Partie 10

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Deux jours plus tard, Nikita était de nouveau sur les routes avec sa troupe. Les tabloïds avaient fait leurs choux gras de l'aveu de Martin sur les yeux gris et cela  faisait fondre le cœur romantique de Natacha.

Benjamin s'amusait beaucoup de la chasse aux femmes à yeux gris mais Nikita vivait cela avec beaucoup d'appréhension... était elle vraiment prête à assumer cette relation devant la terre entière? et question encore plus angoissante... si cela se savait qu'adviendrait il de la vie préservée de ses enfants?

Ils géraient les aléas climatiques, les problèmes électriques ou de plomberie mais que feraient il si une meute de journalistes prenait d'assaut la maison?

C'est donc pleine d'angoisse et de questions, qu'elle se fit déposer sur le petit aérodrome au nord de Rio après être passée déposer ses bagages à l'hôtel avec ses collègues.

Des hommes déchargeaient une camionnette et mettaient les colis dans un avion de taille moyenne. Elle reconnut son ami en tenue de baroudeur, il déposa la caisse qu'il portait pour venir à sa rencontre. Ce faisant, il la détailla, content qu'elle aie suivi ses conseils et qu'elle porte des grosses chaussures de marche, un pantalon battle et un tee shirt simple. la plus belle aventurière du monde venait vers lui et lui coupait le souffle.

- salut, tu as fait bon voyage? demanda t il en lui prenant les mains doucement.

- ça a été.

Il effaça l'espace entre eux et la prit dans ses bras pour l'embrasser tendrement. L'angoisse, les doutes et l'incertitude disparurent.

Martin la présenta aux autres types, juste par son prénom et, une fois le chargement en place, l'aida à s'installer à l'arrière de l'appareil sur le banc qui faisait le tour de la soute. Alors que les hélices se mettaient en route, il vérifia son harnais.

- ça va aller? tu as le droit d'être un peu trouillarde, tu sais.

- tout va bien, sourit elle en réclamant un baiser d'un regard.

- mmm... pour moi aussi tout est parfait, attention, ça va secouer  la piste est en sale état.

- tu viens souvent ici?

- dès que je peux... je me partage entre ici et le Timor oriental...

- pourquoi?

- parce que je gagne plus d'argent que j'en dépenserai jamais alors j'ai cherché à faire quelque chose d'utile...

'ça Natacha l'ignore'

L'avion s'arracha de la piste en tremblant de partout. Nikita se surprit à serrer la main de son ami. Depuis toutes ces années à se débrouiller seule, même en panique, pouvoir trouver du réconfort était vraiment une nouveauté... et un régal!

Ils survolaient la foret vierge au milieu de laquelle serpentait un fleuve. Une trouée dans les arbres signala leur arrivée prochaine.

- ce n'est pas une piste d'atterrissage... frémit Nikita.

- c'est ce qui s'en approche le plus à des kilomètres à la ronde... Paolo est un excellent pilote, ne t'en fais pas.

Effectivement, ils se posèrent sans encombre. Une foule de personnes, des indiens, les attendaient. Des cris de joie saluèrent la sortie de Martin de l'appareil. Un occidental vint à leur rencontre.

- on est content de vous voir Mr Malket, et comme toujours pas les mains vides. Madame, bonjour.

- alors? demanda Martin sans lâcher la main de Nikita et l'entrainant à la suite de l'homme.

- l'école est terminée depuis le mois dernier, et elle est pleine, les enfants de toutes les tribus de la région s'y pressent... le fait d'y accoler un dispensaire est une idée de génie... vous avez pu parler avec les gars du gouvernement?

- ma secrétaire s'en est occupée, un médecin y tiendra une consultation une fois par semaine.

- où trouvent ils l'argent? s'étonna le type.

Martin rigola et montra sa poche.

L'arrivée à l'école fut une émeute!! Les petits sortirent en  hurlant et les entourèrent. Les enfants leur prirent les mains pour leur faire visiter leur belle école, remerciant Martin des centaines de fois.

Nikita, dont les cheveux clairs faisaient forte impression sur les enfants, se retrouva les mains dans celles de deux petits garçons tous fiers de lui faire faire le tour du propriétaire, sans qu'elle ne quitte des yeux l'homme qui l'avait amenée ici et qui y semblait tellement plus à l'aise que devant un parterre de journalistes curieux.

Grand athlétique, ses épaules carrées et ses bras musclés mis en valeur par le débardeur qu'il portait, il avait une démarche souple et assurée. Elle s'attarda sur son visage aux traits fins, barré d'un grand sourire, sa barbe de quelques jours et ses yeux incroyables bleu outremer tellement expressifs. Il avait une petite fille sur les épaules et donnait la main à une plus grande. Ils furent guidés jusque la grande paillote qui servait à se rassembler. Les enfants leur firent signe de s'asseoir sur un des bancs et se regroupèrent en face d'eux sur les ordres de leur enseignant.

Martin passa, doucement, le bras autour des épaules de NIkita qui appuya sa tête contre lui en retenant un soupir de bonheur. Des chants se succédèrent, puis des femmes amenèrent le repas qu'ils prirent tous ensemble assis par terre sur des tapis de feuilles tressées.

- tout va bien? s'inquiéta Martin.

- oui, oui tout va bien... je me régale.

Après le repas, un officiel arriva. Nikita préféra rester dans la classe pendant que son ami parlementait. A son retour, le maitre décida de faire réciter les dernières poésies apprises par les plus âgés avant de prononcer le mot magique dans toutes les écoles du monde; "récréation". Des petites filles persuadèrent leurs hôtes de se laisser coiffer. Avec un air résigné, Martin s'assit par terre en tailleur et leur laissa le plaisir de jouer avec ses cheveux soyeux coupés en carré assez long pour qu'elle aient de quoi coiffer. Nikita était encore plus attirante pour les apprenties coiffeuses qui n'avaient jamais ou peu vu de blondes... enfin châtain clair! Elle se retrouva avec des dizaines de petites  tresses  et pouffa de rire en découvrant son ami avec de petites tresses enroulées en petits chignons sur tout le crane. Il rit aussi et lui tira la langue en refusant de chercher à se regarder dans une vitre.

La journée tirait à sa fin, un concert et un ballet les attendaient. L'avion repartit la soute vide sous les cris de joie.

- bon, décréta Martin en se détachant une fois l'avion en vol, tu as du boulot.

- du boulot?


MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant