Chapitre 2

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Molly était épuisée quand elle rentra finalement dans sa chambre cette nuit-là. Elle s'assit sur le bord de son petit lit et voulut ne pas pleurer face à l'horreur de certaines choses qu'elle avait vu. Elle était à l'hôpital de Netley depuis un peu plus d'une semaine et ne s'était pas encore habituée aux odeurs et aux images, aux constants cris de douleur. Même ici, dans sa petite chambre qu'elle partage, elle pouvait parfois entendre au loin les hurlements, de douleur et de folie.

Elle roula ses épaules et commença à se déshabiller. Pour une fois, elle était seule dans sa chambre ; sa colocataire était encore au travail. Elle la partageait avec une infirmière chevronnée appelée Mary Morstan et toutes les deux s'étaient liées d'amitié pendant les brefs moments qu'elles passaient ensemble. La chambre faisait partie d'un abri en bois qui abritait au total six femmes dans trois chambres avec une petite salle de bain partagée et un coin salon. Elles ne cuisinaient pas leurs repas ici mais elles avaient une petite plaque de cuisson à gaz avec une vieille bouilloire usée pour qu'elles puissent faire des tasses de thé et il y avait un approvisionnement régulier en biscuits et en gâteaux qu'elles cotisaient toutes pour acheter. Les repas étaient tous pris ensemble dans les salles du personnel dans le bâtiment principal de l'hôpital.

Alors qu'elle se lavait les mains et le visage dans un bol d'eau froide elle ne put s'empêcher de se remémorer sa rencontre avec LUI.

Molly n'avait jamais été pour les romances ou batifolages et il était rare pour elle d'avoir envie d'un homme, bien qu'elle ait eut d'étranges engouements passagers au fil des ans, comme la plupart des femmes de son âge. Mais c'était différent. Dès le moment où il lui avait pris la main, ignorant toute l'inconvenance qui l'accompagnait, elle était tombée amoureuse.

Il avait les cheveux foncés, presque noirs, qui étaient légèrement plus longs que la normale autorisée par l'armée et ils tombaient en boucles naturelles, la démangeant de passer ses mains dedans. Son visage était fin avec des pommettes frappantes que Molly s'était retrouvée à vouloir tracer avec son doigt, et ses yeux étaient un étrange mélange mouvant de bleus, de verts et d'or.

Lorsqu'il l'avait regardé elle s'était sentie lui répondre comme une femme ne devait répondre qu'à son mari et Molly avait su qu'elle rougissait sous son regard.

D'une manière ou d'une autre il l'avait persuadé, elle, ainsi que l'administration de l'hôpital, de la laisser être son médecin principal et il était son premier vrai patient depuis son arrivée. Alors qu'elle était diplômée en médecine et qu'elle exerçait dans un hôpital pour femmes à Londres, depuis son arrivée à Netley les autres médecins, tous des hommes, l'avaient traité comme si elle était une infirmière, même si elle était au niveau supérieur. Ce serait l'occasion pour elle de prouver ses compétences et elle était déterminée à ne pas le laisser tomber. Il voulait qu'elle sauve sa jambe et c'est ce qu'elle ferait.

C'est pourquoi elle mit son réveil au milieu de la nuit. Elle voulait y aller et changer ses pansements elle-même. Ce n'était pas parce qu'elle ne faisait pas confiance aux infirmières mais elles avaient des centaines de patients à voir et elle devait faire les choses correctement. Le fait qu'elle ait aussi des sentiments pour lui était quelque chose qu'elle essayait de repousser au fond de son esprit.

Alors qu'elle était allongée sur son lit, elle se rappela la manière dont elle avait défait ses bandages dans lesquels il était arrivé. La blessure à la jambe était grave et elle avait été traité du mieux qu'ils pouvaient par des médecins sur le terrain mais sa plus grande préoccupation était de s'assurer que les os se remettent et qu'il n'y ait aucune infection. Elle avait dû re-briser sa jambe, la remettre et même utiliser du chloroforme, cela lui avait été douloureux. Il avait écouté son raisonnement et une fois qu'il avait compris ce qu'elle faisait et pourquoi, il avait supporté toute la douleur en montrant une confiance et foi absolues en son jugement.

Battle For Love (tr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant