, tu vas chez les fous demain?

- oui, ils ont mes chevaux!! on va les installer chez nous en France et comme Hakine s'est sauvée, je vais y récupérer ses affaires!

- ne rêve pas, ils auront tout brûlé comme quand toi, tu es parti...

- c'est possible, mais bon... j'espère juste que ça sera supportable pour elle... soupira t il en désignant Nikita. Elle pense qu'on doit faire les choses correctement et ensuite tan-pis pour eux, s'ils ne saisissent pas la chance de partager notre vie, notre bonheur...

- je pense qu'elle a raison... mais fais attention que Gunner ne lui fasse pas de mal, il est vicieux celui là...

-oui...

Ils restèrent silencieux un moment.

MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant