Partie 7

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- alors, on se recroise que dans 6 mois?

- nous nous produisons dans tellement d'endroits que ça serait pas de bol...

- je n'avais jamais assisté à un ballet, je n'ai donc pas de point de comparaison mais tu m'as... hypnotisé hier soir... quand tu arrives sur scène, les autres danseuses ressemblent à des hippopotames... et toi, à un ange tombé du ciel....

- merci, sourit elle touchée par son compliment maladroit, Natacha dit que quand toi tu apparais en scène, les femmes s'évanouissent par paquets de 12... et prévoit de faire pareil...

il rit un peu mal à l'aise de l'admiration ... de cette jeune fille... puis ajouta:

- j'adore cette sensation d'être ainsi exposé devant tout ce monde... et le sentiment de puissance qui va avec.

- moi aussi...

Après un silence, il demanda:

- tes enfants ne peuvent pas te toucher?

- si... si... ils ne peuvent pas me sauter dans les bras sans prévenir, ni me bloquer contre eux... j'ai un horrible mouvement de recul quand ils le font qui les blessent et me détruit... personne... ne le peut...

-...

- je fais attention... je suis devenue assez douée pour sentir quand ils ont ce genre... d'élan et les prendre moi, dans mes bras... on fait beaucoup de câlins mais pas tout à fait comme dans les autres familles.

- il y a des familles où les enfants n'ont pas de câlin du tout, tu sais. fit il amèrement.

- oui, et c'est vraiment dommage.

- dommage?

- oui, de pouvoir le faire et de s'en priver.

- tu as raison.

- mes enfants ne sortiront pas indemnes de leur enfance, malheureusement.

Ils se perdirent chacun dans leur peine, elle de ne pas pouvoir permettre à ses enfants d'avoir une vie plus épanouie et lui, en pestant contre ses parents si austères et méprisants.

- tu n'as pas de photo d'eux? fit il pour changer le cours de ses pensées, je veux dire... de tes enfants?

- oh, si, une carte SD pleine... tiens, regarde la dernière... d'une certaine façon, tu étais présent.

- ah oui?

- Natacha a claqué tout son argent de poche du mois dans un stupide sweat de mauvaise qualité à ton effigie.. je me suis fâchée. Elle était triste alors Benjamin a prit sa guitare et lui a joué une de tes chanson... cette jolie ballade qui commence par 'here I am...', là, ils sont dans sa chambre et, bien sur, j'ai craqué et laissé tomber notre dispute.  vous vendez de la merde Mr le chanteur, de la merde très chère!

- figure toi que jusqu'à présent, je m'en foutais royalement!

- je m'en doute et te conseille de continuer à t'en fiche! Tant qu'il y a des gourdes pour te les acheter... ça m'a permis d'avoir une bonne discussion sur l'argent avec mes loulous... une de plus.

- tu galères... pour ça?

- non, mais je fais très attention... on vit avec le salaire moyen français et pas un centime de plus. Le reste va sur un compte pour les coups durs et j'y tiens beaucoup... c'est important d'avoir la valeur des choses.

- oui. je suis d'accord avec toi, je roule en Ferrari.

- je vois... juste l'indispensable?

-voila.

Il tendit le bras pour tourner l'écran de son télé phone vers lui. Une jeune fille châtain avec un mignon visage chiffonné de chagrin se tenait près d'un garçon à l'air concentré sur une guitare. Ils avaient tous les deux les traits et les yeux de leur mère, c'était frappant.

- ils ... je veux dire physiquement, ils ressemblent...

- non, étrangement, quand je les regarde, je ne retrouve rien de leur... géniteur, c'est comme si mon corps en les fabriquant avait effacé ce monstre d'eux... c'est un vrai soulagement...

- je te crois.

- nous avons tous les trois un ... talent...

- un seul?

- nous avons l'oreille absolue.

- oh, donc là ton fils avec sa guitare...

- il joue aussi bien que ton ami guitariste, fit elle avec un grand sourire fier, et il joue de tout... enfin avec une préférence pour le gros rock qui tape...

- et Natacha? demanda t il en riant de sa mine exaspérée par le gros rock qui tape.

- elle ne joue pas trop, elle est toute timide... mais elle a une façon vraiment émouvante de jouer du violon... pour elle, comme pour moi, la musique c'est surtout un moyen... de se soulager quand les câlins ne suffisent plus...

Son portable sonna, le maitre de ballet se demandait où elle était passée , il était presque 11h!

Ils sortirent leurs planning et s'aperçurent que la semaine suivante la troupe de l'opéra de Paris donnait une représentation à Rio de Janeiro le même soir que les What y donnaient un concert, ils pourraient donc passer la journée ensemble.

A trois heures, quand Martin embarqua pour Berlin, il ne pensait qu'à cette femme qui en prendrait un demain pour Barcelone.

Il passa le vol, le cerveau en boucle sur les quelques heures passées ensemble. Sur la façon naturelle qu'elle avait eu ce matin de se lever, dans le salon de thé, de contourner la table pour venir l'embrasser et de s'en aller pour rejoindre sa troupe avec son sourire de princesse en murmurant doucement " à bientôt, j'ai passé un moment parfait". Il avait mis longtemps à se décider à se lever, découvert qu'elle avait réglé l'addition avant de prendre l'option "flemme" et d'appeler un taxi pour rentrer à l'hôtel.

Son visage ne le lâchait pas. Il sentait le regard étonné et même inquiet de ses amis mais il s'en fichait. Il avait suffisamment de mal à croire ce qui se passait pour ne pas prendre le risque d'en parler à ses rabats joies personnels et tout fiche par terre avec leurs conseils raisonnables!!

Le soir même, alors que Nikita était en pleine séance de maquillage avant une soirée à l'ambassade de France, elle reçut un appel de Martin qui lui valut à elle aussi des regards curieux.

Ils convinrent de se rappeler beaucoup plus tard après de concert des what et la soirée. Martin craignait un autre problème avec un invité aviné. Nikita promis de rester sagement avec les autres filles après l'avoir rendu fou en lui parlant de la réputation de gros pervers de son hôte.

Deux filles vinrent se planter devant elle avec des mines de conspiratrices.

- alors? une matinée buissonnière et maintenant des appels persos... qu'est ce que tu ne nous dis pas, ma chère?

- je sais ce que je vous dis en tout cas: occupez vous de vos fesses!!

Elle laissa sa maquilleuse finir son travail en rêvant à d'autres... activités buissonnières... et se surprit à y penser sans frémir de panique.


MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant