Partie 6

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- j'ai juste... un truc... à te demander, soupira t elle alors qu'il se penchait pour l'embrasser, j'ai besoin d'une petite promesse...

Elle avait posé un doigt sur ses lèvres, comme un petit rempart entre leurs bouches, il y posa un baiser avant de demander:

- c'est quoi une "petite" promesse?

- je voudrais que tu me promettes que... si c'est plus moi... tu me le dises...

- comment ça "si c'est plus toi"?

- je voudrais que... si tu as plus envie... si tu en rencontres une autre... avant de...ben... tu... même un SMS à la con mais je veux... enfin je voudrais...

Il la dévisagea tendrement, conscient que c'était vraiment la plus petite promesse possible et que cela signifiait qu'elle savait exactement où elle s'aventurait... mais qu'elle prenait résolument le risque... Il se mit à couvrir son visage d'une pluie de baisers.

- je te promets d'être honnête avec toi... je ne veux pas que tu t'inquiètes pour ça... j'ai envie de faire tout ce que je peux pour que tu ne sois pas triste...

Lui aussi faisait attention a ce qu'il promettait... il se connaissait trop...

Elle hocha la tête, hypnotisée par ses yeux qui disaient tellement plus...Alors qu'ils s'embrassaient délicieusement, le chauffeur commença à s'impatienter, des personnes risquaient de reconnaitre la limousine.

Nikita ouvrit la portière et disparut dans le hall de son hôtel. Martin se fit déposer derrière le sien, à la grande surprise de ses amis, que les hurlements habituels des fans en faction devant les portes avaient alarmés. Ils ne s'attendaient pas à le revoir de la nuit.

Ils n'en crurent pas leurs oreilles, au petit déjeuner sans lui, le lendemain matin, quand leur manager leur annonça que Martin s'était levé de bonne heure pour aller faire un footing.

En fait, il avait retrouvé Nikita en bas de son hôtel, coté cuisine pour l'anonymat, bien rigolé en la découvrant, comme lui, cachée sous un bonnet et des lunettes noires, avec la capuche d'un large sweat par dessus. Elle s'était consciencieusement échauffée en expliquant évasivement qu'elle avait des soucis avec ses articulations comme toutes les danseuses, puis ils étaient partis en petites foulées dans l'air glacé de ce petit matin norvégien.

Les petites foulées accéléraient peu à peu, elle allait maintenant à un rythme soutenu.

Ils courraient depuis une heure. Martin commençait à se sentir vieux et grabataire en la regardant à la dérobée courir à ses cotés sans sembler forcer quand elle lui fit signe qu'elle voulait ralentir. Elle stoppa finalement devant un salon de thé d'où s'échappaient des odeurs alléchantes.

Le temps s'arrêta en même temps que l'arrivée des viennoiseries et deux cafés. Ils passèrent un autre heure, les yeux dans les yeux, à discuter, rire et manger.

Nikita consulta sa montre, le temps avait filé. Martin la vit respirer profondément comme pour se donner tu courage.

- quoi? demanda t il doucement.

-je n'ai pas dormi, tu sais depuis que tu m'as déposée...

- je m'en doute, moi non plus...

- pourquoi tu es là?

- il te faut une raison?

- oui.

- et toi? pourquoi tu es là?

- j'en sais rien!

Ils éclatèrent de rire.

- je ne voudrais être nulle part ailleurs, avoua t il.

- j'ai l'impression d'être un stupide papillon de nuit attiré par une flamme.

- réfléchis à ce que tu sais de ma vie et dis moi qui est devant quelqu'un de trop... bien pour lui. lâcha t il amèrement.

Elle resta silencieuse un moment sous son regard grave, puis, d'une voix incertaine, commenta malicieusement.

- je suis très flattée d'être la première fille munie d'une cervelle que tu rencontres... je dois être là pour ça... pour la gloire.

Il partit d'un rire clair avant de répondre.

- oh tu as beaucoup plus que ça!! quand un connard écrira ma biographie,  il ne saura pas par où commencer!!

- comment ça?

- un cerveau, une âme, de la répartie, de l'humour, de la conversation... tu as même des opinions personnelles!! du jamais vu!

- cela va rapidement t'épuiser...

-m'épuiser?

- oui.

- tu veux dire plus que de subir des monologues sur des fringues ou des produits de beautés dont j'ai rien à cirer? ou des silences angoissants devant des visages parfaitement maquillés mais avec des yeux aussi vides que des putains de zombis.

- tu es sévère... les zombis ont des émotions aussi!!

Les autres clients se retournèrent quand il éclata franchement de rire.

- j'ai envie d'être là, en face de toi, de penser à toi sans pouvoir dormir, de discuter avec toi... et plus que tout, j'ai envie de te serrer contre moi et de m'assurer que tu es en sécurité, de veiller sur toi... j'avais jamais ressenti ça pour personne..

Son regard n'était plus gris, juste doré... elle avança doucement sa main jusqu'à la poser sur la sienne en une petite caresse avant de la guider jusqu'à sa joue qu'il effleura doucement.

- j'ai envie que tu fasses tout ce que tu viens de dire, Martin tellement...

- vraiment?

- oui de tout mon cœur...

- alors voyons comment je vais gérer l'épuisement, sourit il sans lâcher son visage.

- cela, fit elle en remontant sa main le long de son bras pour arriver sur sa main à présent dans son cou, cela c'était impossible jusqu'à hier... et je crois que tu es le seul à pouvoir le faire...

Il se pencha par dessus la table avec un air de garnement sur le visage.

- parfait, de toutes façons, je ne prête pas mes jouets!!

- tes "jouets"???

- exactement!!

Il passa la main sur sa nuque et attira son visage contre le sien pour l'embrasser. Elle riait de sa remarque et de ses mimiques de petit garçon malicieux aussi cette contrainte, qui d'habitude l'aurait fait fuir en hurlant de peur, ne fut rien d'autre qu'un geste tendre.

Quand ils s'écartèrent un peu, il lut tellement de stupeur dans ses yeux qu'il sursauta.

- quoi?

- tu me tiens!?!? je veux dire tu as ta main qui bloque mon visage près du tien!!

- pardon! souffla t il en la lâchant immédiatement.

Elle prit sa main pour qu'il la remette sur sa nuque.

- même mes enfants ne peuvent faire cela... je ne le supporte pas... d'habitude...

Il leva son autre main et doucement l'avança vers elle jusqu'à prendre son visage en coupe entre ses deux mains.

- je ne veux pas te faire de mal... je veux prendre soin de toi... je n'ai jamais rien voulu aussi fort...

Il l'embrassa tendrement  avant d'ouvrir ses mains comme on relâche un oiseau. Ils restèrent ainsi de longues minutes.



MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant