Partie 2

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- où va t on? tu connais le palais?

- ils ont un jardin d'hiver ici, fit il en ouvrant une grande porte vitrée, regarde!

- oh! j'adore comme cette serre est belle!

Comme une enfant émerveillée, elle fit quelque pas devant lui.

Il la détaillait, bouleversé par sa beauté fragile.

- tu viens pas?

- si, si, je te regardais...

La tension revint, elle baissa la tête en glissant une mèche derrière son oreille. D'un bond, il fut près d'elle, décidé à ne pas la laisser repartir dans son stress, il lui prit la main et l'entraina entre les plantes en courant.

Riant comme des enfants, ils finirent par stopper près d'un petit bassin où des plantes en pot trempaient.

- cet endroit est magique...

- attends, t'as pas tout vu... ils ont des orchidées, là bas, dans l'autre serre.

Il lui ouvrit une porte et lui fit signe d'entrer.

Encore, cette terreur qui lui faisait dresser les cheveux sur la tête, elle crut ne pas pouvoir faire un pas vers lui mais croisa son regard outremer. Il lui sourit et plus rien d'autre n'exista. Elle le rejoignit et se laissa guider, sa main doucement posée sur sa taille. Elle découvrit sa passion pour ces fleurs si particulières et les plantes en général.

Ils déambulèrent dans cet endroit exceptionnel, discutant de choses et d'autres avec l'impression de se connaitre depuis toujours.

- ça va mieux que tout à l'heure, alors? demanda t il finalement, après un silence.

Elle se figea, un pauvre sourire triste sur les lèvres.

- oui, vraiment mieux.

Il sentit la femme qui lui faisait face se fermer. Elle croisa les bras devant elle pour masquer son malaise.

- bon, je crois qu'il est temps pour moi de retourner à mes responsabilités envers sa majesté.

- sans doute.

- merci.. pour la danse et la visite guidée.

- de rien.

Elle s'enfuit littéralement de la serre, le laissant sans réaction. Il ne trouva pas l'envie de la suivre pour des mondanités infernales, et resta assis sur un banc entre deux bacs d'orchidées magnifiques. Son esprit semblait tourner à vide. Le temps s'écoulait lentement.


La porte de la serre s'ouvrit furtivement, attirant son attention

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La porte de la serre s'ouvrit furtivement, attirant son attention. Il se retourna et découvrit la danseuse étoile qui lui occupait l'esprit, blême et tremblante, qui semblait chercher à se cacher.

Des pas et des jurons retentirent. Martin la vit se décomposer.

Il bondit, la tira par la main et la poussa dans la petite remise derrière lui. Il s'y appuya et attendit. Un homme à l'air très éméché entra bruyamment.

- hey, t'es qui toi?

- un invité qui a trop bu et besoin de cuver, sourit Martin.

- moi aussi, j'ai trop bu mais j'ai besoin de baiser... t'as pas vu une pétasse en robe bleu pute?

- aucune pétasse n'est venu me voir... désolé... y a que des plantes ici...

- tu dois te faire chier, mon pote.

- non, ça va.

- bon, c'est pas que tu m'emmerdes mais je vais la retrouver et me la faire...

- ...

Un sanglot étouffé s'échappa de la petite remise.

- oh!! pauvre con!! tu croyais pouvoir me baiser? éructa le type en se jetant sur la porte.

- pas moyen.

Il se fit massacrer à coups de poings rageurs. Martin eut une petite pensée désolée pour son ami Paul qui ne manquerait pas de faire des commentaires sur les emmerdes où il allait toujours se fourrer. Les orchidées pourraient peut être témoigner qu'il n'avait pas cherché la bagarre sur ce coup là...

Comment pouvait on s'en prendre à une personne aussi douce et lumineuse? Martin le traina dans le couloir pour trouver les responsables de la sécurité. Il fut fichu à la porte. Martin avait parlé d'une femme menacée sans préciser qu'il s'agissait de la vedette de la soirée... vedette qui devait commencer à briller par son absence.

Il revint et ouvrit, de nouveau, la porte.

- il a été fichu dehors, annonça t il, tu peux sortir...

Mais, elle n'y parvint pas... il comprit pourquoi elle n'avait pas pu rester silencieuse... elle était en proie d'une crise de nerf terrifiante.

- tu es blessée? s'inquiéta t il.

Hochement négatif de la tête. Il s'approcha et découvrit son visage défait d'angoisse, ses grands yeux écarquillés de terreur et son corps secoué de sanglots convulsifs.

Il s'assit par terre et commença à lui parler comme à une enfant terrorisée. Il parla de tout et de rien. Une fois de plus, sa voix grave la tira de sa peur. Tétanisée dans un coin de la pièce, elle sembla reprendre un peu le contrôle de son corps et replia les genoux devant elle, passant les bras autour pour y poser son visage.

Ils continuèrent à discuter.

- merci, déclara t elle abruptement.

- normal.

- oui, fit elle amèrement.

- on devrait bouger.

- tu as raison, on ne peut pas rester là, toute la nuit, commenta t elle en regardant avec appréhension la main qu'il lui tendait pour l'aider à se relever.

De nouveau, ses yeux s'écarquillèrent de peur mais elle posa résolument sa main dans la sienne. La peur y disparut, remplacée par de la douceur quand il la prit. Il ne se résolut pas à la lâcher, elle ne la reprit pas. Sans respirer, il essuya doucement ses larmes du revers de la main, ses grands yeux dans les siens.

Elle s'écarta de lui, les sourcils froncés comme devant une énigme impossible résoudre. Bien qu'il ne bougea pas d'un pouce, elle recula jusqu'à être dos au mur.

Un bruit dans le couloir, la fit sursauter.

- où est il? s'alarma t elle.

- la sécurité l'a foutu dehors, et en mauvais état, il n'emmerdera plus personne pendant un moment...

Son regard sur lui, se fit plus insistant, il s'était battu avec son agresseur... et elle en semblait bouleversée.

- tu te demandais, tout à l'heure, pourquoi ça a été si terrifiant pour moi de danser avec moi... et je me suis sauvée lâchement... pardon.

Il n'y avait dans ses yeux qu'une tristesse infinie.

- oui... mais tu n'as pas forcement envie de raconter ta vie... souffla t il en pensant avoir résolu une grande part de la question devant sa réaction envers le salopard qui lui avait voulu du mal.

- je vais te répondre...


MON AMOUR POUR LA VIE M.A.P.L.V.   tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant